Lors de cette enquête, 500 logis ont été recensés sur le territoire communal. 234 seulement présentent un état de conservation satisfaisant pouvant motiver l'ouverture d'un dossier. Il s'agit de 131 maisons, 102 fermes et d'un presbytère. Si ce dernier a été construit en 1856 sur les plans de l'architecte Jacques Mellet, la majorité des maisons rurales liffréennes ont été bâties entre 1850 et 1925 (près de 40 % des dossiers). Un petit nombre sont datables du 18e siècle ; elles se situent surtout en campagne : ferme 5 de la Busardière ; ferme du Bas Champ Fleury ; ferme du Haut Champ Fleury. Les exemples plus anciens ne remontent pas au-delà du 16e siècle ; ayant été remaniés au cours des siècles, ils ne conservent que quelques éléments anciens (porte, fenêtre, etc.) : ferme 2 de la Haute Galesnais ; maison 2 de la Ruffauderie ; maison 4 de la Busardière possédant une fenêtre avec grille de fermeture gravée, unique sur la commune ; ferme 1 et 2 du Breil Rond.
Commune essentiellement rurale jusqu'au début du 20e siècle, Liffré conserve d'importants ensembles agricoles parmi lesquels il convient de citer les fermes du Haut Champ Fleury, du Feu, du Bas Champ Fleury et de Granville rassemblant un grand nombre de bâtiments en terre.
L'habitat liffréen est en général très remanié. Certaines modifications sont notables comme le fait d'inverser la porte et la fenêtre pour créer une seconde pièce d'habitation (généralement une chambre) : maison 4 de l'Ariançon, maison 5 de Sérigné, ferme 1 de la Bergerie. La surélévation est également courante. Elle permet, entre autres, d'agrandir l'espace de stockage (grenier ou fenil). Quelques exemples sont nettement lisibles : maison de la Prétais, ferme de la Rigauderie.
Si le matériau de prédilection est le moellon de grès, la terre est également présente dans près de 40 % des dossiers. Elle est presque systématiquement enduite, souvent avec un enduit de ciment.
La technique utilisée est généralement celle de la bauge. Les murs reposent sur un solin de grès, jamais de schiste (un seul cas au Breil Rond : une porcherie). Ils sont montés par accumulation des blocs de mortier de terre grasse mêlée de paille ou de foin. On peut voir un exemple de la technique dite en "petits paquets" à la ferme 3 du Breil Rond. Le pan de bois et le torchis sont également présents sur la commune : remise de l'alignement de logis 3 de Launay, grange de la ferme 7 de la Busardière, ancienne ferme (?) de la Lande Ragot.
Les maisons forestières
Cinq maisons forestières ont été recensées sur la commune. Elles furent, pour la plupart, construites autour de 1865 à l'emplacement d'anciennes "loges" visibles sur le cadastre de 1827. Seule la maison de Papillon a été bâtie plus tardivement.
Ne possédant de style commun, elles ne forment pas de groupe uniforme. La maison de Papillon a une façade pignon ; les baies de la maison de la Chapelle Saint-Pierre sont en plein-cintre ; les maisons de Saint-Denis, la Martois et Maison Neuve ont un toit à croupe. Par contre, elles présentent toutes un plan rectangulaire à deux pièces au rez-de-chaussée et possèdent au minimum un four, un puits et un cellier. La maison forestière de Saint-Denis est celle qui a le mieux conservé son ensemble de dépendances.
Les alignements
Courant dans le milieu rural, la construction de logis en alignement témoigne d'un souci pratique (seuls trois murs sont nécessaires pour une habitation s'appuyant sur le pignon d'un bâtiment existant) comme d'une réalité économique et sociale (le logis ancien est déclassé en dépendance lorsqu'un logement plus moderne est élevé ; les enfants son logés à côté de leurs parents).
Les alignements sont peu présents dans la commune de Liffré ; 32 alignements de logis et de dépendances agricoles ont été recensés. Ils ne comptent pour la plupart que trois à quatre bâtiments.
Photographe à l'Inventaire