Sous la caserne Sourdis, à proximité de l´ancienne cale, se trouve une fontaine dont la construction (peut-être à l´initiative de C.T. Kermarrec, propriétaire de la briqueterie) remonte au milieu du 19e siècle. Les voyageurs qui transitaient par la cale toute proche ainsi que la garnison de la caserne pouvaient s´y approvisionner. On y recueillait une eau ferrugineuse (présence de mines de fer dans le bassin-versant) qui séjournait dans deux bassins de décantation avant de devenir propre à la consommation. Celle-ci était réputée pour ces vertus thérapeutiques, notamment recommandée aux enfants rachitiques. Elle était vendue à la fin du 19e siècle dans des pharmacies brestoises sous l´appellation d´« eau de Quélern » ou encore distribuée par Austin de Croze qui en vantait la qualité auprès de sa clientèle de la villa-pension La Pagode toute proche. Cette exploitation commerciale prit fin avec la Première guerre mondiale. Dans ses «Mémoires d´enfance », Henri Queffélec, qui séjourna à Quélern durant les étés de 1925 à 1930, évoque à plusieurs reprises la fontaine : « J´aimais le mystère de la source ferrugineuse, suintant et s´écoulant vaille que vaille dans les feuilles mortes et le cailloutis, où j´allais avec adresse et patience, remplir une bouteille ».
- enquête thématique régionale, Inventaire du patrimoine maritime de Crozon Roscanvel Camaret Clohars-Carnoët Larmor-Plage et Sené
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Bretagne - Crozon
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Commune
Roscanvel
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Lieu-dit
Quélern
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Cadastre
DPM
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Dénominationsfontaine
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Période(s)
- Principale : milieu 19e siècle , (incertitude)
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Auteur(s)
- Personnalité : promoteur attribution par travaux historiques
- Personnalité : personnage célèbre attribution par travaux historiques
- Personnalité : personnage célèbre attribution par travaux historiques
Construite en pierres de taille posées directement sur la grève, la fontaine est d´une maçonnerie soignée. L'édicule a une forme cubique de 4 m d'arête environ. Une avancée à fronton triangulaire abrite l´orifice par lequel l´eau s´écoulait. Un perré en avant de la fontaine, aujourd'hui disparu, la protégeait contre l'assaut des vagues. Les bassins de décantation, cachés dans la végétation ne sont plus visibles. Ils permettaient de concentrer le fer dans l'eau s'écoulant en bas de l'édifice. Des glissements de terrain ont aujourd´hui tari la fontaine, mais la source, toujours abondante, continue de couler près de la fontaine, au coin inférieur sud-ouest de l'édicule, sur la grève. On peut encore apercevoir des morceaux des anciennes bouteilles en verre qui stockaient autrefois la précieuse eau. Menacée par l´écrasement d´un arbre et l'érosion marine, la fontaine risque aujourd´hui de disparaître.
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État de conservationétat moyen
Données complémentaires architecture PATMAR
- REFC ROS 25
- THPA Vie des populations littorales ; Activités artisanales et industrielles liées à la mer
- PROJ
- MENA abandon ou état de ruines induisant un risque de disparition
- PMEN La fontaine risque d'être écrasée par la chute d'un arbre lors d'un prochain glissement de terrain (recul du trait de côte). L'édicule est également menacé par l'érosion marine (atteint lors des marées hautes de vives eaux).
- DREC moyennement cité
- AVIS
- INGP intérêt paysager et pittoresque ; intérêt de mémoire
- PING Ce bel ouvrage, constitue l´une des rares fontaines maritimes encore existantes.
- RECO La fontaine de Quélern, ouvrage original en presqu´île de Crozon, mériterait d´être restaurée comme le demandent les personnes interrogées dans le cadre de l´enquête de perception du patrimoine maritime culturel. Dans un premier temps, l´arbre qui menace la fontaine devrait être détruit. Une restauration des bassins permettrait peut-être à l´eau de s´écouler comme à l´origine. Un perré en avant de la fontaine pourrait être reconstruit pour la préserver de l´érosion marine. Une amélioration de l´accès avec une signalisation discrète et adaptée pourrait par ailleurs être proposée. Plus généralement, l´espace portuaire et militaire de Quélern, porte d´entrée principale de la presqu´île éponyme, pourrait être valorisé de façon spécifique par l´aménagement d´un sentier de découverte. Ce sentier passerait par la plupart des héritages recensés dans cet espace (lignes de Quélern, étang de Pen-ar-Poul, digue-route de Quélern, caserne Sourdis, ancienne briqueterie et villa-pension La Pagode, vieille cale de la caserne, fontaine de Quélern).
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Statut de la propriétépropriété publique
- (c) Laboratoire GÉOMER, UMR LETG 6554 - CNRS
- (c) Laboratoire GÉOMER, UMR LETG 6554 - CNRS
- (c) Laboratoire GÉOMER, UMR LETG 6554 - CNRS
- (c) Laboratoire GÉOMER, UMR LETG 6554 - CNRS
- (c) Laboratoire GÉOMER, UMR LETG 6554 - CNRS
- (c) Laboratoire GÉOMER, UMR LETG 6554 - CNRS
- (c) Laboratoire GÉOMER, UMR LETG 6554 - CNRS
Bibliographie
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BUREL, Marcel. Roscanvel dans la presqu´île de Crozon. Bannalec : Impr. Régionale, 1995.
p. 156-157 -
AMGHAR, Julien. Les petits ports et les usages du littoral en Bretagne au XIXe siècle. Thèse d'Histoire : Université de Bretagne Sud, Lorient, 2006, 6 vol.
p. 489-491 -
Entretien avec Marcel Burel en 2007.
Périodiques
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BUREL, Marcel. Roscanvel. La cale de Quélern a cent ans. Crozon : Le Presqu´îlien, n° 92, Décembre 2001.
p. 15-17