Située au sud-est de l’étang de Poulguidou, près de la frontière avec le haut pays bigouden, la ferme étudiée occupe la partie est du petit village de Keribou. Les bâtiments sont organisés autour d’un alignement principal au sud duquel sont isolées quelques dépendances éparses. L’entrée se fait à l’ouest par un étroit espace entre le pignon de la grange et une crèche à cochon.

L’alignement principal est composé d’un logis, de son écurie accolée avec laquelle il communique par une porte intérieure et d’un ancien alignement logis-crèche devenu dépendance. Le logis présente un étage et une élévation à trois travées avec niche du chien à droite de la porte d’entrée. L’écurie, plus basse, offre un comble à surcroit éclairé par un petit jour en plein cintre aujourd’hui obstrué. Seule la façade antérieure du logis est enduite.

Les effets décoratifs sont portés sur une corniche du toit moulurée en cavet soulignée par une rangée de pierres de taille courant sur les deux bâtiments, des souches de cheminées chanfreinées ainsi qu’un bandeau médian (caché par l’enduit) et un soubassement en pierres de taille uniquement présents sur le logis. On peut également lire les noms des bâtisseurs sculptés sur les linteaux de la porte d’entrée (COLIN HENRI ET / MARIE MOAL 1838) et de la fenêtre est (CATHARINE / LAPART.V.MOAL).

Le logis accueille également, contre sa façade postérieure, une dépendance dite « ti lëz » (la maison du lait) qui servait de crèmerie et qui ne possède qu’une porte intérieure. Celle-ci, avec son toit en appentis et sa cheminée, a été remaniée à la seconde moitié du 20e siècle. Elle accueille un charnier en granite monolithe qui se trouvait autrefois sous l’escalier du logis.

L’ancien alignement logis-crèche devenu dépendance, en moellons de granite, présente un comble à surcroit éclairé et aéré par trois jours rectangulaires. Ceux-ci, aux arrêtes chanfreinées, sont disposés en travées au-dessus des baies principales du logis dont une porte d’entrée en accolade. Au-dessus du linteau de la porte de l’ancienne crèche, on peut observer une pierre sculptée portant la date de 1814 sous laquelle est représentée une croix monumentale sur socle.

A l’intérieur, sur le mur nord près de la cheminée, ont été conservés les anciens placards muraux et l’auge à eau en granite monolithe.

Les autres dépendances, en moellons, se trouvent dans la cour, isolées. La plupart d’entre elles est en ruine (des deux fournils, il ne reste que quelques murs, les cheminées et des vestiges du cul-de-four) ou remaniée : le puits, creusé à l’écart du logis, est aujourd’hui coiffé d’un ouvrage circulaire récent et la porte de la grange a été largement agrandie pour y faire entrer un tracteur.

La crèche à cochon qui forme clôture à l’ouest de la cour est circulaire avec un toit en dalles de granite recouvert de végétation et percé d’une porte et d’une mangeoire. Cette forme inhabituelle, ainsi que la présence d’un corbeau sur son pignon nord, rappelle qu’il s’agit d’un ancien cul-de-four remanié.