Quatre fours à chaux sont répertoriés sur la commune de Roscanvel. Deux sont liés à une activité de briqueterie, deux autres ont une activité chaufournière unique. L´annuaire statistique du département du Finistère pour l´an XII, indique la fabrication à Roscanvel "de la chaux pour le service du port de Brest et des fortifications maritimes et pour celui du génie de terre de l´arrondissement de Brest." Quant à " la quantité que l´on fabrique [elle] peut s´élever à 700 barriques par mois et que la barrique de chaux se vend à Brest 8 francs 50 centimes. " Les fours à chaux de Roscanvel sont construits près des sites d'extraction. Le père Grégoire indique que avant la révolution des fours étaient érigés à Lanvéoc, Rostellec et Roscanvel, "presque tous étaient la propriété de bourgeois." D'après A. Dizerbo, le four à chaux de la Fraternité avait été construit "lors de l'établissement des fortifications. A la révolution il appartenait au citoyen Gaspard Alexandre Pennarun, un affairiste qui l'avait acquis avant cette époque ; le four consommait alors 1 700 fagots par mois." L'exploitation du calcaire à Roscanvel soulève quelques problèmes : le 14 juillet 1824, le directeur des domaines écrit au préfet du Finistère au sujet des exploitations entreprises sur le rivage de la mer à Roscanvel « par des particuliers qui extrayent à leur profit des pierres propres à faire de la chaux ». L´extraction s´élève à environ 1000 toises par an. La toise de pierre se vend 18 francs et les frais d´extraction sont à peu près de 12 francs ce qui donne 6 000 francs pour le bénéfice qui résulte de cette opération. Les pierres étant sur le domaine maritime, c'est-à-dire qu´elles sont recouvertes par la mer à marée d´équinoxe, c´est au gouvernement de donner le droit d´affermage. La Marine étant grande consommatrice de chaux, l´intendant de la Marine en 1824 indique « depuis un an la Marine a entrepris de fabriquer elle-même la chaux dont elle a besoin. « Afin de passer outre les querelles des chaufourniers de la commune et par souci d´autonomie." Quant à la commune de Roscanvel, le maire se demande "si la commune ne serait pas fondée à concéder à prix d´argent le droit d´extraire de la pierre calcaire sur les rivages et de créer ainsi un revenu ». Le risque étant une augmentation du prix de la chaux, en raison d´une hausse de taxes, au détriment de la Marine grande consommatrice. En 1861, Aristide Vincent est autorisé à extraire le calcaire sur la grève de Postermein. Le four à chaux de la Fraternité a été en activité de 1800 à 1875. La calcaire utilisé provenait d´un affleurement tout proche. Une réserve d´eau a été artificiellement créée pour refroidir la chaux. Le bois de chauffe provenait de Plougastel. Le four à chaux de Postermen, intégré à une briqueterie, utilise le calcaire extrait de la grève. Il est probablement en activité dès la fin du 18e siècle. Les fours à chaux de Quélern sont associés à la briqueterie. On sait, grâce aux écrits de Gilbert-Villeneuve, que, dès 1803, ces fours produisaient « une quantité de 700 barriques de chaux par mois » pour le service de la Marine et des fortifications. Le descriptif de la propriété en 1883 précise qu´il existe une canalisation menant l´eau à l´usine. Les fours et la briqueterie sont vendus en 1834 à M. Bordion. L´activité cesse en 1883. Le four à chaux du bourg est aussi associé à une briqueterie. Construit en 1809 pour répondre à la demande croissante de chaux et de tuiles, il appartient à la famille Rideau puis à Jean-François Salomon. L´activité cesse en 1878.
- inventaire topographique, Communauté de communes de Crozon
Dossier non géolocalisé
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Dénominationsfour à chaux
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Aires d'étudesParc Naturel Régional d'Armorique
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Adresse
- Commune : Roscanvel
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Période(s)
- Principale : 19e siècle
Fours à chaux implantés à flanc de falaises de façon à bénéficié d'un accès commode en partie basse pour le foyer et en partie haute pour le chargement. Les fours à chaux sont d'imposants fours de forme cylindrique alimentés par leur ouverture située en haut. La chaux vive devant être éteinte à l'aide d'une grande quantité d'eau, les fours se trouvent soit près d'une source soit près de la mer ce qui est le cas pour les fours de la commune. A la Fraternité, une digue avait été construite pour créer une retenue d'eau. Les fours à chaux se situent à proximité du filon exploité.
Eléments d'un four à chaux : la calcination du calcaire s'effectue dans un four à chaux. L'intérieur du four est ovoïde ou cylindrique sa paroi est tapissée de pierres ou de briques réfractaires. Pour éviter la déperdition de chaleur les murs sont très épais. Le chargement en combustible (bois, charbon de bois ou de terre) et du calcaire se fait par l'ouverture supérieure, le gueulard, établie sur la plate-forme ou terrasse. La sortie de la chaux se fait par les bouches de défournement, par la base. Les fours à chaux sont à calcination périodique ou permanente, à longue flamme ou à flamme courte.
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Toits
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Murs
- granite
- brique
- gneiss
- calcaire
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Décompte des œuvres
- repérés 4
- étudiés 4
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
Périodiques
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CHAURIS Louis, CADIOU Didier, KERDREUX Jean-Jacques. Argiles et briqueterie aux abords de la rade de Brestdans Avel gornog, n°9, 2001.
p. 28 -
CHAURIS, Louis Calcaire et four à chaux des abords de la rade de Brest, dans Avel Gornog 7 juin 1999.
p. 44
Chargée d'études d'Inventaire
Chargée d'études d'Inventaire