L'augmentation du trafic portuaire, en lien avec le commerce agricole, rend difficile les manœuvres, l'accostage et le chargement des navires. Aussi, dès 1840 est projeté la construction d'un second môle. Un premier projet est daté de 1843-1845 (AD 29 4 S Sup 1362).
L'arrivée du chemin de fer en 1883 n'entraîne pas de baisse de l'activité portuaire qui, au contraire, ne cesse d'augmenter. Ce n'est que le 16 juin 1911, que le projet de création d'un second môle est déclaré d'utilité publique. Les travaux débutent en 1912 et ce jusqu'en 1916. Les matériaux de construction proviennent de l'île Verte, de l'île de Batz et de Cléder.
Stoppés par la Première Guerre mondiale, les travaux reprennent en 1925 après qu'un plan de financement ait été redéfini. L'estimation financière de 1911 est revue à la hausse dans le contexte d'après-guerre, passant de 300 000 Francs à 2 millions. La tempête du 24 mars 1928 détruit une partie du môle récemment construit (quai sud).
Les travaux ne reprennent qu'en 1934 alors que le décret Gilmour est entré en vigueur depuis 1931. Ce décret, encore en œuvre en 1949, avait pour but de limiter la diffusion des doryphores, en Angleterre, en interdisant l'importation de produits agricoles français ce qui mit en difficulté l'économie roscovite ; difficultés évoquées lors de la séance au Sénat le 8 mars 1949 (Journal Officiel du 9 mars 1949).
Un terre-plein (1912-1932) est associé au second môle afin d'en permettre l'accès et l'établissement de zones de travail. Ces travaux de comblement impactent très fortement l'interface ville-port : les maisons qui jusqu'alors avaient un accès direct à la grève et au port se retrouvent ennoyées dans des terre-pleins qui ont entrainé une hausse notable du niveau de la chaussée. C'est lors de ces travaux que la chapelle Saint-Ninien est détruite.
L'estacade, desservant l'île de Batz, construite en 1969, prend appui sur le quai neuf. Afin d'accueillir le flot de visiteurs, le "quai Charles de Gaulle" est prolongé, la même année, vers le sud de l'anse portuaire.
Les quais actuellement dénommés "Parmentier" et "Charles de Gaulle", dans sa partie nord, ont une vocation portuaire (casiers, filets, grues de manutentions, ancienne criée). La voiture est omniprésente sur cette zone où se côtoient pêcheurs, touristes et personnes souhaitant accéder à l'île de Batz.
Chargée d'études d'Inventaire