• inventaire préliminaire, Le Minihic-sur-Rance
  • inventaire topographique, Projet de Parc naturel régional Rance-Côte d'Emeraude
Cale de la Landriais (Le Minihic-sur-Rance)
Œuvre recensée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Ille-et-Vilaine - Dinard
  • Commune Le Minihic-sur-Rance
  • Lieu-dit la Landriais
  • Cadastre 1982 C non numéroté
  • Dénominations
    cale, embarcadère

La cale, implantée à l’extrémité nord de la baie de la Landriais, par les services des Ponts-et-Chaussées d’Ille-et-Vilaine, fut conçue dans le troisième quart du 19e siècle, pour répondre à des besoins liés au commerce (bois et produits agricoles) mais aussi pour participer au développement de la construction navale et de l’ostréiculture. Pour éviter de gêner les chantiers navals, la cale ne fut pas construite en fond de baie, dans le prolongement d’un ancien chemin, mais déplacée vers le nord, contre la falaise, nécessitant le percement et l’aménagement d’un nouvel accès.

Dès 1858, les habitants du Minihic-sur-Rance envoient une pétition pour l’établissement d’une cale, qu’ils réitèrent en janvier 1860. La population de la Landriais, disposant d’importants dépôts d’huîtres sur les nombreux rochers situés à l’entrée de l’anse, s’est spécialisée dans cette pêche. Par ailleurs, la grève sert alors d’échouage pour les navires en relâche et accueille de nombreux chantiers de construction navale d’où sortent différents navires, chalands et chaloupes destinées à la grande pêche sur les bancs de Terre-Neuve.Le 19 janvier 1863, l’ingénieur ordinaire des Ponts-et-Chaussées Floucaud de Fourcroy dresse un rapport, sur la base du mémoire statistique de la Marine de 1862, où il résume l’activité de l’anse en précisant notamment que les navires viennent y charger des pommes, du cidre, des céréales et du colza. Il rapporte le vœu des habitants pour la construction d’une cale qui aurait une longue portée afin d’être accessible de tous temps y compris lors des grandes marées.

Le 14 avril 1866, l’ingénieur en chef adresse au préfet d’Ille-et-Vilaine un plan et l’informe de l’ouverture d’un chemin vicinal aboutissant à la grève dans l’anse. Ce projet est ajourné dans l’attente de la création d’une autre voie, qui ne déboucherait pas au milieu de l’anse, afin de ne pas gêner les chantiers. Le 7 octobre 1871, l’ingénieur ordinaire propose un nouveau projet de cale qu’il déplace vers le nord-ouest ; c’est le seul endroit offrant la profondeur et l’abri nécessaires pour les navires, ainsi que des rochers pouvant recevoir de solides fondations. Il prévoit de faire réaliser en régie les travaux du chemin d’accès à la cale en empruntant le tracé d’un sentier déjà existant « qu’il suffira d’adoucir et d’élargir » et raccorder au chemin vicinal n°23 de Saint-Lunaire à la Landriais.

Le principe du projet de cale est approuvé par le ministre des Travaux publics le 13 avril 1872, cependant il est révisé le 4 mai suivant, afin d’en diminuer le coût. L’aménagement d’une rampe permettant d’accéder à la grève est notamment suspendu. Les travaux de construction de la cale sont mis en adjudication le 20 octobre 1876, pour un montant de 25.300,56 francs, réalisés par l’entrepreneur Sauveur, ils sont réceptionnés le 31 décembre 1879.

Le 14 novembre 1880, le Conseil municipal du Minihic fait savoir au préfet que la pente de cheminement à la cale est trop rapide et constate que la chaussée doit être consolidée au sud par un mur de soutènement élevé au-dessus de la hauteur des plus hautes marées d’équinoxe. Le 29 novembre 1881, la rampe d’accès à la grève prévue dans les plans originaux de la cale n’ayant pas été réalisée, le ministre approuve sa construction à condition que la commune participe au quart de la dépense. Il ne semble pas que cette rampe fut un jour construite. Un escalier pratiqué dans le mur de soutènement, récemment restauré, est aujourd’hui visible à l’emplacement où elle devait prendre place.

La cale de la Landriais est aujourd’hui largement utilisée par les plaisanciers et pêcheurs amateurs, elle offre un point de départ pour les ballades et les annexes joignant les embarcations amarrées aux corps-morts situés à proximité.

La cale de la Landriais se développe, en un seul alignement, sur une longueur de quatre-vingt-cinq mètres. Elle comprend un palier haut, un long plan incliné et un palier final. Le haut de l’ouvrage est abrité par la falaise, au nord, tandis que le reste prend place sur la grève. Les murs de soutènement reçoivent un parement en pierre de taille, en granit, sur tout le côté sud ainsi que sur son musoir - c’est-à-dire l’extrémité de la cale. D’une inclinaison d’un cinquième, ces parties permettent l’accostage des bateaux. En revanche, le reste du parement côté nord met en œuvre du moellon de granit épincé. Il s’agit d’un perré, se caractérisant par son inclinaison à quarante-cinq degrés, n’autorisant donc pas les opérations de débarquement ou d’embarquement. Sur toute la longueur de la cale du côté de la baie et autour du palier final, les tablettes de couronnement ont été taillées dans des blocs de granit et assemblées à crossettes, garantissant une meilleure solidité de l’ouvrage. Côté plage, contrairement à ce qui avait été projeté par les ingénieurs des Ponts-et-Chaussées, les tablettes sont posées en carreaux : leur plus long côté est présenté en parement. Le palier haut est aujourd’hui recouvert d’un béton à fort granulat. Sur le plan incliné et le palier bas, deux types de revêtements sont visibles, trahissant deux campagnes d’empierrement différentes. Une récente rénovation avec des pavés de petit format vient compléter la diversité de ce recouvrement.

Les parements des murs de soutènement ont été réalisés au moyen de moellons épincés et smillés provenant des carrières de La Courbure ou du Port Saint-Jean, qui ont également fourni les pavés de son cantelage. La pierre de taille, quant à elle, a été apportée des îles Chausey.

  • Murs
    • granite
    • moellon
    • pierre de taille
    • appareil mixte

Données complémentaires architecture IP35

  • DENO
  • HYPOI sans objet
  • HYPOE
  • PHYPO
  • STYL
  • NOTA
  • MURS1 granite ; moellon ; pierre de taille ; appareil mixte
  • MURS2
  • SCLE1 4e quart 19e siècle
  • IMPA
  • CBATI
  • IMBATI
  • PERP
  • ESPAL
  • PASSAGE
  • ESPAP
  • DISTRIB
  • ORDO
  • ELEV
  • ETAG
  • COMBLE
  • MOUV
  • RDC
  • ACCESA
  • ACCESP
  • NATUA
  • FACCES
  • FAXE
  • FETAG
  • FOUV
  • IAUT sans objet
  • ICHR typicum
  • IESP typicum région ou pays
  • ICONTX intégré
  • PINTE
  • SEL sélection requise
  • TYPVIL
  • TYPECA
  • POSECA
  • Statut de la propriété
    propriété publique
  • Protections
    inscrit MH, 1996/08/08
  • Précisions sur la protection

    Cale sèche (cad. Domaine public maritime, non cadastré, mais figurant sur le plan cadastral sur la parcelle D 181) : inscription par arrêté du 8 août 1996.

Documents d'archives

  • Cette carte indique l'emplacement de la cale projetée en 1862 dans l'anse de la Landriais par l'ingénieur ordinaire Floucaud de Fourcroy.

    Archives départementales d'Ille-et-Vilaine : 4S 5055
  • La carte figure l'emplacement et le plan de cale projetée dans l'anse de la Landriais en 1872.

    Archives départementales d'Ille-et-Vilaine : 4S 5055
  • Le projet a été dressé à Saint-Malo le 4 Mai 1872 par l'ingénieur ordinaire Floucaud de Fourcroy.

    Archives départementales d'Ille-et-Vilaine : 4S 5055
  • La carte figure un projet de rampe d'accès à la grève projetée à l'arrière de la cale de la Landriais en 1883. On ne sait si ce projet a jamais trouvé une issue pratique.

    Archives départementales d'Ille-et-Vilaine : 4S 5055

Bibliographie

  • SIOCH'AN-MONNIER, F. Patrimoine architectural maritime des côtes de la Manche bretonne Rennes : D.R.A.C.-C.N.R.S., 1990.

    t. 7, p. 375
  • SIOC'HAN-MONNIER, Françoise. Patrimoine architectural maritime des côtes de la Manche bretonne. Rennes : D.R.A.C. ; C.N.R.S., 1990.

    t. 10, p. 615

Documents figurés

  • Commune du Minihic-sur-Rance. Plan cadastral. Section B. Levée, 1982 3e éd., échelle : 1/1000e. (Mairie du Minihic-sur-Rance).

Date(s) d'enquête : 2000; Date(s) de rédaction : 2000, 2015