Situé sur l'axe de communication Quimper-Brest, le quai Carnot était loti bien avant la construction des quais et la régularisation de l'Aulne.
Il y avait des constructions au pied de la falaise de schiste et en bord de berges. La communication entre les deux rives se faisait par un pont habité-détruit en 1821-remplacé en 1822 par le pont actuel.
L'alignement des façades que l'on peut observer aujourd'hui est la résultante de deux phénomènes. La construction du nouveau pont en 1822 a eu pour conséquence de modifier l'axe de circulation. Cela a entraîné la destruction d'une partie du bâti situé sur la rive gauche de l'Aulne. D'autre part, suite à la modification du tracé de la route royale n°170, l'alignement du bâti a été décrété par ordonnance royale du mai 1838.
Un plan de la ville dressé en 1811 permet de se rendre compte de l'étroitesse de cette voie de communication n°170 : 13 pieds aux endroits les plus étroits.
Ainsi, les permis de construire demandant l'alignement des façades sont nombreux dès 1837. En 1837 et 1838 se sont les façades des n°2, 4 et 20 qui sont élevées.
Se met alors en place une typologie, devenue par la suite récurrente sur la ville de Châteaulin, avec l'utilisation de motifs architecturaux qui apportent une impression de régularité aux façades alignées sur les quais : corniches, encadrement des ouvertures en kersantite, bandeaux sous l'assise des fenêtres. Les travaux d'alignement perdurent jusqu'au tout début du 20e siècle puisque les n° 10 et 12 sont construits en 1902.
C'est lors de ces travaux que le nom de rue Neuve est donné à cette partie de l'axe qui deviendra le quai Carnot.
Le recensement de la population en 1836 (soit avant la destruction d'une partie des maisons), dénombre 343 personnes, soit 80 ménages, dont les métiers sont les suivants : carrier, cordonnier, aubergiste, peintre, crêpière, maçon, chapelier, tailleur, boucher. La mixité des fonctions (habitat et commerce) est toujours d'actualité sur le quai Carnot.
Chargée d'études d'Inventaire