« Tout ce qu'il est possible de dire concernant son origine est qu'elle est antérieure au fameux Edit de 1698 qui le mentionne comme étant redevable de 800 livres.

Le nom des propriétaires successifs ne peut être établi qu'à partir de 1829, date de la première matrice cadastrale qui cite Julien Rabin. La famille de celui-ci s'en sépara en 1844 au profit des Tremorin dont les héritiers le revendirent vers 1902 aux époux Pochet. Se succédèrent ensuite les Gauthier en 1919, les Kester en 1926 et les Daisay qui en sont les actuels propriétaires.

Selon Monsieur Daumas, son exploitation dut cesser autour de 1930.

Un acte de vente récent, puisqu'il date de 1926, le décrit ainsi :

"Une propriété dite le Moulin de Fosse-Mort comprenant : un moulin à marée sur la rive gauche de la Rance, avec son étang et sa chaussée ; le tout porté au cadastre de la commune du Minihic-sur-Rance sous les n° 543 & 544 de la section D pour 2 ha 58 a 42 ca, limité au levant au rivage de la mer, au nord par le chemin privatif longeant le bord de l'étang à M. Metayer, à l'occident par l'étang au même, et au midi par l'étang de M. Briand et autres.

Une maison construite en pierres sous ardoises, aspectée au midi, ayant rez-de-chaussée, 1er étage et grenier, écurie en appentis à la façade nord, cour au devant de l'écurie et du pignon est. Remise à la suite et à l'ouest de l'écurie communiquant avec des appartements situés au nord de l'écurie, servant de cellier et logement à pressoir. Puits sous la remise. Retraites à porcs à la suite et à l'ouest de la remise. Citerne et cour au devant et au midi de tous les bâtiments, jardin à la suite des susdits et à l'ouest, nommé le Domaine des Vignards, cadastre n° 803. Le tout d'un seul tenant, environ 25 a, joint à l'est au rivage de la Rance et à chemin de Fosse-Mort, du midi à chemin du moulin et au nord terre de M. Hubert."

L'observation du cadastre de 1829 nous apprend que le moulin ne possédait qu'une roue et qu'à cette époque la maison du meunier et ses annexes n'existaient pas.

Encore debout en 1983, le bâtiment est actuellement totalement détruit. Grâce à des photographies communiquées par Madame Bruneau-Chottard, il est possible de rendre compte de son aspect avant son écroulement.

On y découvre un bâtiment de quatre niveaux, donc assez haut, dont la surface au sol paraît modeste. Les restes de charpentes caractérisent un toit à croupe. Il semble qu'il ait pu exister un autre bâtiment qui soit venu se greffer sur la façade nord si l'on en juge par les pans de murs qui subsistaient à l'époque de la photographie.

L'aspect général est celui d'une construction du XIXe siècle sans doute tardive. »

Christophe Amiot, à l'occasion de l'étude thématique Essai d'inventaire des moulins à marées d'Ille-et-Vilaine, 1984.