La portion de l’ancien chemin au bord duquel se trouve la fontaine a eu une grande importance autrefois. En effet, en plus de la présence de deux fontaines, il passe devant le grand lavoir de stang hir, l’ancien gibet de Méné Justiçou, où le seigneur de Lezoualc’h exerçait son pouvoir de justice et la chapelle de Lannourec, flanquée de sa croix, sa stèle et ses deux fontaines.
La plus ancienne mention de la fontaine Sainte-Azénor est du fait d’un auteur anonyme qui écrit ceci en 1767 dans son ouvrage écrit en breton « An Exercicou spirituel eus ar vuy christen evit ar mission » :
Ar pes a so sur eo evezhu eo ebars e Parres Goulien entre ar vourc’h ha chapel Lanourec, ar rest eus a ur vouster ruinet, gant ur feunteun, pe-re a bep amser betah en a c’helveur eus couvent santes Azenor, feunteun santes Azenor…
" Ce qui est sûr, on voit là, dans la paroisse de Goulien, entre le bourg et la chapelle de Lannourec, les restes d’un moutier ruiné, avec une fontaine, que l’on nomme là-bas de tout temps jusqu’à maintenant, le couvent de sainte Azénor, la fontaine de sainte Azénor..."
Si la présence de ce couvent (ou monastère selon d’autres sources) est possible, les preuves de son existence sont toutefois peu consistantes. Il est cependant important de noter que la fontaine Sainte-Azénor est aussi appelée à Goulien : feunteur ar vogueriou ou fontaine du cou gueriou, la fontaine des murs (s’agit-il des murs de l’ancien couvent ?).
Le cadastre de 1836 signale à l’emplacement actuel de la fontaine, deux points d’eau très proches l’un de l’autre. On voit également, sur la parcelle voisine, un ensemble lavoir fontaine qui correspond à la fontaine détruite dédiée à sainte Madeleine.
Au bourg de Goulien, on se souvient être allé régulièrement chercher de l’eau à la fontaine Sainte-Azénor (environ 1 km à pied) car elle était réputée comme étant une très bonne eau. Certains même lui attribuaient la capacité de soulager les douleurs (cf. D. Bernard AD29, 110 J 63) :
« La feuteun veau du cou gueriou est bonne pour les douleurs ».
Aujourd’hui, la végétation a pris le dessus mais on peut tout de même observer sur la dalle de granite qui couvre la source une inscription : R.T. 1989. Il s’agit des initiales d’un enfant de Goulien.