Le moulin à papier de Ster ar C'Hoat est situé sur le Steïr qui se jette dans l'Odet à Quimper. Il est parfois appelé Moulin à papier de Men Fouez car il est situé à 750 m de ce village.
Le 24 décembre 1811, le sous-préfet écrit que ce moulin est vieux de 150 ans. Il a donc commencé son activité vers 1660. Nous ne savons pas s’il fut dès le départ un moulin à papier, mais en 1696 nous y trouvons la famille papetière de Olivier Robin et son épouse Marie Busnou qui y décède le 1er octobre de cette année.
En 1776, le moulin a une roue, 3 cuves et 19 maillets et produit 800 rames de papier qui sert à l’imprimerie et à l’écriture. Ce papier est exporté à partir du port de Nantes, vers le Portugal et la Hollande. Des familles Moulin et Huet y sont papetiers à la fin du XVIIIème et au début du XIXème siècle.
Alors qu'en 1810, seuls deux ouvriers y travaillent, en 1811, ils sont quatre : 3 à la cuve pour fabriquer le papier et un mécanicien pour les machines. Il y est produit des papiers écu, cornet, petit raisin, bâtard, petit pôt et carton, ainsi que des plus communs destinés à l'emballage. Les chiffons pour la pâte à papier sont collectés dans le département et classés en cinq qualités. Le défibrage est effectué par 4 pilons garnis de marteaux ferrés. La pâte est ensuite affleurée par 3 marteaux non ferrés car aucun cylindre à la hollandaise n’y est installé. La cuve a 7 pieds et demi de diamètre pour 2 pieds et demi de profondeur. Il y est produit annuellement 1836 rames de papier de 8 qualités différentes. Le sieur Le Faou qui en est dit propriétaire, achète à Brest les feutres qu’il place entre les feuilles de papier. Le collage est réalisé de manière traditionnelle en faisant bouillir dans une cuve des retailles de cuir auxquelles il est ajouté de l’alun dans la proportion de six livres pour dix rames.
En 1828 et 1829, la production a augmenté par rapport à 1811 : 5 700 rames y sont fabriquées à la cuve par les 3 ouvriers. Le moulin est alors équipé de 4 cuves pour le papier blanc et une pour le papier gris mais il doit chômer 3 ou 4 mois par an car la production ne peut être vendue. Dès 1831, le moulin à papier de Kerfeunteun est tenu par Jean-Marie Huet, son épouse Marie-Joseph Guédon et leurs enfants. La famille continue à fabriquer modestement du papier tandis que se développe, non loin, la fabrique industrielle d'Odet. Le fils Charles est encore papetier avec son père lors du recensement de 1861 et jusqu'au décès de celui-ci en 1863. En 1866, le recensement indique Charles, cultivateur au Moulin de Sterhoat. Il semble donc que l'activité papetière se soit éteinte avec le décès de Jean Marie Huet; en 1863.
Une minoterie a ensuite pris la place de l'activité papetière.