L'activité commerciale du port de Roscoff est en hausse depuis le début du 19e siècle grâce à l'exportation des légumes produits dans "la ceinture dorée" du Léon. L'agrandissement du vieux port, par la mise en service d'un nouveau quai en 1934, ne répond que partiellement aux enjeux économiques. Tout d'abord, il s'agit d'un port d'échouage, ce qui contraint fortement les arrivées et départs des navires, et, de facto, limite le tonnage des navires accueillis au vieux port. Ainsi, les techniques de manutentions ne peuvent évoluer du fait de ces contraintes ; contraintes qui ont des conséquences sur le nombre de rotation, leur durée, et la qualité de conservation des marchandises. A la fin des années 1960, 20 000 à 30 000 tonnes de choux-fleurs sont expédiées depuis le vieux port.

Le projet de création d'un nouveau port (1964) en eau profonde est une réponse à ces problèmes. Il s'inscrit dans les orientations de l'Etat mises en œuvre par la Délégation interministérielle à l'aménagement du territoire et à l'attractivité régionale (DATAR) ; orientations qui ont pour objectif de désenclaver la Bretagne.

"L'avant-projet technique établi les caractéristiques suivantes :

- 310 mètres de quais dont 80 par fond de - 5 à - 6 mètres et 230 mètres par fond de - 4 mètres.

-Un ouvrage d'accostage par car-ferry.

-Trois hectares de terre-pleins au-dessus de la grève actuelle qui sera remblayée.

-Deux routes d'accès et un embranchement ferroviaire.

La réalisation se fera en trois tranches. La première mettra en place le minimum indispensable pour la création d'un organisme capable de remplacer le port actuel : c'est-à-dire une première jetée, un môle de 80 mètres, 6 000 mètres carrés de terre-pleins et des accès terrestres sommaires. La deuxième tranche mettra en place l'infrastructure nécessaire pour accueillir un car-ferry. Enfin, la troisième tranche prévoit l'allongement du quai, l'achèvement des terre-pleins, le raccordement ferroviaire, bref, tout ce qui fera d'un port sommaire un organisme moderne aux activités différenciées." (Aubry Marie-Louise. Le port de Roscoff. Les mutations d'un site. In: Norois, n°64, Octobre-Décembre 1969).

Les travaux sont réalisés entre 1970 et 1972. Le 2 janvier 1973 le "Kerisnel", effectue le premier trajet vers Plymouth, avec son chargement de légumes, depuis le port de Bloscon. Ce navire est le premier acquis par la Société d'intérêt collectif agricole (SICA) créée, entre autres, par Alexis Gourvennec en 1961. Ce dernier crée la BAI (Bretagne-Angleterre-Irlande) en 1972, qui devient en 1974 La "Brittany Ferries". L'activité est ouverte par la suite au transport de passagers vers l'Angleterre puis l'Irlande et l'Espagne.

Le site du port de Bloscon se diversifie en 2001 par la construction d'un quai dédié à la pêche et la création d'une criée en 2003. En 2013, un port de plaisance de 625 places complète l'offre commerciale. Hangars et bâtiments dédiés à l'activité de réparation, de manutention et de commerce sont construits. A noter la création architecturale de le studio d'architecture Bruno Huet qui a été lauréate du prix d’Architecture Bretagne 2014, catégorie « travailler-accueillir » et reçu le prix du public. Ce bâtiment participe à l'attractivité de la zone portuaire.