Le Dictionnaire de Jean-Baptiste Ogée, publié en 1780 relève quelques dix huit maisons nobles sur le territoire de Renac en 1530, chiffre considérable. A savoir : la Touche, la Vau-Bouessis et Piguel, Crepeon, la Noë, le Fresche, le Gast (ou le Gust ?), le Petit-Bois, Virel, Launay (aujourd'hui Launay Trobert), Pinet (alias Pinel ?), le Pont, le Just, Allerac, la Durantais, le Val-Hamon et Couespel (c'est à dire Coipel).
La liste établie au début du XXe siècle par Paul Banéat consacre la ruine de bon nombre de ces demeures, en considérant que les manoirs du Fresche, de Virel, de la Presselais, de la Touche et de Launay ne sont mentionnés que pour mémoire, étant détruits ou réduits à l'état de vestiges.
L'aggrégation des fiefs et terres nobles au patrimoine de quelques lignages au cours des XVIIe et XVIIIe siècle, tendance lourde commune à toute la province semble la cause principale du phénomène. L'union de la kyrielle de juridictions enchevêtrées qui se partageaient le territoire d'une paroisse avait d'ailleurs été encouragée dès le XVIIe siècle par la Monarchie, soucieuse de rationaliser l'exercice de l'ordre public. D'anciens fiefs ainsi réduits à leur domaine agricole ne possédaient plus vers 1700 de logis noble ; cela semble être le cas des manoirs du Val-Hamon ou de la Durantais cités pour mémoire par Ogée. Un petit nombre sera remis au goût du jour comme le manoir de Couespel le château du Petit-Bois qui garde la trace de structures antérieures, ou encore le château de la Touche , malheuresement incendié en 1790, mais dont subsistent les communs et l'aménagénagement paysager. Délaissant leurs résidences rurales vétustes ou démodés pour quelque hôtel urbain, les possesseurs du sol souvent absentéistes au XVIIIe siècle afferment leurs domaines à des métayers. En 1843, cette évolution est achevée, et le cadastre mentionne comme fermes d'anciens manoirs déclassés en bâtiments d'exploitation comme le Pont , Virel ou Pinel . La reconstruction imposante du Brossay en 1894 apporte un point d'orgue de cette évolution car elle s'accompagne de l'édification de vingt deux fermes du domaine ; ainsi disparaissent les anciens manoirs du Fresche et de Launay Trobert.
Photographe à l'Inventaire