1) Le cadre géographique
Le territoire de Loutehel s'étend sur le piémont méridional de la ligne de crêtes qui limite au nord le pays d'Anast. Des hauteurs boisées qui culminent à 96 mètres à la Pierre Droite, l'altitude décroît graduellement jusqu'au Ruisseau de Ropenard marquant la limite méridionale de la commune, tandis qu'une bande plane s'étale entre la départementale 59 et le cours de l'Aff depuis la Pirotière jusqu'à la Barre Tréfonson.
Ces différents terroirs correspondent à la structure géologique du sol. Au nord-est affleure le vieux socle cambrien dont les schistes pourprés veinés de poudingues de Montfort résistent mieux à l'érosion que les schistes briovériens du sud-est. A l'ouest, la plaine voisine de l'Aff est constituée d'alluvions, des sables et graviers déposé par la rivière sur une moitié du territoire.
La description qu'en donne le dictionnaire d'Ogée vers 1780 est assez succincte : "un pays couvert d'arbres et de buissons, qui produit du grain et beaucoup de cidre ; mais les landes n'y sont malheureusement que trop étendues". Marteville et Varin, ses continuateurs, répartissent ainsi vers 1843 les 720 hectares que compte alors la commune : 254 ha de terres labourables, 121 ha de prés et pâtures, 9 ha de vergers et jardins, 70 ha de bois, 235 ha de landes et terres incultes, et 4 ha d'étangs.
2) Eléments d'histoire
Si l'on en croit le chanoine Guillotin de Corson, le nom de Loutehel proviendrait des "louc'h" ou étangs creusés de main d'homme qui environnent la Lohière, associés à un nom d'homme, un certain Téhel. Les données géologiques semblent démentir cette hypothèse : la présence de calcaire lacustre indique que ces étangs se sont formés naturellement, sans doute à partir d'un bras mort de l'Aff.
Cet avantage naturel propice à la défense explique que le site ait été choisi pour servir d'assiette à un château. Les origines de la seigneurie de la Lohière sont obscures, mais elle est déjà constituée au XIIIe siècle, époque à laquelle elle est tenue par une famille Gicquel dont l'un des membre, Jean, fut évêque de Rennes de 1229 à 1258.
On ne sait si l'émergence de cette seigneurie, probablement démembrée de celle de Maure, précède ou consacre l'érection de la paroisse, vraissemblablement détachée de celle d'Anast. La première mention explicite date de 1250 : un certain Pierre Meleine fait alors don à l'évêque de Saint-Malo de toutes les dîmes, tant en blés qu'en vins, qu'il possède dans les paroisses de Loutehel, Mernel, Maure et Campel. Saint Armel était-il déjà le patron de l'église ? C'est probable, mais ce n'est qu'en 1645 que le recteur Pierre Hamon obtint de messire Tyart, recteur de Ploërmel, des reliques du saint.
3) Le patrimoine de la commune
Le territoire de Loutehel renferme quelques belles pièces d'architecture ancienne, au nombre desquelles figurent le manoir du Plessis-Hudelor, la ferme du Breil, une maison du Bourg datée 1761. Parmis les oeuvres plus récentes, on trouve le château de la Lohière, la ferme-modèle de la Borgnardaie et l'ancien commerce d'alimentation situé dans le bourg.
Photographe à l'Inventaire