Maisons : 91 dossiers dont 10 dossiers en étude souhaitable
Immeubles (maison de type immeuble) : 9 dossiers
Fermes : 89 dossiers dont 8 dossiers en étude souhaitable
Alignement de plusieurs logis : 8 dossiers dont 2 en étude souhaitable
Total : 197 dossiers dont 21 en étude souhaitable
Bois Clermont (non vu)
Carisière (non vu)
La Petite Goderie (non vu)
Le milieu rural
Une étude sur la population du Pertre, réalisée suite au recensement de 1901 et publiée en octobre 2000, permet de mieux cerner le milieu rural en ce tout début du 20e siècle. La population est trois fois plus importante dans les hameaux (1370 h) que dans le bourg (405). Les villages ou lieux-dits sont très nombreux puisque 162 d'entre eux sont comptabilisés. Les hameaux situés près du bourg (Les quatre Croix, La Foucherie, le Pâtis Vert) sont surtout habités par des ouvriers, des journaliers, quelques artisans et quelques commerçants. Les hameaux situés plus à l'écart sont quant à eux majoritairement des villages de cultivateurs. En 1901, un seul d'entre eux Monsieur Bois de Vau Follet est propriétaire de sa ferme. Ce même recensement révèle que 200 chefs de famille environ sont des paysans. Le nombre de personnes par foyer est relativement important puisque outre sa femme et ses enfants, l'exploitant héberge ses parents âgés, ses domestiques et le pâtre. Certains enfants mariés cohabitent encore avec leurs parents.
Ce travail analytique met aussi en valeur l'organisation sociale du travail. Au début de l'année 1901, sont recensés une centaine de domestiques de fermes dont une vingtaine sont des femmes. Ils logent tous chez leur employeur. Les journaliers sont également une centaine et la moitié sont des femmes.
Dans les grandes propriétés, comme à Bel Air et à la Rançonnerie on recense des gardes particuliers, des jardiniers, des femmes de chambre, des cuisinières, des femmes de basse-cour et encore deux cochers.
La forêt donnait aussi du travail aux bûcherons, on en compte une dizaine. Ils habitaient près de la forêt aux Dodinières, à la Carterie, à la Roche et aux Quatre Croix. Une famille de charbonniers, les Breton, se logeait dans la forêt du Pertre dans un habitat précaire.
Les matériaux de construction
Le granite
Le sous-sol granitique dont la roche affleure à maints endroits a favorisé l'emploi massif de ce matériau. Contrairement à d'autres communes, la mise en oeuvre se traduit par un appareillage de moellons et indique peut-être une qualité relativement médiocre du granite exploité sur place. Les carrières du Pertre sont mentionnées en activité au 19e siècle puis au début du 20e siècle. Elles sont exploitées par les familles Béasse et Beauducel. Aux abords des sites d'extraction, la mise en oeuvre est plus soignée. Les quelques maisons de la 2e moitié du 19e siècle du village de la Foucherie possèdent un soubassement en pierre de taille ainsi qu'une corniche moulurée.
Le schiste
Les constructions en schiste sont absentes dans la commune. Quelques cas de mise en oeuvre mixte, c'est à dire mélangées avec du granite sont recensées aux limites de la commune à la Noë Gautier, à la Roche de Bretagne et à la Guillotière.
Le calcaire
Le calcaire utilisé en pierre de taille est un matériau coûteux car il n'est pas exploité sur place. Aussi, il n'est pas étonnant de le trouver uniquement dans quelques logis nobles de la commune à la Marche et à la Rançonnerie.
Le bois
L'importance du bâti en bois dans la construction rurale est non négligeable. Si aujourd'hui il ne reste plus de logis dans ce matériau, par contre de nombreuses remises, pour le stockage du foin et de la paille, en essentage de bardeaux, sont encore en place et attestent de l'usage fréquent de ce matériau jusqu'au milieu du 20e siècle. Le toponyme de loge et l'habitude dans la conversation courante de nommer ainsi des espaces couverts non maçonnés indiquent une ancienne pratique. La loge aujourd'hui fait référence pour les cultivateurs à des espaces très différents. A la Motte Rabeault, le logis était accolé nous dit le propriétaire d'une loge, c'est-à-dire d'un espace de stockage où se trouvait également un pressoir à cidre. Dans le pays de Vitré, on appelle une loge un abri domestique qui n'est autre qu'une simple cabane en bois où dormaient jadis les commis de ferme. Aucun cas de ce type de loge n'a été rencontré dans la commune.
La construction en pan-de-bois est également peu présente dans la commune, un seul exemple est recensé à La Meltrie pour un bâtiment annexe.
La brique
La brique est utilisée surtout en matériau de second oeuvre, c'est à dire en encadrement des ouvertures et principalement à la fin du 19e siècle et au 20e siècle. Quelques bâtiments de ferme comme à la Richotière utilisent ce matériau pour des effets décoratifs.
L'habitat paysan
Le parti bas, de plan allongé
La grande majorité des logis de ferme de la commune sont dits de parti bas et de plan allongé. Le parti bas s'exprime par l'absence d'étage ou d'espace de stockage formant un volume égal à un étage habitable. La particularité de la commune tient à la grande densité de petites exploitations dont le logis se développe en rez-de-chaussée avec une ou deux pièces habitables et un espace de stockage minimum en grenier. Ces espaces sont aérés par de simples jours en façade (le Bas Chevrier, le Carrefour, la Rouairie), parfois par une lucarne pendante (La Grande Gauterie, la Richotière, la Motte Rabeault, La Muserie) ou encore par une porte haute sur le pignon (la Dodinière).
Le parti haut, de plan allongé
Ce parti de construction est peu courant dans la commune seulement quelques exemples de logis peuvent se rattacher à cette typologie tel que le logement des Ruaux qui présente un étage habitable. Un espace de stockage dont le volume est égal à un étage habitable est à signaler aussi à la Beaudonnière . Cet exemple constitue cependant un cas rare. La partie centrale de la façade est agrémentée d'un fronton triangulaire qui distingue ce logis de la construction vernaculaire.
Le parti haut de plan massé
Les métairies de la Gabetterie et de Haligan forment également deux exemples uniques dans la commune de logis de plan plus ou moins massé à chambre haute. Ces derniers sont reconnaissables par leurs toits en pavillon. Des parties adjacentes plus basses viennent s'accoler au volume structurant.
L'organisation des parties agricoles
L'organisation des parties agricoles est très diversifiée en fonction de la taille de la ferme. Du logis-étable à la ferme modèle du 19e siècle, le nombre de bâtiments diffère de façon très importante. Les fermes qui sont situées au sud de la commune sont plus riches et le nombre de bâtiments principaux est relativement élevé. La ferme de la Basse Rivière est composée de cinq bâtiments disposés autour d'une unique cour. Elle date du 19e siècle. Les parties agricoles sont bien organisées comme les étables-grange qui sont disposées autour d'un espace central de stockage. Ce bâtiment pluri-fonctionnel de disposition pratique pour l'alimentation des bêtes se rencontre dans plusieurs fermes à la Chevrotinière, aux Bouvetières, à Bodino.
Parmi les éléments caractéristiques de l'organisation des fermes, on constate également le maintien tardif de parties agricoles, à usage de stockage ou d'étables, accolées au logis et ceci jusqu'au début du 20e siècle. Cette disposition qui forme un corps de bâtiment compact d'égale hauteur se retrouve au Bois d'Ossé, au Haut Brétorin, à la Haute Folie, au Poirier et dans bien d'autres métairies d'importance.
Les petites fermes ou borderies situées en limite de forêt ont quant à elles peu de bâtiments et d'espace de stockage. Ces fermes modestes de 1 à 5 hectares comme à la Dodinière ont leur logis séparé de l'étable.
Parmi les quelques particularités communales, il convient également de signaler la remise sur piliers ronds du Puits Corbin où se situait encore dans le courant du 20e siècle un ancien moulin à farine. La mare aux canards avec sa pente pavée, située sur un côté de la cour, à la Houlaudière, est également un des rares cas conservés de ce type d'aménagement. De même les fermes de la Grangerie et de la Beaudonière ont sauvegardé un système pratique d'aération du grenier, visible en façade, sous la forme de trous répétitifs cerclés de poterie.
Quelques repères chronologiques
Chronogrammes : 1851, 1881,1891,1933
Ferme du 16e siècle ou partiellement du 16e siècle : 7
Ferme du 17e siècle ou partiellement du 17e siècle : 16
Ferme du 18e siècle ou partiellement du 18e siècle : 22
Ferme du 19e siècle ou de la limite du 19e siècle 20e siècle : 68
Les maisons
En village
Soixante et une maisons ont été repérées en village. Elles datent, hormis deux habitations, du 19e siècle et du 20e siècle. Dix huit d'entre elles possèdent la trace d'une boutique en rez-de-chaussée. Le recensement de 1900 signale à cette date, un horloger, deux horlogers bijoutiers, et pour les métiers de bouche, trois boulangers, deux bouchers et deux épiciers. D'autres commerces existaient mais n'ont pas été attribués à une profession particulière. Un certain nombre de femmes étaient tailleuses et il est vraisemblable que certaines d'entre elles avaient « un pignon sur rue ». Le commerce le plus représenté était celui des débits de boisson puisque seize d'entre eux sont signalés dans le bourg. Ces habitations avec boutique ne présentent pas de caractéristiques particulières. Situées à l'aplomb de la rue, leur élévation est ordonnancée. Deux ou trois travées composent leur façade principale. Contrairement au milieu rural, le gros oeuvre est souvent recouvert d'un enduit.
Quelques logis d'importance sont à signaler dans le centre et quelques maisons de type immeuble comme celui formant un îlot de construction situé 1 place de l'Eglise. Parmi les logis les plus particuliers, notons ceux qui se sont implantés au début du XXe siècle rue de la Gravelle. Ces belles maisons aux allures de villas balnéaires sont situées en hauteur et bénéficient d'une vaste vue sur la campagne environnante. Elles reprennent les attributs de la maison de villégiature, les volumes imbriqués, la présence de nombreuses terrasses, de galeries couvertes ou de loggia et le goût pour la polychromie.
En écarts
Les maisons situées dans les écarts sont plus modestes. Le village de la Foucherie est composé de plusieurs logis de carriers de la 2e moitié du 19e siècle. Certains sont des logis double. De parti bas et de plan rectangulaire, ils se rapprochent des maisons paysannes voisines. Ces habitations présentent toutefois la particularité de posséder un soubassement en pierre de taille de granite qui les distingue de la construction environnante. Quelques alignements de logis de "maisonniers" sont encore en place à La Croix de Bois et au village des Quatre Croix. Ce dernier alignement fait face à la voie principale, l'un des logis porte la date de 1880 sous une niche à statue de la Vierge. Enfin, près de la chapelle Saint-Joseph subsiste un ancien logis de prêtre datable du 16e siècle ou du 17e siècle dont la restauration récente, réalisée avec respect, mérite une attention particulière.
Photographe à l'Inventaire