"Les" désigne l'existence d'une ancienne demeure seigneuriale. Le manoir est entouré de parcelles larges et rectangulaires, ce qui diffère du parcellaire lanièré que l'on observe à Traon ou Kerascoët. Les parcelles proches du manoir sont nommées ainsi :
n°571 : liors neut
n°572 : ar verger (dont l'accès pouvait se faire par la porte de la façade nord)
n°573 : parc ar pes
n°700 : is quer
n°699 : ar goarem tosta (lande).
Les terres de Lescoat sont : des landes, des pâture, des taillis, 1 courtil, 1 verger et terres labourables.
Son histoire est liée à l'exploitation de terres agricoles, d'élevage de moutons, de production de lin ou de commerce du lin. La présence d'une parcelle, située à proximité de la maison d'habitation, montre qu'il y avait travail du lin. Le travail de transformation de fibre textile existait aussi à Lescoat mais probablement pour un usage familial (rouet et métier à tisser sont inventoriés lors du décès de Y. Crenn en 1738). Le liors neut ou courtil à fil était le lieu où le fil était mis à blanchir.
L'histoire de Lescoat est liée à celle de Guernevez :
-La toponymie nous renseigne sur l’antériorité de Lescoat sur Guernenvez (Ville neuve) et les archives privées nous indiquent un lien de dépendance entre ces lieux ainsi qu'une parentèle commune depuis plusieurs siècles. Yves Crenn, né le 31/12/1749 à Lescoat et décédé en 1825 à Villeneuve (Guernevez), procureur puis adjoint municipal du canton de Hanvec de 1795 à 1799, puis maire de l'Hôpital-Camfrout de 1803 à 1808.
Le manoir a servi de mairie au 19e siècle lorsque son propriétaire, M. Hervé Le Bras, cultivateur, était maire (de 1826 à 1854) de l'Hôpital-Camfrout.
Manoir du 16e siècle, ne porte pas de date, mais les cheminées, identiques en rez-de-chaussée et à l'étage, donnent une indication. Les cloisons du rez-de-chaussée, en bois, datent de la fin du 19e siècle, voire début 20e siècle, séparent une pièce qui était une grande pièce commune. Les portes jumelées de l'étage confirment une division de l'espace révélant deux fonctions : chambre et grenier. La fonction de grenier de l'étage de comble est confirmée par la présence d'un treuil (début 20e siècle).
L'escalier a été modifié, probablement au cours du 19e siècle : sur le cadastre de 1825, on constate que l'appentis accolé à la façade nord est à droite et non à gauche. De plus, la mise en oeuvre de la tour d'escalier et de l'escalier, en bois et en pierre, ne correspond pas au reste de l'édifice.
Les murs gouttereaux ont été légèrement rehaussés lors d'une modification de la charpente : les pierres de crossette se situent trop bas par rapport à la chevronnière. Il existe de plus une différence de niveau entre la base de l'âtre de la cheminée de l'étage et le sol. Les ouvertures ont peut-être été modifiées au même moment signifiant une mise au goût du jour antérieure au 19e siècle.
Ce type de logis à deux pièces à feu avec accès séparé logeait plusieurs membres d'une même famille avec les domestiques. Dans le cas présent, cette pratique a perduré jusqu'en 1880, date de construction d'un second logis de type ternaire. En 1861, on dénombrait jusqu'à 10 personnes logeant à Lescoat pour 1 logement. Le manoir de Lescoat a été habité jusqu'en 1972. Il est aujourd'hui désaffecté.
Chargée d'études d'Inventaire