Evolution de l'habitat à la Martois depuis le 18e siècle (Erwan Le Texier)
Situé en retrait de la route, le hameau de la Martois est composé de deux ensembles (nord et sud) comprenant chacun plusieurs alignements et quelques édifices dispersés. Le cadastre de 1827 indique plus de "maisons" que de "bâtiments". Le premier de ces deux termes indique le logis et l'étable, le second les petites dépendances (refuges à porcs, hangar). Autour des "maisons" s'étendaient les jardins, et plus loin les terres.
Le recensement de 1846 mentionne 13 foyers abritant 48 personnes alors qu'en 1827 (date du cadastre ancien) seule la moitié des douze propriétaires qui se partageaient le village vivaient sur place. Il y avait donc six ou sept fermiers, semble-t-il. Les propriétés étaient de petite taille, rarement d'un seul tenant. L'alignement qui subsiste aujourd'hui au nord était ainsi divisé entre quatre propriétaires, qui possédaient d'autres parcelles disséminées dans le village.
Des rassemblements de parcelles et autres remembrements ont eu lieu depuis lors, y compris au sein des parcelles bâties. Si les fonds construits sont très modifiés, la forme du bâti l'est plus encore. En effet, plusieurs alignements qui formaient apparemment des fermes entières ont disparu à l'extrême nord (parcelle 41 du cadastre rénové) et à l'extrême sud (parcelle 548). Rachetées ou héritées par un voisin, elles ont dû devenir dépendances avant que l'évolution de l'agriculture ne leur fasse préférer des installations plus modernes.
La comparaison entre les cadastres de 1828 et de 1980 nous montre finalement que le bâti est aujourd'hui aussi éclaté qu'autrefois, voire peut-être plus. Entre les deux dates, on a plutôt construit des bâtiments agricoles et non des logis, ce qui témoigne à la fois de l'évolution de l'agriculture et de la baisse démographique du village.