La Champagnais depuis le 18e siècle : quelques éléments d'histoire

Avant la Révolution, la métairie de la Champagnais était la propriété des Montbourcher. Le procès-verbal d'estimation de ce bien national date de mai 1793 :

"Une maison de demeure aspectée à l'orient, bâtie de pierres, couverte d'ardoises, doublée d'un plancher de carreaux et terre, cheminée au pignon midi ; maison de décharge au bout nord, de même construction et sous le même faîte avec une porte de communication entre les deux" ; four dans la cheminée et une retraite à porcs au devant et joignant ladite maison ; déport au-devant jusqu'au chemin, au bout nord duquel est une grange servant à étable, une étable et un angar sur poteaux de bois sous lequel est un pressoir, la grange et étable bâties de murs de pierres couverts, de même que le angar, en paille, le tout aspecté à midi ; jardin au midi, occident et nord desdits logements..."

En 1828, la Champagnais était la propriété d'un Rennais. On retrouve, sur le cadastre ancien, les deux bâtiments en équerre autour de la cour, un grand jardin carré derrière et de vastes parcelles de terres qui isolaient un peu le village. Le recensement de 1846 dénombrait 4 foyers (16 personnes) à la Champagnais et au Couët : si la demeure de la Champagnais était divisée en deux, elle pouvait peut-être loger deux familles de fermiers.

L'environnement a été bouleversé par la construction de l'actuelle D 92, qui passe devant la ferme. On retrouve aujourd'hui les deux bâtiments d'origine, et la cour reste le centre de l'exploitation agricole. Cependant, le logis a été fortement remanié au 20e siècle. De plus, on a construit, après 1828, une étable en terre sur solin de pierre fermant la cour au sud, ainsi que la grange-galerie en bois au sud ; cette dernière construction a créé une deuxième cour qui a été fermée par un hangar récent.

On voit donc que la ferme a triplé de volume en deux siècles. Le 19e siècle reste une époque de développement important des dépendances agricoles, qui sont désormais bien plus vastes que le logis, car l'agriculture ne peut plus se contenter d'un simple logis et d'une petite étable.

20013507531NUC : Archives départementales d'Ille-et-Vilaine