Cette maison a fait l'objet d'une étude portée par des étudiants de l'ENSAB (Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Bretagne ; consultable en mairie) en 2024-2025, puis d'un dossier d'Inventaire dans le cadre de l'opération participative Printemps du pan de bois.
- enquête thématique régionale, Architecture urbaine en pan de bois
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Quintin
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Commune
Quintin
-
Adresse
43 Grande Rue
-
Cadastre
2025
OB
0025
;
2025
OB
0026
-
Dénominationsmaison
Cet ensemble bâti se compose d'une première maison à gouttereau sur rue et d'une deuxième maison en fond de parcelle, adossée au tracé de l'ancien rempart, réunies sur le cadastre de 1816 par une cour commune. L'édifice côté Grande Rue jouxte la place où se trouvaient les halles à la viande, devenue place 1830. A l'ouest, la rue mène à la porte Notre-Dame puis à la place du Martray.
La matrice cadastrale recense trois propriétaires pour le n°280 (côté rue) : Jean Thomas Rolland, Pierre Marie Partenay et Hyacinthe Bannier ; deux pour le n°281 en fond de parcelle : Charles Ange Chandemerle et Jean Baptiste Rousselot d'Allineuc. Au nom de Rolland, le registre indicateur de la table alphabétique revoie à "Chambaudouin d'Erceville" (AD 22, 4Q 14498). Un Ernest Denis Chambaudouin d'Erceville apparaît en effet dans la famille "Rolland" en tant que propriétaire, demeurant à Paris (AD 22, 4Q 14479). Les cotes renvoyant aux répertoires des formalités hypothécaires mériteraient d'être explorées pour retrouver des actes notariés susceptibles de décrire le bien (Jean Thomas Rolland : cote 154/51, ses filles Marie-Anne et Marie-Jeanne 17/332 et 17/333, Ernest Denis Chambaudouin d'Erceville 178/568).
Les photographies de la fin du 19e s. / début du 20e s. témoignent d'un rez-de-chaussée divisé en deux magasins et d'une mise au goût du jour de la façade avec un faux appareil de joints afin d'imiter la pierre, visible sur cette carte postale. Le rachat au début des années 1960 des deux bâtiments prélude à leur réunion par l'ajout d'une construction qui les relie. Une extension au nord complète l'ensemble en 2021.
La présence d'une cheminée polygonale dans le pignon ouest du bâtiment sur rue ainsi que la morphologie des cheminées du premier étage suggèrent l'existence d'une construction dès la fin du 14e siècle ou au début du 15e siècle. Les ouvertures et le contreventement du second étage ont quant à eux probablement été modifiés au 18e s. avec suppression de la galerie de petites fenêtres. Le rez-de-chaussée a subi d'importantes transformations avec un recul de la façade et l'installation de colonnes en fonte aujourd'hui recouvertes de bois. D'autres réfections du pan de bois ont eu lieu au 20e s.
Le bâtiment en fond de parcelle est construit dans un second temps. Les remparts, présents au 14e siècle, tombent probablement en désuétude après la guerre de la Ligue. La construction d'un front bâti le long de l'ancienne enceinte a pu se faire dès la fin du 16e siècle.
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Période(s)
- Principale : 2e moitié 14e siècle, 1ère moitié 15e siècle, 2e moitié 16e siècle
- Secondaire : 18e siècle
- Secondaire : 19e siècle
- Secondaire : 20e siècle
L'édifice sur rue présente une façade en pan de bois encadrée par deux pignons maçonnés, dont les ressauts accompagnent l'encorbellement des deux étages. Le rez-de-chaussée est profondément modifié avec un recul de la vitrine commerciale et l'installation de colonnes en fonte habillées de bois qui reprennent la charge de la sablière du premier étage. Des colonnes similaires se retrouvent dans d'autres boutiques de la rue (au n°30 et 32 Grande Rue, 2 place 1830, etc.).
La structure du pan de bois dessine quatre travées par niveau, en encorbellement sur poutres. Les poteaux d'huisserie au premier étage ont une tête élargie sobrement chanfreinée, avec un liseré qui sépare la partie "poteau" de la partie "console". Quand aux pigeâtres du deuxième étage, bien que tous différents, ils partagent la même esthétique avec profil pyramidal et bagues.
D'autres transformations s'observent : les pieds de chaque poteau d'huisserie du premier étage présentent deux mortaises orphelines, comme s'ils avaient été tournés et que ces assemblages correspondaient aux anciennes croix de Saint-André, car les visibles sont toutes refaites. Pourtant, le haut des poteaux semble en place. Ils présentent d'ailleurs sur les côtés des trous qui témoignent d'un remplissage en torchis au niveau des fausses impostes restituées. Au premier comme au deuxième, les entretoises sont simplement équarries de manière concave, sans moulures. Le fenestrage du deuxième étage a probablement été transformé au 18e ou 19e siècles et la plupart des bois ont été remplacés, car ils sont sciés mécaniquement et de faibles diamètres. Les lucarnes sont un ajout tardif, quoique présentes dès la fin du 19e s.
La pièce du rez-de-chaussée dispose d'une étroite cheminée au linteau monolithique dont la partie inférieure est taillée pour créer une sorte d'anse de panier. Cette partie du pignon est difficile à lire en raison des rayonnages de la librairie. Le propriétaire indique en outre une porte de communication, actuellement masquée, située à gauche de cette cheminée et ouvrant sur le bâtiment mitoyen. Les relevés des étudiants de l'ENSAB signalent une cheminée bouchée dans le pignon ouest ; une reprise de la maçonnerie est en effet visible. C'est à cette cheminée qu'appartient la souche octogonale. Quatre portes percent le mur nord : une première porte à linteau sur coussinets donne accès à l'extérieur ; à sa gauche, une porte en plein cintre ouvre sur la tour d'escalier anciennement hors-œuvre ; suivie d'une autre porte en plein cintre dont le chanfrein donne sur l'extérieur et enfin une porte sur linteau de bois beaucoup plus récente. L'escalier en vis est accessible à la fois depuis l'intérieur - même si cet accès est aujourd'hui muré - et depuis l'ancienne cour.
L'escalier mène par des marches en pierre à un palier, avec deux portes accolées aux linteaux sur coussinets. La partition en deux de la pièce se retrouve au sol et au plafond avec les traces de l'ancienne cloison. La cheminée du pignon est, aux piédroits largement chanfreinés, corbeaux à double arrondi et linteau courbe en deux parties, remonte à la fin du 14e siècle / début du 15e s. Une niche avec feuillure la jouxte. Contemporaine, la cheminée du pignon ouest a néanmoins perdu son linteau d'origine. Les relevés de l'ENSAB suggèrent que c'est son conduit qui s'achève par la souche octogonale. Ce type de souche a été repéré sur une maison en pan de bois à Dinan (1 rue du Petit Pain - IA22133570), dont le pignon est daté du 14e siècle d'après le diagnostic archéologique.
Des marches en bois poursuivent la desserte du deuxième étage, non visité, puis des combles. Un toit en poivrière récemment rénové le coiffe. Des épis de faîtage en bois, déposés au rez-de-chaussée, devaient orner la toiture, laquelle a été légèrement exhaussée. Ce bâtiment dispose par ailleurs d'une cave, dont l'extension au nord sous l'ancienne cour commune remonte aux années 1970.
Le bâtiment en fond de parcelle, accolé au tracé des remparts, semble avoir eu sa façade principale orientée au nord. La tour d'escalier hors œuvre se trouve en effet au sud. Par ailleurs, le mur nord est percé d'une porte en plein cintre dont le chanfrein est extérieur : s'agit-il de l'ancienne porte d'entrée ? De nombreux remaniements marquent ce mur est ses ouvertures. Chaque pignon comporte une cheminée, très abîmée à l'est, mieux conservée à l'ouest avec piédroits chanfreinés et congés arrondis, corbeau en quart de rond et linteau droit.
Au premier étage, une cheminée à manteau et piédroits droits chauffe la partie est, tandis que la partie ouest dispose d'une cheminée datable de la première moitié du 15e siècle mais dont la contemporanéité avec le mur est questionnable.
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Murs
- bois pan de bois
- pierre moellon
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Statut de la propriétépropriété d'une personne privée
- (c) Région Bretagne
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