Dossier d’œuvre architecture IA29132238 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Lycées en Bretagne
Lycée Laënnec, 61 rue du Lycée (Pont-L'Abbé)
Œuvre étudiée
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Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bretagne
  • Commune Pont-l'Abbé
  • Adresse 61 rue du Lycée
  • Précisions  ;

Le lycée Laënnec de Pont-l'Abbé, est composé de bâtiments scolaires représentatifs de deux types d'architectures et de deux époques d'expansion de la scolarité.

Les bâtiments de l'ancienne école primaire supérieure (qui font l'objet d'un dossier "partie constituante" spécifique) sont représentatifs des "lycées" construits par les maîtres d'œuvre qui posent les fondements du mouvement moderne, dans l'entre-deux-guerres. Mais ici, cette modernité est teintée de régionalisme. Les trois ailes du bâtiment principal sont disposées en T. Chacune se voit attribuer une fonction : salles de classe à l'ouest, ateliers à l'est, dortoirs et réfectoires au nord. Chaque classe est largement éclairée par des baies de formes variées, citant l'art déco aussi bien que l'architecture romane. Un campanile réhausse symboliquement l'établissement : clocher laïque que l'on voit de loin. L'architecte Georges-Robert Lefort est ici à l'œuvre. Ces bâtiments sont construits pour accompagner la volonté des parents et des édiles de former les jeunes bigoudens, au-delà du certificat d'études primaires et de permettre ainsi leur ascension sociale.

On doit le bâti des années 1956-1963 à son confrère, architecte en chef des bâtiments civils et des palais nationaux, Henri Riedberger. Il donne les plans des nouveaux services communs, de l'internat des filles, de l'externat et du gymnase. Chaque bâtiment à une fonction propre, mais ils sont désormais distants les uns des autres. L'ensemble, disposé sur une parcelle de 8,5 hectares, évoque un "campus". La barre d'externat, par sa monumentalité et son plan original en "V" très peu évasé mais aussi par son avant-corps au centre de la façade nord, est remarquable. Cette étape de construction accompagne l'explosion de la démographie scolaire dans le secondaire au cours des années 1950-1960.

Réuni le 30 juin 1922, le Conseil municipal de Pont-l'Abbé envisage la création d'une école primaire supérieure (E.P.S.). Le 21 décembre de la même année, il a recueilli les avis favorables de plusieurs communes du canton : le Guilvinec, Plomeur, Plobannalec, Tréguennec et l'Ile-Tudy. En 1924, un syndicat de communes regroupant une population de 40 000 habitants est constitué pour mener à bien le projet de création d'une "E.P.S. professionnelle, agricole et maritime". Ces écoles permettent la poursuite des études primaires, après le certificat d'études, en dehors de la filière des lycées réservée à la bourgeoisie et à quelques élèves boursiers. Les E.P.S. préparent au brevet élémentaire et au brevet supérieur, quand les lycées et les collèges municipaux préparent au baccalauréat.

L'architecture régionaliste et moderne de Georges Robert Lefort, "à la structure de palais romain" (Le Matin, 01/08/1933)

Un concours d'architecture est organisé dès 1924, dont le lauréat est Georges-Robert Lefort, architecte installé à Guingamp et Rennes, enseignant à l'école régionale d'architecture. Les cinq lots de travaux sont adjugés, en novembre 1927, et les bâtiments livrés, en 1929. Leur architecture associant un réel modernisme (utilisation d'élément porteurs en béton armé, charpente en partie métallique) et des citations régionalistes évidentes (granite, ardoise...) reflète bien le "régionalisme triomphant" (Philippe Bonnet) porté par certaines architectures publiques de l'entre-deux-guerres en Bretagne.

Le 1er août 1933, le quotidien parisien Le Matin, publie une photographie de l'E.P.S. de Pont-l'Abbé à sa une, pour illustrer un article dénonçant les "somptueux cadeaux" de l'Etat aux communes. Il y est annoncé que la construction a coûté 3,1 millions de francs : "C'est ainsi que Pont-l'Abbé s'est trouvé doté, en moins d'une décade, d'un abattoir de grand style, d'un service des eaux pourvu des plus modernes perfectionnements, enfin et surtout d'une école à structure de monument romain (...)"

L'établissement n'obtint cependant pas le statut d'E.P.S. et resta cours complémentaire, sans conséquence sur sa fréquentation. Dès 1929-1930, 139 élèves, dont 64 internes fréquentent "l'E.P.S.", l'année suivante, ils sont près de 200, dont 124 internes.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'école est réquisitionnée par l'occupant. Les cours se poursuivent dans les locaux d'une école primaire, uniquement en externat. Les effectifs chutent.

Les bâtiments modernes et industrialisés d'Henri Riedberger

En 1946, c'est en tant qu'annexe du lycée de garçons de Quimper que rouvre l'école, dans les locaux livrés en 1929. Cette annexe accueille, dès 1952, 300 élèves, dont 78 filles. Sa capacité est dès lors insuffisante.

En 1953 (pour l'internat) et 1954 (pour l'externat), l'Etat se substitue à la municipalité et prend en charge l'établissement. Un grand chantier de 7 ans débute.

En 1954, le ministère désigne Henri Riedberger, architecte en chef des bâtiments civils et des palais nationaux pour conduire l'opération.

Le programme comporte tout d'abord, une restructuration des bâtiments existants - qui s'opère de 1953 à 1967. En 1953, l'infirmerie est agrandie, sous forme de pastiche du bâtiment initial pour gagner de la place et accueillir séparément filles et garçons (elle est transformée en logements en 1967). L'ancien ensemble "internat - externat" est restructuré pour héberger 185 garçons internes, l'administration et des salles de travaux manuels. Le préau est doublé et clos.

En 1958 sont livrés :

- le nouveau bâtiment des services généraux, cuisines et réfectoire pour 750 rationnaires, chaufferie et internat pour 64 garçons (deux dortoirs et deux études).

- le nouvel internat des filles, de 256 places.

En 1961 est livré l'externat. Il avait été conçu pour 840 élèves. Selon les projections, cet effectif ne devait être atteint qu'en 1995. La réalité de l'explosion la demande d'enseignement secondaire, en Pays bigouden comme ailleurs, conduit cependant le ministère à réclamer l'adjonction d'un cinquième niveau, qui porte à 1350 élèves la capacité d'accueil du bâtiment des classes. Son architecture est remarquable.

En 1962, le lycée cesse d'être une annexe du lycée de Quimper et devient "lycée d'Etat mixte".

En 1963 sont achevés le gymnase et le plateau sportif.

En 1964, l'établissement reçoit le nom du médecin, inventeur du stéthoscope, René Laënnec.

Le lycée aujourd'hui

Les bâtiments ont connu des restructurations internes qui n'ont pas trop affecté leurs enveloppes externes, à l'exception de certains remplacements de baies et de la fermeture vitrée du préau de l'externat livré en 1961.

En 2022-2023, le lycée Laënnec compte environ 856 élèves dont 60 internes, 506 filles et 350 garçons.

Les bâtiments de l'ancienne école primaire supérieure de Pont-l'Abbé, livrés en 1929, sont décrits dans un dossier spécifique.

Au cours des années 1956-1963, le lycée est agrandi. Les travaux sont confiés à l'architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux, Henri Riedberger, en charge également de la restructuration du bâti d'avant-guerre.

Cette extension comporte quatre bâtiments : logements, services généraux et internat de garçons (1958), internat de filles (1958), externat (1961) et gymnase (1963). Ce dernier fait l'objet d'un dossier spécifique.

Ce bâti possède des caractéristiques communes : plans rectangulaires, structure poteaux poutres planchers en béton armé, trame conforme aux normes de l'éducation nationale.

Le bâtiment des services généraux (cuisines, réfectoire, infirmerie, internat des garçons) comporte un étage sur rez-de-chaussée. il est orienté nord-sud. Il est desservi par des dégagements latéraux situés à l'est et des escaliers dans-œuvre, pour accéder à l'étage. L'accès au rez-de-chaussée, légèrement surélevé, se fait par quatre escaliers extérieurs, surmontés d'auvents, implantés le long de la façade ouest.

L'internat des filles est également orienté nord-sud. Il comporte dans son extrémité nord un étage sur rez-de-chaussée et dans sa partie sud deux étages sur rez-de-chaussée. Il est desservi par des dégagements latéraux situés à l'est et, pour accéder aux étages, par escaliers dans-œuvre. Le rez-de-chaussée est accessibles par des entrées situées côté ouest, surmontées d'auvents, sur des parties du bâtiment en saillie de la façade.

L'externat, orienté est ouest, a un plan orignal, en V légèrement évasé. Il s'agit d'une libre adaptation des normes de l'architecture scolaire, même si l'influence de la forme "barre" et l'industrialisation de la construction sont sensibles. Le plan de ce bâtiment a permis l'installation du chemin de grue pour monter les éléments préfabriqués. Côté nord, le double escalier central et le préau sont implantés en saillie du bâtiment, hors-œuvre. Il s'agit là aussi d'une disposition originale. Deux autres escaliers, situés dans-œuvre - disposition plus classique - aux extrémités est et ouest, complètent les moyens d'accès aux étages desservis par des dégagements latéraux côté nord. Une cage d'ascenseur, d'installation plus récente, est venue se greffer sur la façade nord.

Le préau, d'abord agrandi au nord, a ensuite été vitré pour créer un hall fermé. L'épaisseur des huisseries et la création d'une dent de scie pour l'un des accès, masquent assez largement les très élégants portiques en béton armé qui supportent le préau. Des pavés de verre à l'intérieur du toit terrasse apportent en outre un éclairage zénithal naturel au milieu de ce "double" préau.

  • Murs
    • ciment
    • béton
  • Toits
    zinc en couverture
  • Plans
    plan régulier
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
  • Escaliers
  • Statut de la propriété
    propriété de la région, Code : 0290062K

Documents d'archives

  • Archives départementales des Côtes-d'Armor : 124J186. Lefort [G-R.], Jeu de plans et dessins de l'école primaire supérieure de Pont-l'Abbé, 1925-1928.

    Archives départementales des Côtes-d'Armor : 124J186
  • Archives départementales du Finistère : 2O1/1506. E.P.S. de Pont-l'Abbé.

    Archives départementales du Finistère : 2O1/1506
  • Archives départementales du Finistère : 1T822. Pont-l'Abbé. 1853-1911-1940.

    Archives départementales du Finistère : 1T822

Bibliographie

  • BONNET, Philippe, LE COUÉDIC, Daniel. Architectures en Bretagne au XXe siècle. Quimper : éditions Palantines, 2012. 396 p. ISBD 978-2-35678-070-6.

    Archives municipales de Saint-Brieuc : 2T27
  • LE COUEDIC, Daniel. Les architectes et l´idée bretonne, 1904-1945. Rennes : S.H.A.B./A.M.A.B., 1995.

  • BRANCHEREAU, Jean-Pierre, CROIX, Alain, GUYVARC'H, Didier, PANFILI, Didier. Dictionnaire des lycées publics de Bretagne. Geriadur liseoù publik Breizh. Histoire, culture, patrimoine, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2012, 656 p.

Documents figurés

  • Archives départementales d'Ille-et-Vilaine : 1343W64. Riedberger [H.] et entreprise Offret, Lycée de Quimper, annexe de Pont-l'Abbé. Plans, sd. (vers 1960).

    Archives départementales d'Ille-et-Vilaine : 1343W64
  • Archives départementales des Côtes-d'Armor : 124 J 39/7. Lefort (G-R.], Robiou-du-Pont [0.] et Martin [H.], Plan de la toiture du préau, 1928.

    Archives départementales des Côtes-d'Armor : 124 J 39/7
Date(s) d'enquête : 2018; Date(s) de rédaction : 2019