La création des ardoisières du Plessix remonte à 1840. Elles sont exploitées par la Société des Ardoisières d'Anjou dont le siège est à Angers (49). L'ardoise, fabriquée à Coësmes, est de bonne qualité et la direction a peine à assurer ses commandes. En 1892, Louis Vierron, directeur des ardoisières, fait entreprendre la construction d'une cité ouvrière de vingt logements, sise à la Chênaie. En juin 1903, l'application de la méthode en remontant entraîne d'heureux résultats dans la fabrication puisqu'elle permet la production de un million trois cent vingt deux mille cinq cent ardoises. En 1909, l'exploitation comprend deux puits qui donnent accès à des chambres contiguës prises en remontant. L'exploitation des chambres desservies par le premier puits, profond de 116 m, a été suspendue provisoirement dans le courant de l'année 1909. En 1910, quatre chambres sont en activité. Elles sont accessibles par le second puits, le plus récent, à 160 m de profondeur. Vers 1930, en raison des difficultés à écouler les produits, le système du chômage partiel est adopté, complété en 1932 par le licenciement d'une partie du personnel. Les ardoisières cessent leur activité en 1933. En 1903, une grande machine d'extraction à deux cylindres conjugués développent 300 ch. Le puits 5 est desservi par un treuil d'extraction à vapeur de 80 ch. Cette même année, la production de la vapeur est assurée par deux chaudières à bouilleur qui présentent ensemble 109 m2 de surface de chauffe, ainsi que par une chaudière semi-tubulaire de 70 m2. Une petite station électrique commandée par une locomobile de 20 ch assure l'éclairage des travaux au jour et au fond. En 1910, l'ardoisière utilise l'électricité pour l'éclairage et pour le tirage des mines. En 1914, mention de trois machines à vapeur cylindriques à deux bouilleurs et un réchauffeur latéral, issues des ateliers Farcot. En 1872, l'ardoisière emploie soixante-quatre ouvriers. En 1907 comme en 1928, les carrières donnent du travail à deux cent salariés, dont cent vingt fendeurs. Le 22 août 1907, quatre-vingt ouvriers employés au fond se mettent en grève pour protester contre le refus de la société de leur accorder 0, 25 francs d'augmentation journalière afin de porter leur salaire à 3, 75 francs. Plusieurs mouvements sociaux suivent : en février 1912 et de juin à juillet 1919. En mai 1920, cent quatre vingt cinq ouvriers sur cent quatre vingt dix se mettent en grève par solidarité avec leurs camarades des ardoisières d'Angers (49).
- patrimoine industriel, Inventaire du patrimoine industriel d'Ille-et-Vilaine
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Ille-et-Vilaine - Retiers
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Commune
Coësmes
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Lieu-dit
le Plessix
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Cadastre
1997
ZE 5 à 40 ;
1997
ZE 129 à 144
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Dénominationsardoisière
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Appellationsardoisière du Plessix
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Parties constituantes non étudiéescité ouvrière, logement patronal, transformateur, salle des machines, bureau, forge, terril, puits d'extraction
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Période(s)
- Principale : 2e quart 19e siècle
- Principale : 4e quart 19e siècle
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Dates
- 1840, daté par source, daté par travaux historiques, daté par tradition orale
- 1892, daté par travaux historiques
Les ardoisières occupent une surface de 10 ha. La majorité des bâtiments d'exploitation, ainsi que les deux cheminées d'usine, ont été détruits dans les années 1950-1952, si bien qu'il ne subsiste que des logements encaissés dans une petite vallée traversée par un ruisseau et entourés de terrils d'ardoises. Au détour de ces terrils existent encore un puits d'extraction à pente inclinée à 45°, un bassin d'eau, souvenir du premier site d'extraction en surface, le bâtiment de la forge (en rez-de-chaussée, construit en schiste et couvert d'un toit à longs pans) qui abrite deux foyers, le transformateur, mais aussi le dernier poteau électrique. L'ensemble des constructions est édifié avec le schiste d'ardoise qui se distingue du reste de l'architecture vernaculaire par sa couleur sombre. Deux salles de machines accolées, en rez-de-chaussée couvert d'une toiture à longs pans, subsistent au milieu des logements et des bureaux. Ces derniers, également construits en rez-de-chaussée, mais aujourd'hui surélevés d'un étage de comble, flanquent un ancien manoir antérieur à l'époque des ardoisières et bâti en grès. Le logis du directeur, à un étage de comble à surcroît, mêlant la brique au schiste d'ardoise, est percé de baies à arc surbaissé. Il est couvert d'un toit à longs pans en ardoises. Une autre salle des machines, couverte de ciment et réhabilitée en maison d'habitation, jouxte l'ancien café couvert de tôle ondulée. La cité ouvrière, édifiée en hauteur du site, est un très long corps de bâtiment divisé en vingt logements comprenant chacun un rez-de-chaussée et un étage de comble à surcroît couvert d'un toit à longs pans en ardoises. Initialement construits en schiste d'ardoise, la majeure partie des murs sont aujourd'hui enduits.
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Murs
- grès
- schiste
- ciment
- enduit
- moellon
- béton armé
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Toitsardoise, métal en couverture
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Étagesrez-de-chaussée, comble à surcroît
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Couvertures
- toit à longs pans
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Énergies
- énergie thermique
- énergie électrique
- produite sur place
- produite sur place
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État de conservationétablissement industriel désaffecté
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Statut de la propriétépropriété privée
- (c) Inventaire général, ADAGP
- (c) Inventaire général, ADAGP
- (c) Inventaire général, ADAGP
- (c) Inventaire général, ADAGP
- (c) Inventaire général, ADAGP
- (c) Inventaire général, ADAGP
- (c) Inventaire général, ADAGP
- (c) Inventaire général, ADAGP
- (c) Inventaire général, ADAGP
- (c) Inventaire général, ADAGP
- (c) Inventaire général, ADAGP
- (c) Inventaire général, ADAGP
- (c) Inventaire général, ADAGP
- (c) Inventaire général, ADAGP
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
Documents d'archives
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AD Ille-et-Vilaine 11bi 490. Situation de l'industrie minérale et des appareils en vapeur en 1910. Rapport de l'ingénieur en chef d'Ille-et-Vilaine, Rennes, 49.
p. 8 (1911) -
AD Ille-et-Vilaine 8S 9. Fonds préfecture. Mines et carrières. Statistiques, affaires diverses (1857-1875).
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AD Ille-et-Vilaine 8S 58. Fonds préfecture. Machines à vapeur, Chartres à Etrelles (1853-1864).
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AD Ille-et-Vilaine 8S 66. Fonds préfecture. Déclarations de machines à vapeur (1901-1907).
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AD Ille-et-Vilaine 8S 24. Fonds préfecture. Mines et carrières, Martigné-Ferchaud (1892-1911).
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AD Ille-et-Vilaine 10M 53. Organisation du travail : chômage. Fonds municipal de Coësmes (1933).
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AD Ille-et-Vilaine 10M 71. Travail. Agitations ouvrières, Coësmes (1907-1908).
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AD Ille-et-Vilaine 10M 73. Travail. Agitations ouvrières, Coësmes (1911).
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AD Ille-et-Vilaine 10M 74. Travail. Agitations ouvrières, Coësmes (1912).
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AD Ille-et-Vilaine 10M 75. Travail. Agitations ouvrières, Coësmes (1913).
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AD Ille-et-Vilaine 10M 78. Agitation ouvrière, grève. Coësmes (1919).
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AD Ille-et-Vilaine 10M 79. Travail. Agitations ouvrières, Coësmes (1920).
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AD Ille-et-Vilaine 83J. Fonds des ardoisières du Plessix (83J 1 à 83J 661).
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AD Ille-et-Vilaine 83J 541. Fonds des ardoisières du Plessix. BOURGEOIS, P. Ardoisières du Plessix-en-Coësmes. Etude et rapport par l'ingénieur civil des Mines (1907).
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AD Ille-et-Vilaine 6Z 49. Sous-préfecture de Vitré. Dépôt de dynamite, ardoisières du Plessix (1905-1921).
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AD Ille-et-Vilaine 6Z 56. Sous-préfecture de Vitré. Bureau de placement : ouvriers mineurs, ardoisières du Plessix, élection de délégués à la sécurité des ouvriers (1926).
-
AD Ille-et-Vilaine 6Z 57. Sous-préfecture de Vitré. Syndicats patronaux et ouvriers, grèves (1899-1926).
-
AD Ille-et-Vilaine 6Z 169. Sous-préfecture de Vitré. Coësmes, ardoisières du Plessix : caisse de secours des ouvriers de société et élections des délégués à la sécurité (1919).
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AD Ille-et-Vilaine 3U6 809-1. Tribunal de première instance de Vitré. Dépôt d'actes de société (1877-1879, 1899).
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AD Ille-et-Vilaine 3U6 809-2. Tribunal de première instance de Vitré. Dépôt d'actes de société (1901, 1908, 1909).
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AD Ille-et-Vilaine 3U6 812. Tribunal de première instance de Vitré. Dépôts d'actes de société (1923).
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AD Ille-et-Vilaine 3U6 818. Tribunal de première instance de Vitré. Registre des dépôts de bilan et inventaires (1910).
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AD Ille-et-Vilaine 4U33 190. Justice de paix, Retiers. Dépôt de copie d'assemblée générale, société des Ardoisières du Plessix (1931).
Bibliographie
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CUCARULL, J. L'industrie ardoisière en Ille-et-Vilaine dans la seconde moitié du XIXè siècle. Les limites d'une industrialisation en milieu rural. ABPO, 1997, 104.
p. 101-122 -
OGEE, J. Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne. Rennes : nouvelle édition revue et augmentée par A. Marteville et P. Varin, 2 vol., 1, 1843.
p. 190 -
ORAIN, A. Petite géographie pittoresque du département d'Ille-et-Vilaine pour servir de guide aux voyageurs dans Rennes et le département. Rennes : éditions P. Dubois, 1884.
p. 183-184 -
ORY, G. Les ardoisières du Plessix en Coësmes. Mémoires d'Ille-et-Vilaine, janvier 1989, 12.
p. 13-15 -
PILLARD, F., CHAURIS, L., LAFORET, C. Inventaire minéralogique de la France : Ille-et-Vilaine 35. Orléans : Service Editions du BRGM, 1985.
p. 108 (R. Pierrot)
Documents figurés
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Les ardoisières du Plessix, vue d'ensemble, ancienne carte postale, ORY, G. Les ardoisières du Plessix en Coësmes. Mémoires d'Ille-et-Vilaine, janvier 1989, 12.
p. 13-15 -
Le nouveau puits n°6, vue d'ensemble, ancienne carte postale, ORY, G. Les ardoisières du Plessix en Coësmes. Mémoires d'Ille-et-Vilaine, janvier 1989, 12.
p. 13-15 -
Ardoisières du Plessix, coupe verticale des travaux et plan des propriétés de la Société d'Ardoisière, AD Ille-et-Vilaine 83J 541. Fonds des ardoisières du Plessix. BOURGEOIS, P. Ardoisières du Plessix-en-Coësmes. Etude et rapport par l'ingénieur civil des Mines (1907).
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Installation d'un siège d'extraction par plan incliné, coupe, AD Ille-et-Vilaine 83J 539. Fonds des ardoisières du Plessix (5 février 1924).
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Chaudière semi-tubulaire à bouilleurs, constructeur : Ferdinand Thébault, coupe, AD Ille-et-Vilaine 83J 539. Fonds des ardoisières du Plessix.
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Marteau perforateur M 1921 à injection d'eau, coupe, plan bleu, AD Ille-et-Vilaine 83J 539. Fonds des ardoisières du Plessix.
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Avant projet de treuil électrique, coupe, plan bleu, AD Ille-et-Vilaine 83J 539. Fonds des ardoisières du Plessix.
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Bâtiments de la machine à vapeur, plan, AD Ille-et-Vilaine 8S 58. Fonds préfecture. Machines à vapeur (23 novembre 1854).
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Machine à vapeur, coupe transversale et longitudinale, AD Ille-et-Vilaine 8S 58. Fonds préfecture. Machines à vapeur (23 novembre 1854).