Dossier d’œuvre architecture IA29004675 | Réalisé par
  • opération ponctuelle, Les ports de Bretagne
Gare de chemin de fer, 8 place du 19ème Régiment d'Infanterie (Brest)
Œuvre étudiée
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Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bretagne Nord
  • Commune Brest
  • Adresse 8 place du 19ème Régiment d'Infanterie

Inaugurée en 1937, l'actuelle gare de Brest a remplacé la première gare-terminus de la ligne Paris-Brest datant de 1865.

L'emplacement choisi pour l'édification de la gare répond à diverses contraintes : une proximité avec la ville, contenu alors dans l'intra-muros, et l'emprise de nombreux terrains militaires dont les fortifications et la redoute de Keroriou. L'objectif du choix du site est de permettre le développement de la ville (création de nouvelles rues) et une connexion ferroviaire avec le futur port de commerce et l'arsenal (embranchement militaire).

L'Armée demande à ce que ce nouvel édifice publique soit potentiellement rapidement démontable ou facile à détruire. Il en va ainsi de plusieurs constructions situées sur les plateaux de la ville de Brest (dont quelques maisons situées au quartier Saint-Martin). Les matériaux mis en œuvre répondent donc à cette contrainte : briques sur armature en bois, couverture en zinc.

La déserte de la gare est contrainte par les remparts dont la destruction, dans l'axe gare-ville, est interdite par l'Armée. Cependant, afin de palier ce problème d'accès, une nouvelle porte est créée, porte de Foy (1870) dont la jonction, longeant les remparts, à la porte de Landerneau est opérationnelle en 1872. Ainsi, contrairement à quasi toutes les villes de France, la ville de Brest n'eut pas la possibilité, grâce à une grande avenue, de mettre en "monumentalité" sa gare, symbole de modernité et de développement urbain et économique.

Le site de la gare est complété en 1893 d'une seconde gare pour les lignes départementales.

Rapidement peu adaptée à l'augmentation de la population de l'agglomération brestoise et à la hausse du trafic ferroviaire, le projet d'une nouvelle gare est évoqué dès 1919. En 1930, c'est à l'architecte-conseil de la Compagnie des chemins de fer de l’État, Urbain Cassan, que le projet est confié ; projet qui intègre un programme de modernisation de l'ensemble du réseau de l'ouest de la France.

La future gare de Brest intègre donc la liste des gares nouvellement construites à Versailles (Georges Ventre), au Havre (Henri Pacon) et à Deauville (Jean Philippot). Urbain Cassan a, entre autres, réalisé ou collaboré aux gares de Senlis, Lens, Saint-quentin, Noyon, Bois-colombes, Paris-Montparnasse et aux gares maritimes d'Alger et du Havre.

La gare de Brest, construite en béton armé, permet à son maître d’œuvre de développer sa devise "ordre, harmonie et beauté". Cette nouvelle gare, inaugurée en 1937, est bien accueillie par la population, en dépit de quelques commentaires, rapportés par l'Ouest-Eclair, qui fustigent la banalité de l'édifice.

Les bas-reliefs en granite de Ploumanac'h, représentant un pêcheur et un sonneur bretons (manque la représentation d'un calvaire, d'un menhir et de bateaux) sont l’œuvre du sculpteur Lucien Brasseur (1878-1960).

Les bombardements de 1944 endommagent la gare et les bas-reliefs. Les travaux de reconstruction sont évalués à hauteur de 268 millions de Francs en 1951. Sa reconstruction apporte quelques modifications : l'aile nord, pour moitié détruite, n'est pas entièrement reconstruite permettant de créer une voie ferrée supplémentaire. La partie des bas-reliefs détruite n'est pas reconstituée.

La gare départementale est détruite en 1960, pour laisser place à la gare routière : l'environnement proche de la gare de Cassan est de faite modifié.

En 1966, les fresques réalisées par André Coupé, artiste briochin (1932-2009) sont inaugurées. Elles représentent le port de commerce, le château et l'arsenal Brest. Les représentations de la tour Tanguy et du pont de Recouvrance complètent l'ensemble en 1983.

Des aménagements sont réalisés en 1987 en vue de l'arrivée du TGV : déplacements des services, ouvertures plus larges vers les quais, remplacement des baies de la tour d'horloge par des menuiseries en aluminium. Des remaniements ont lieu de nouveau en 2005.

Plan en U ; 2 corps de bâtiments, à un étage carré, encadrant les voies ferrées, réunis par un corps central semi-circulaire, composé de hautes verrières, orienté à l'ouest vers la ville et les parkings. Ce corps central, d'une hauteur de 11.25 mètres, accueille le hall de voyageurs et tous les services y afférents. Des fresques, représentant la ville de Brest (port de commerce, château de Brest et l'arsenal), sont peintes sur le mur est de ce hall.

Adjonction d'une tour-horloge au nord-ouest d'une hauteur de 25.50 mètres, de section carrée, recevant un bas-relief en granite (granite de la clarté en Ploumanac'h).

Matériaux : fondation, ossature, planchers et auvents en béton armé, murs en brique recouverts d'enduit ciment, menuiseries en acier sur châssis en ciment armé puis en aluminium, toiture-terrasse en béton.

  • Murs
    • béton enduit
    • brique enduit
  • Toits
    béton en couverture
  • Plans
    plan régulier en U
  • État de conservation
    restauré, bon état
  • Techniques
    • peinture
    • sculpture
  • Représentations
  • Précision représentations

    Port de commerce de Brest

    Château et arsenal de Brest

    Tour Tanguy

    Pont de Recouvrance

  • Statut de la propriété
    propriété de l'Etat
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Sites de protection
    zone de protection du patrimoine architectural urbain et paysager
  • Protections
    inscrit MH, 2018/09/19
  • Précisions sur la protection

    Par arrêté du 19 septembre 2018, inscription au titre MH du bâtiment des voyageurs de la gare ferroviaire de Brest, à savoir le corps de bâtiment central avec son hall en totalité, la tour en totalité, ainsi que les façades et toitures des deux ailes (section BP, parcelle n°270)

  • Référence MH

Référence au titre du label XXe depuis 2006 ; située sur le périmètre SPR de Brest (site patrimonial remarquable).

Seul exemple de l'architecture ferroviaire de l'entre-guerre en Bretagne avec la gare de Dinan (architecte Robert Le Fort, 1932).

A signaler : abri passif allemand dans l'enceinte de la gare.

Bibliographie

  • Christophe Le Bollan. L'arrivée du chemin de fer à Brest ou les effets d'une logique stratégique in Revue d'histoire des chemins de fer, n°38, 2008.

    URL : http://journals.openedition.org/rhcf/420 ; DOI : https://doi.org/10.4000/rhcf.420

Périodiques

  • Les cahiers de l'Iroise, société d'études de Brest et du Léon, n°228, janvier, février, mars 2018 : Le béton, ça a du bon.

Date(s) d'enquête : 2020; Date(s) de rédaction : 2021