Les besoins de la direction du développement urbain à Quimper :
L'étude thématique sur les demeures de maître, châteaux et maisons d’architecte a été demandée par la Ville de Quimper dans le cadre de la transformation de la ZPPAUP en AVAP. Un diagnostic patrimonial a été effectué par le cabinet Ponant Stratégies Urbaines afin d'évaluer la pertinence de la ZPPAUP et les évolutions souhaitées. Parmi ces évolutions souhaitées, l'opportunité de compléter les données par l’Inventaire des manoirs ruraux réalisé en 2014 ainsi qu’un second Inventaire sur les demeures de maître, châteaux et maisons d’architecte. Si le centre urbain est bien connu, les périphéries rurales le sont en effet beaucoup moins.
Définition des typologies :
La demeure de maître
En termes de définition, le Thésaurus de l’architecture nous indique que la demeure est un « édifice à usage d’habitation, rural ou urbain, formé d’un logis souvent accompagné de commun et de dépendances. Suivant ses dimensions, sa localisation, la qualité ou l’activité de ses habitants la demeure peut porter des noms différents : palais, hôtel, château, manoir, etc. ». Une demeure de maître est entourée d’un parc ou d’un jardin et bien souvent une allée mène jusqu’au logis. A Quimper, les demeures de maîtres sont construites par des notables occupant des postes de haut rang au sein de la société quimpéroise : avoué, notaire, négociant, directeur d’assurances… En milieu rural, elles sont généralement élevées sur des sites privilégiés, généralement des endroits isolés avec un vaste terrain autour. Ce qui est caractéristique des demeures de maître en milieu rural est le fait qu’elles aient été bâties sur l’emplacement d’un ancien manoir ou bien à proximité. Ces demeures sont construites sur un terrain noble, et les propriétaires privilégient ces implantations. En milieu urbain, elles sont construites dans des rues nouvellement percées au XIXème siècle et ayant une position privilégiée dans la ville. Leur particularité est leur intégration au sein d’un ensemble bâti ; elles possèdent souvent une avant-cour, un vaste jardin à l’arrière et sont séparées de la rue par un haut mur de clôture ou de la végétation. Les propriétaires de ces demeures peuvent également posséder une résidence urbaine pour être au cœur des mondanités de leur classe, et dans laquelle une partie peut être réservée à l’exercice de leur profession (étude notarial par exemple).
Le château
En se référant à la définition du Thésaurus de l’architecture pour la période qui nous intéresse (1789 – 1945), le château est une « demeure de grandes dimensions liée à une vaste propriété, et comprenant parc et dépendances ». Au XIXe, le château n’est plus le centre d’une seigneurie mais devient une demeure champêtre. Quimper ne fait pas exception : ses châteaux du XIXe siècle se trouvent en milieu rural, certains ont été construits sur des sites précédemment occupés par des manoirs (château de Lanroz, château de Toulven) ou situés à proximité, quand d’autres ont été érigés ex-nihilo. Des éléments bâtis peuvent compléter le logis (écuries, dépendances, etc.). Ils sont isolés au milieu d’un terrain de plusieurs hectares, situés sur des promontoires et entourés d’un parc souvent agrémenté de plantes et arbres d’essences diverses. La plupart des châteaux repérés se situent sur les bords de l’Odet, les rives demeurant des endroits vierges et paisibles. Ils jouissent d’une vue imprenable sur les bords de l’Odet et entretiennent une relation particulière avec la nature. Ces châteaux sont donc rarement visibles depuis la voie publique étant encerclés d’une végétation dense ou que l’ensemble est clos par un haut mur de clôture. Si ces châteaux sont des résidences de campagne et qu’ils n’ont plus aucune vocation défensive, un vocabulaire castral (tours, mâchicoulis, tour d’escalier, etc) demeure et auquel les propriétaires semblent être attachés. Ces édifices sont construits à l’initiative d’une classe sociale aisée qui s’est enrichie au début du siècle. Certains propriétaires issus de la haute bourgeoisie urbaine possèdent également des résidences en ville.
La maison d'architecte
Les maisons d’architectes, construites pour les architectes eux-mêmes et pour des particuliers aisés, sont représentatives des influences propres à chaque architecte ainsi qu’à leur époque. A Quimper, les architectes répertoriés sont : Joseph Bigot (1807-1894), Charles Chaussepied (1866-1930), Valentin Olichon (1885-1961), René Legrand (1890-1984), Louis Mony (1892-1977), Hippolyte Ruer, Jacques Lachaud (1893-1973), André Chaussepied (1905-1995).
Les résultats de la mission
Le nombre d'édifices répertoriés
En croisant de nombreuses sources, une liste de demeures de maître, maisons d’architecte et châteaux a été constituée. En outre, ont été ajoutées les maisons d’industriel ou de directeur ainsi que les logis de ferme XXème. Au total, 40 édifices ont été répertoriés.
En raison de la durée limitée (6 mois) de la mission, il est donc possible que d'autres demeures de maître, maisons d’architecte ou châteaux existent ou aient existé sur Quimper et n'aient pas été répertoriés.
Les repères chronologiques
La tranche de datation choisie pour cet Inventaire est : 1789 à 1945. Elle est en lien avec le travail réalisé de mai à octobre 2014. En effet, Louise Mottay a réalisé l’inventaire des manoirs de Quimper de leur origine jusqu’à la Révolution Française et l’abolition des privilèges. Initialement, les datations proposées étaient de 1789 à 1914, seulement après les premières semaines de recherches des constats sont apparus : de nombreuses constructions importantes ont été érigées dans les années 1920 et 1930 et ce notamment par des architectes.