Si le pressage de la sardine se pratique largement à Poulgoazec depuis vraisemblablement la seconde moitié du 18e siècle (vestiges de presses visibles sur le bâtiment dit « le grand magasin »), c’est la conserve à l’huile qui marquera le plus fortement le paysage industriel de la commune.
Dans un premier temps, trois conserveries de poisson (ou « fritures ») s’implantent dans le quartier de Poulgoazec en 1880 : les usines CHANCERELLE, EMILE GOYEN et SAUPIQUET.
A cette période, le Cap-Sizun traverse un âge d’or de l’industrie de l’iode. Ainsi, existe-t-il déjà sur la commune dès les années 1870, une usine de fabrication de produit chimiques extraite des cendres d’algues gérée par l’industriel François SCHANG au village de Keridreuff et un four industriel de brûlage de goémon à l’ouest de l’anse de Pors Poulhan. Ce dernier ne fonctionnera que trois ans à cause de coûts d’entretien trop importants pour un rendement moins intéressant que prévu.
En 1905, malgré une importante crise de la sardine, une quatrième conserverie ouvre ses portes dans le quartier de Poulgoazec sous l’impulsion d’industriels nantais : l’usine PHILIPPE ET CANAUD. Mais cette dernière ferme assez rapidement ses portes en 1930. Cette même année voit l’installation d’une autre conserverie alimentaire à l’est du bourg de Plouhinec, au village de Lesvenez, près de l’ancienne gare de la commune. L’usine dite « KERVAREC » du nom de son gérant, négociant à Pont-Croix, travaille les légumes, le pâté de porc et les poissons à l’huile pendant seulement 5 ans.
Entre temps, l’usine SCHANG a cessé son activité de traitement des cendres d’algues dans les années 1920 pour se concentrer exclusivement sur la conserverie de légumes, fruits, viandes et poissons. L’établissement ne sera plus plouhinecois en 1948, date à laquelle le village de Keridreuff est rattaché à Pont-Croix. L’établissement fonctionnera jusqu’en 1985.
Au milieu du 20e siècle, la commune ne compte plus que trois conserveries en activité : les trois usines de Poulgoazec bâties en 1880. En 1955, les conserveries CHANCERELLE et EMILE GOYEN ferment leurs portes, mais la seconde rouvrira ses portes en 1960 sous l’appellation « usine Pêcheurs de France » et travaillera le thon, le maquereau et la sardine jusqu’en 1991.
L’année 1960 marque également l’arrêt de la filière poisson de l’usine SAUPIQUET devenue HENAFF en 1919. La production de conserves de légumes, quant à elle, s’y maintiendra jusqu’en 1973, date de la fermeture définitive de l’établissement.
Photographe à l'Inventaire