La date de 1904 gravée en creux sur le linteau de la porte d’entrée renvoie à un remaniement important et non à la construction de cette ancienne ferme. En effet, en plus d’être signalée sur le cadastre de 1837, elle présente une porte en accolade sur sa façade postérieure qui pourrait très bien être le vestige d’un logis antérieur ainsi qu’un type de cheminée, avec corbeaux massifs, qui renvoie à une période précédant la moitié du 19e siècle. (Notons également que la date de 1818 a été relevée sur le four à pain et celle de 1840 sur une dépendance non identifiée située au sud de la cour, tout comme la date plus ancienne de 1668 sculptée sur une pierre réemployée dans le chainage d’angle de l’étable.)
Ce remaniement tardif a pourtant conservé l’élévation en vigueur au 19e siècle et notamment le jour éclairant l’arrière cuisine situé entre la fenêtre de la table et le pignon. Le mobilier traditionnel (drustuilh y compris) était d’ailleurs en place dans le logis il y a encore quelques années.
Les nombreuses dépendances agricoles dépendant de cette ferme signalées sur le cadastre de 1837 sont, pour la plupart d’entre elles, encore visibles aujourd’hui. Elles se trouvent cependant dans trois propriétés différentes : l’étable est par exemple est devenue maison d’habitation tandis que la grange à rejoint l’alignement d’une habitation voisine. Notons la construction plus tardive d’une crèche au sud de la cour en 1840 (date portée) et celle d’un puits près de l’étable, au nord du logis.
D’après un témoignage recueilli dans le village de Kerdugazul, cette ferme aurait également abrité l’atelier d’un maréchal ferrant sis dans l’écurie. Ceci pourrait expliquer la présence d’un appentis au nord du bâtiment, d’une porte donnant sur la rue et d’un trou d’attache intégré au mur nord du logis, près de cette porte, probablement destiné à maintenir le cheval lors de la pose des fers ou à le faire patienter.
Mis à part la grange à porte charretière dont l’intérieur n’a pas été visité, l’ensemble des bâtiments observés en 2020 a été restauré ces dernières années (l’enduit du logis a été refait une semaine avant le recensement par exemple) mais les caractéristiques architecturales traditionnelles ont été conservées dans la plupart des cas : trous d’attaches dans l’étable, gueule du four dans le four à pain et galets de mer sur champ sur le sol de l’écurie entre autres…