La comparaison entre le cadastre de 1836 et les observations réalisées sur le terrain en 2020 montre que le bâti de cette ancienne ferme n’a pas subi de transformation majeure en presque deux siècles mis à part l’évolution habituelle des dépendances agricoles qui ont été remaniées, déplacées ou détruites (à l’image de la crèche qui se trouvait autrefois de l’autre côté de la route aujourd’hui disparue).
Précisons cependant que les bâtiments observés dépendaient à l’époque de deux fermes distinctes dont les logis étaient disposés en alignement. Aujourd’hui, ceux-ci forment une seule et même propriété.
La date la plus ancienne a été relevée sur l’encadrement de la porte du four à pain et est la seule qui renvoie au 18e siècle (1788). Le bâtiment n’étant pas signalé sur le cadastre de 1836, on peut penser qu’il s’agit d’une pierre de réemploi.
Les autres dates renvoient en général au 2e quart du 19e siècle : La grange est datée 1833 (cette même date a été observée dans une pierre de la cheminée de l’ancien logis) et l’une des crèches à cochons porte la date de 1836. Celle de 1841 a été relevée deux fois : sur le logis de la ferme est et sur l’étable de la ferme ouest. Elle renvoie très probablement à un grand remaniement du bâti comme il y en a eu beaucoup sur le territoire à cette époque.
Cet évènement a eu lieu à l’initiative de CLET YVES FILY et son épouse CATHERINE BOUDIC dont les noms ornent le linteau de la porte d’entrée. D’autres noms mentionnant la même famille se trouvent sur les autres ouvertures du logis de la ferme est comme CLET FILY PERE sur le jour ouest ou encore MARIE CATHERINE FILY sur le jour est.
Notons que la date de 1857 a été observée, gravée dans l’âtre de la cheminée du logis de la ferme est, et celle de 1877 se devine difficilement sur l’une des fenêtres de l’écurie accolée.
Plus tard, probablement dans la première moitié du 20e siècle, lorsque les deux propriétés ont fusionné en une seule, le logis de la ferme ouest a été transformée en une grande étable.
Les observations de 2020 montrent que malgré quelques agrandissements de baies sur les deux logis et le remaniement du four à pain, l’intégrité architecturale des bâtiments a été strictement respectée. Ceux-ci ont d’ailleurs été récemment restaurés (toiture, charpente, maçonnerie…).