Entre 1550 et 1680, la Cornouaille et le Léon connaissent un essor sans précédent où convergent élan économique, poussée démographique et envolée artistique dans lesquels s´inscrit l´architecture religieuse du canton du Faou. Les églises, perpétuellement en chantier, reflètent l´évolution des mentalités et des pratiques religieuses à travers des concepts architecturaux et des formes décoratives qui se succèdent, se superposent ou se copient. La longévité des formes gothiques est une constante et donne un air de famille à ces sanctuaires dominés par leurs clochers-murs. Les massifs occidentaux sont fidèles à un type largement répandu en Cornouaille : dans les proportions et les volumes, le mur-pignon associe largeur importante et hauteur faible, alors que le tout est couronné par le massif imposant de la tour portant la chambre des cloches et une flèche polygonale élancée et ajourée. Seul le clocher du Faou, stylistiquement proche de Saint-Houardon à Landerneau et de Notre-Dame de Châteaulin, délaisse le répertoire gothique au profit d´un couronnement en forme de dôme octogonal à deux niches ajourées. Les formes issues des vocabulaires gothique, Renaissance et classique sont partout et, sans se faire concurrence, simultanément présents. Tout en kersantite, le massif occidental de l´église paroissiale Notre-Dame de Rumengol commencé en 1536, s´inspire des grandes compositions cornouaillaises contemporaines, où, d´une manière parfaitement réussie et novatrice, un décor de la première Renaissance se greffe sur une structure encore entièrement gothique. Une façade quasiment identique existe à l´Hôpital-Camfrout, issue, sans aucun doute, du même atelier. Érigés entre le 15e et le 18e siècles, les porches sud privilégient, en le monumentalisant, l´accès principal de l´église ; les structures changent peu, contrairement aux éléments ornementaux tels que l´encadrement de la baie, le couronnement du pignon ou encore les niches abritant des statues d´apôtres. Les cinq porches du canton présentent un éventail de formes décoratives qui va du gothique flamboyant à Rumengol à la seconde Renaissance à Lopérec et au Faou. A Quimerc´h et à Rosnoën, les colonnes baguées à la française, inspirées du traité d´architecture de Philibert Delorme, reprennent un motif particulièrement prisé dans l´architecture religieuse dans le Léon et le nord de la Cornouaille. Rumengol, Le Faou et Lopérec présentent, dans la tradition médiévale, des tympans prévus pour abriter des sculptures, conception abandonnée au XVIIe siècle et remplacée par une niche en pignon. Dans l´architecture religieuse du canton, trois grandes étapes se dégagent avec force : entre 1500 et 1550, les structures des sanctuaires sont en place ; entre 1650 et 1700, on procède à l´agrandissement des chœurs, à la mise en place de chevets à pignons multiples, à la construction ou reconstruction de chambres fortes et de sacristies et au renouveau complet des retables ; enfin, l´étonnant doublement des bras du transept dans les années 1740-1770 correspond à Rumengol à une nécessité liée à l´affluence des pèlerins, au Faou et à Lopérec, par contre, à des imitations nées d´une volonté de compétition et de prestige. Deux églises ont été construites ou reconstruites à l´époque contemporaine : en 1879, dans le style néogothique, l´église paroissiale du Sacré-Chœur à Quimerc´h (Jules Boyer, architecte) et en 1914, inspirée du néo-régionalisme l´église paroissiale Sainte-Barbe à Pont-de-Buis (Charles Chaussepied, architecte).
Dossier collectif IA29002216
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Toscer Catherine
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- inventaire topographique, Le Faou
Les églises et chapelles du canton du Faou
Auteur
Dossier non géolocalisé
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Dénominationséglise, chapelle
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Aires d'étudesParc Naturel Régional d'Armorique
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Période(s)
- Principale : Fin du Moyen Age
- Principale : Temps modernes
- Principale : Epoque contemporaine
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Toits
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Décompte des œuvres
- bâti INSEE 3 244
- repérés 20
- étudiés 11
- (c) Inventaire général, ADAGP
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Date(s) d'enquête :
1996;
Date(s) de rédaction :
1997
Toscer Catherine
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