L'Oriolais depuis le 18e siècle : quelques éléments d'histoire

La ferme de l'Oriolais est la ferme la plus proche du château du Bordage dont elle dépendait directement avant la Révolution, et elle était propriété des Montbourcher. Elle a été confisquée comme bien national en même temps que le château, en 1793, puis estimée et vendue. Le procès-verbal d'estimation, assez précis, nous permet de retrouver les formes principales des bâtiments. La "maison et retenue", en pierre et couverte en ardoises, était située au nord de la cour et constituée de deux salles et d'un cellier au rez-de-chaussée, de deux chambres et d'un cabinet à l'étage. Une tourelle d'escalier reliait les appartements. Une retraite à porcs et des latrines étaient signalées, ainsi qu'un four au sud de la cour. La maison du fermier, elle, était construite en pierre et couverte en paille ; elle possédait une étable et une grange.

En 1793, la ferme a été divisée en deux lots, tous deux acquis par Yves Julien Guyot, nouveau propriétaire du Bordage. Elle est restée longtemps dans la famille Guyot. Le cadastre ancien (1826) nous montre une "maison" au nord et un "bâtiment" au sud (la maison du fermier). Des jardins s'étendent à l'arrière des édifices, et de vastes terres tout autour.

Deux ménages pouvaient donc vivre à l'Oriolais. D'après le recensement de 1846, il y avait 3 foyers, soit 18 personnes, à l'Oriolais et au Bordage. Pour l'époque, on peut considérer que cette densité n'est pas très importante. Ceci confirme le caractère privilégié de l'Oriolais, dont l'aspect aujourd'hui encore est celui d'une ferme riche.

L'Oriolais reste un village assez isolé, entouré de parcelles de terres très vastes, nées du regroupement de parcelles déjà importantes. L'accès à la ferme se fait désormais par le sud, et non plus par l'est, mais cela ne modifie pas l'organisation de la propriété, puisque la cour en reste le centre de gravité. Les deux bâtiments décrits en 1793 et leurs dépendances subsistent mais ont été remaniés. De plus, les évolutions de l'agriculture ont conduit à la construction de hangars et de bâtiments plus récents. Ils ont accru l'étendue de l'exploitation agricole et ont fortement modifié l'environnement immédiat de l'Oriolais.

20013507671NUC : Archives départementales d'Ille-et-Vilaine