L'église abbatiale de Daoulas est le seul exemple que l'on conserve en Bretagne d'un édifice ayant appartenu à l'ordre de Saint-Augustin, excepté les vestiges de la croisée du transept de l'ancienne abbaye Sainte-Croix de Guingamp. Au 12e siècle la Bretagne, qui comprend alors également l'actuel département de la Loire-Atlantique, compte dix monastères augustiniens.
C'est l'appartenance à cet ordre religieux à règle sévère qui explique la simplicité et l'austérité de l'édifice dont la construction remonte à la seconde moitié du 12e siècle.
Ce parti architectural d'un grand vaisseau continu, charpenté et sans aucune animation murale, avec des piles cruciformes sans chapiteaux, rappelle incontestablement la nef de l'église bénédictine de Notre-Dame de Locmaria à Quimper dont la construction est attribuée au début du 11e siècle. On peut également comparer la nef à celle de l'église prieurale de Château-Gontier en Mayenne, très semblable à celle de Locmaria. Toutefois à Daoulas, à la fin du 12e siècle, les arcades occupent les deux-tiers de la hauteur de la nef et possèdent un double rouleau : l'élan vertical est affirmé.
Le choix de la charpente correspond à celui des régions de l'Ouest où les architectes ont longtemps privilégié un couvrement en bois à une voûte en pierre, ce qui permettait d'éclairer abondamment les édifices. Les baies percées en hauteur à Locmaria (11e siècle) comme à Daoulas (fin 12e siècle) sont ainsi hautes et larges.
Le plan initial de l'église de Daoulas pose encore plusieurs questions. Différents auteurs ont mentionné la reconstruction du "transept" au cours du 16e siècle (entre 1520 et 1535) sous l'abbatiat de Charles Jégou. Pourtant les études plus récentes de Roger Grand, André Mussat et Xavier Barral mettent en avant l'existence d'une nef communiquant directement par un arc triomphal avec le choeur, considérant qu'il n'a jamais existé de transept. Aucun élément probant ne permet actuellement de trancher entre ces deux hypothèses.