Seize édifices ou édicules ayant une fonction religieuse ou civile liée à l´eau ont été repérés sur le territoire communal : bourg (2), Goasven, Gouézou Vras, Hengoat, Kerambloch, Kergleuziou, Kermarquer, Kervénan, le Guennec, Lestrémélar, Moguérou, Penhoat, Quélennec, Saint-Cadou (2). Parmi eux, six font l´objet d´un dossier individuel.
On peut distinguer quatre groupes :
FONTAINE DE DEVOTION SEULE. Celle de Goas Ven, située loin de l´ancienne chapelle de la Madeleine (disparue), a perdu sa structure maçonnée ; elle abritait une statue actuellement conservée dans l´enclos de l´église paroissiale Saint-Suliau.
FONTAINE DE DEVOTION ASSOCIEE AU LAVOIR. A la fonction sacrée, sans doute plus ancienne, s´est ajoutée, comme à Lestrémélar et Saint-Cadou, la fonction civile. La fontaine de saint Suliau (bourg) alimente deux lavoirs publics aménagés tardivement.
LAVOIRS. Souvent à usage collectif, ils se situent au bourg (pont Elorn), au centre de hameaux (Saint-Cadou-Kergudon, Hengoat) ou, plus rarement, à distance (Kerambloch sur l´Elorn) ; ce dernier site (vestiges d´une buanderie ?), très abîmé, conserve une dalle monolithe en schiste portant un décor gravé (coeur, croix sur son socle) ainsi que les initiales B-V-D-C . La construction ou la restauration des lavoirs du bourg, de Hengoat et de Saint-Cadou entre 1920 et 1939, avec recours aux matériaux modernes tels que le ciment, témoignent d'une activité encore pleinement présente qui sera ensuite progressivement abandonnés, surtout après les années 1960.
BUANDERIES. Dans le cadre de cette opération, un recensement exhaustif de l´ensemble de ces anciennes installations liées au traitement du lin n´a pu être mené. En 1994, le sujet a été traité dans une maîtrise d´histoire qui révélait, pour la seule commune de Sizun, l'existence, aux 18e et 19e siècles, d'environ 82 buanderies appelées aussi "maisons à buées" dans les textes anciens. Un village sur deux en possédait et certains villages en comptaient quatre.
Des buanderies (en breton candi, c´handy, candy) associées à une fontaine ont néanmoins été localisées à Kervénan, Kergleuziou, Kermarquer, Gouézou Vras et Moguerou ; ces petits bâtiments de plan rectangulaire qu´il ne convient pas de confondre avec une habitation modeste, abritent, outre une cheminée, des grandes cuves circulaires en granite qui servaient à blanchir, à l´eau chaude, les fibres et un bassin à rouir le lin (en breton : douet). Le bassin est couvert de dalles de schiste (repamoirs) destinées à entreposer les fils de lin. Après le déclin de l'activité toilière, les bassins servaient souvent de lavoirs.