Dossier d’œuvre architecture IA22133549 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Inventaire du patrimoine du Parc naturel régional de la Vallée de la Rance - Côte d'Emeraude
Maison noble dite "malouinière" de la Ravillais (Ploubalay, Beaussais-sur-Mer)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional de la Vallée de la Rance - Côte d'Emeraude
  • Commune Beaussais-sur-Mer
  • Lieu-dit Ploubalay, Ravillais (la)
  • Dénominations
    manoir
  • Précision dénomination
    malouinière
  • Parties constituantes non étudiées
    communs, parc

La maison noble de la Ravillais est construite vers 1737 pour le chevalier René-Joseph Le Métaier, seigneur de la Ville Bague et de la Ravillais qui épouse, à cette date, Hélène Perrée, fille du célèbre corsaire, Pierre Perrée du Coudray de la Villestreux. La demeure s’apparente aux « malouinières » du Clos Poulet tant dans sa composition extérieure que dans son agencement intérieur. Les armoiries sculptées au-dessus de la porte d’entrée présentent, chose rare, trois blasons, ceux des époux et le troisième « deux fusées accompagnées de quatre besants » qui pourrait être celui des anciens seigneurs de la Ravillais dont les armes ne sont pas connues. Ce troisième blason est là pour témoigner d’un lignage ancien.

L’écrin remarquable de verdure dans lequel, cette maison noble s’insère donne beaucoup d’éclat à cette élégante habitation, restaurée avec soin dans le respect des traditions malouines (maintien dans l’entrée de la trappe d’accès à la cave avec sa poulie, au salon d’un beau parquet avec rose des vents, et d’un décor dans la salle-à-manger dans l’esprit du 18e siècle…).

La terre de la Ravillais appartient en 1448 à Jean de la Ravillais, puis à Rolland de la Ravillais qui rend aveu en 1527 et 1537 au seigneur du Plessis-Balisson. Elle devient la propriété au 17e siècle de Paul Gouyon, (1654-1720), issu d’une branche de la puissante famille des seigneurs de Matignon, maréchal des logis des chevaux-légers de la garde du roi et chevalier de Saint Louis.

Au décès de Paul Gouyon, la propriété est acquise par René-Joseph Le Métaier, seigneur de la Ville Bague et de la Ravillais qui épouse en 1737 Hélène Perrée, fille du célèbre corsaire, Pierre Perrée du Coudray de la Villestreux. Ce dernier fut en 1703 parmi les premiers à franchir le détroit de Magellan, pour commercer avec les villes minières de l’empire espagnol d’Amérique du Sud. Son importante fortune fut acquise lors d’expéditions maritimes, entre autres celle qui lui permit la prise d’un navire hollandais. Sa fille bien dotée fait donc construire avec son époux, René-Joseph Le Métaier une nouvelle habitation qui s’apparente aux « malouinières » à la mode du pays de Saint-Malo.

Quelques modifications sont apportées au 19e siècle comme les fontes ornementales néo-renaissance de la porte d’entrée et de la rampe de l’escalier, vraisemblablement réalisées par Adèle le Métaier de Lorgerie (1812-1891) qui épouse en 1836 Saturnin de Bourblanc (1811-1883).

 

L’habitation reprend le modèle de la « La malouinière » : haut toit à croupe garni d’épis de faitage, petites lucarnes en « chapeau de gendarme » surmontées d’un éclairage supplémentaire du comble, façades très sobres, sans aucun ornement. Le gros œuvre est enduit à la chaux, sauf pour les encadrements des baies et les chainages des angles qui sont mis en valeur par un trompe l’œil peint.

La distribution s’apparente à la « malouinière-type », comme celle de Launay-Ravilly (Saint-Père-Marc-en-Poulet), à savoir une entrée dans laquelle se trouve sur le côté droit l’escalier et sur le côté gauche une trappe de cave, sous le plancher, actionnée par une poulie. Face à l’entrée, la salle à manger, avec à sa droite la cuisine et le tréhory de la cuisinière (pas conservé), et à gauche le grand salon avec cheminée et rose des vents au parquet.

Au-dessus de la porte trois blasons sont sculptés : au centre, celui de René Joseph Le Métaier, « d'argent à trois merlettes de sable », qui est accompagné à droite de celui de son épouse Hélène Perrée  de La Villestreux : «  de gueules  au chevron d’or accompagné en chef de deux étoiles et d’une ancre de marine en pointe de même » et à gauche probablement le  blason des premiers seigneurs de la Ravillais ou celui de sa grand-mère Jacqueline Labbé, qui sont «  d’argent à quatre fusées accolées de sable » ou encore d'un lignage plus lointain remontant à la maison de Dinan.

Communs et métairie encadrent une seconde cour, sur la parcelle d’à côté.

  • Murs
    • moellon enduit
    • enduit d'imitation
    • granite pierre de taille
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    1 étage carré, étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour
  • Statut de la propriété
    propriété privée
Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2021