Malgré plusieurs modifications dans l’implantation des bâtiments et la destination de certains d’entre eux, l’organisation générale du village de Tromao a peu évolué entre 1837 et 2019.
Village à vocation essentiellement agricole, il était composé en 1837 de six fermes dont les logis et la plupart des dépendances sont encore visibles aujourd’hui.
Un changement majeur concerne d’abord la reconstruction des deux fermes du nord-ouest (fermes 1 et 2) lors de la seconde moitié du 19e siècle (date portée sur la ferme 2 : 1849). Autrefois mitoyennes, elles sont aujourd’hui séparées et en retrait du chemin qu’elles bordaient à l’origine.
Le début du 20e siècle a également vu le remaniement des logis des fermes 3 et 6. Le premier a été reconstruit et le second transformé en étable alors qu’un nouveau logis avec écurie accolée a été bâti in situ de l’autre côté de la route.
Les chemins qui desservent les bâtiments sont restés plus ou moins identiques, cependant, la route d’accès au village est récente. Longtemps considéré comme « imprenable » du fait de sa position géographique et de son accès difficile (Le Télégramme 18/03/1960), il était alors accessible par un chemin rural « accidenté et sinueux ». Il a fallu attendre 1982 pour que soit inaugurée une seconde voie d’accès réclamée depuis longtemps par les habitants. Celle-ci, longue d’environ 800 mètres, large, droite et goudronnée, relie aujourd’hui Tromao à la route qui mène du bourg d’Esquibien vers Goulien et Beuzec-Cap-Sizun.
L’activité agricole a longtemps perduré à Tromao. Sa proximité avec les foires de Pont-Croix et le marché d’Audierne permettait aux agriculteurs de vendre facilement leurs produits. En 1960, quatre des six fermes du village étaient toujours en activité. Certaines s’étaient spécialisées dans la pomme de terre de sélection et l’une d’elles possédait un taureau reproducteur pie noire médaillé de nombreuses fois aux concours agricoles de la région.
Les fermes ont cessé leur activité dans les années 1990 mais les terres sont toujours travaillées, louées par leurs propriétaires à des agriculteurs voisins. Les habitations, quant à elles, sont majoritairement restées dans les familles mais ne sont pour la plupart plus habitées à l’année.
Photographe à l'Inventaire