La promenade de la Motte est l'une des promenades aménagées à Rennes, dans la 2e moitié du 17e siècle, après celle du Mail. Son rôle attractif au début du 18e siècle, après la reconstruction de la ville, se manifeste par les projets de rénovation et d'agrandissement dont elle fait l'objet. Le projet de Mousseux (1729), se présente sous la forme d'un cours, qui épouse les contours de l'enceinte, prolongé jusqu'au futur port de Viarmes. Celui de l'ingénieur de la ville Abeille (1739) se libère de la contrainte topographique pour adopter un plan régulier où les plantations suivent un tracé en ellipse sur la grande motte, distincte de la petite motte dotée d'un parterre. Ce choix s'explique par la création d'une seconde promenade, au port de Viarmes.
La Motte forme un cadre attractif comme le montre la construction de plusieurs hôtels dès la fin du 17e siècle. Dotée d'un escalier monumental (1826) destiné à racheter la pente du terrain, après la démolition de la petite motte, pour permettre l'ouverture de la rue Victor-Hugo, la promenade devient le coeur d'un nouveau quartier résidentiel réalisé par l'architecte Louis Richelot, dans les années 1830.
L'ouverture du jardin du Thabor après la Révolution, très en vogue sous la Restauration et la Monarchie de Juillet, compromet l'utilité de la Motte, comme le souligne Marteville, au milieu du 19e siècle. Les projets de construction d'une salle de spectacle (1838), puis du palais universitaire, quelques années plus tard, confirme sa désaffection. Le déplacement de l'escalier monumental, en 1898, pour constituer la nouvelle entrée du Thabor, inaugure la banalisation progressive de l'espace, qui prend la forme d'un square.