L’hôpital de Châteaulin fut fondé à la fin du XVIIe siècle : par contrat du 22 mai 1689, Urbain de Tréouret de Kerstrat (né en 1624), sénéchal de Châteaulin, et sa femme Françoise Le Gouvello léguaient dans ce but à Yves Bauguion, le prêtre desservant l’église Notre-Dame, leur maison et l’ensemble de la motte castrale qui avait été la première résidence des comtes de Cornouaille. Une chapelle fut aussitôt aménagée dans l’ancienne écurie. Des lettres patentes accordées par Louis XIV en juillet 1702 indiquent qu’à cette date l’aumônier « aidé des charités de habitants de la ville y a fait faire un bâtiment convenable et suffisant pour le logement des pauvres avec une chapelle et une autre maison particulière pour y retirer les pauvres dépourvus de parents et y être entretenus et instruits […] ».
Pendant les premières années de la Révolution, les bâtiments sont laissés à l’abandon. Un rapport de 1796 précise que l’hôpital est « dénué de tout, […] depuis cette époque il n’a été fait aucune réparation, au contraire les malfaiteurs ont tous dégradés, les portes, les fenêtres les vitres […] en sont enlevées, […] une partie même des édifices découverts et point de finances ». L’année suivante, l’hôpital prend le nom d’hospice civil. Une première restauration est menée en 1804, mais en 1821, l’ingénieur Silguy évalue encore à la somme de 2 100 F les réparations indispensables. En 1844, l’ancien escalier reliant le haut de la colline à la rue Neuve est reconstruit. Confié en 1842 aux Sœurs du Saint-Esprit (congrégation fondée en 1706), l’établissement poursuivit son activité charitable dans ses anciens bâtiments pendant tout le XIXe siècle et la première moitié du suivant. Ses capacités étaient toutefois restreintes : il ne pouvait accueillir que dix hommes et dix femmes.
Malgré l’arrivée de l’électricité et de l’eau courante dans les années 1920, l’hospice reste fondamentalement vétuste et insuffisant. Aussi, en 1952, un avant-projet d’hospice et de maternité sur le site de Toul-ar-C’hoat, acquis l’année précédente par la commune, est-il présenté par l’architecte brestois Jean de Jaegher. Finalement, le nouvel hospice, prévu pour 80 lits, fut construit par celui-ci sur le site historique de la colline du château. La première pierre fut posée le 22 avril 1956 par Guy Mollet, président du Conseil, et l’inauguration eut lieu le 24 avril 1960. Au cours des dernières décennies, l’établissement a connu plusieurs campagnes d’extension et de modernisation, pour atteindre aujourd’hui une capacité d’accueil d’environ 180 places : construction d’un bâtiment d’humanisation de 50 lits pour personnes invalides (Ty Nevez), œuvre de l’architecte carhaisien Jean Coignat (en 1986-1987) ; du
bâtiment Ty Kreiz (1990-1991) ; travaux d’amélioration du bâtiment Ty Coz de 1960 (1999-2000).
L’ancien hospice, rebaptisé maison de retraite en 1984, est aujourd’hui l’EHPAD « les Collines bleues ».
Chargée d'études d'Inventaire