Le secteur se développe tout d'abord, selon un processus caractéristique des faubourgs, au niveau du pont Saint-Martin. La canalisation de l'Ille, achevée en 1832, entraîne la construction d'un nouveau pont, au-delà duquel sera construit l'octroi. La création d'un nouveau cimetière, qui s'achève avec la construction de la chapelle funéraire, en 1835, est suivie de celle d'une avenue y donnant accès, au milieu du 19e siècle. Cette avenue, qui marque l'intégration du cimetière au tissu urbain, s'inscrit dans le projet urbain du maire Ange de Léon. Une école d'agriculture est implantée, à l'ouest, en bordure de la route de Saint-Malo, dès 1832 ; elle sera reconstruite en 1884 et augmentée d'une fabrique d'instruments aratoires très active.
L'Ecole normale d'Instituteurs est construite à l'emplacement de l'ancien collège des Eudistes.
Il s'agit cependant toujours d'une zone rurale, comme l'atteste la position de l'octroi qui ne sera pas modifiée jusqu'à la fin du 19e siècle.
En 1877, un projet de boulevard circulaire, prolongeant le boulevard de Verdun jusqu'à la rue de la Motte-Brûlon, constitue le premier bouleversement possible de la trame. Il ne sera pas réalisé. Le prolongement de la ligne de tramway depuis la gare de La Touche, dont le tracé longe la voie ferrée, contribue au contraire à accentuer un développement naturel selon un axe nord-sud. Son tracé est encore visible (rue Joseph-Loth et chemin situé à la jonction de la route de Saint-Malo après le pont de chemin de fer).
Le plan d'extension de 1919 montre qu'il n'y a pas eu d'extension significative du tissu, quelques maisons bordent les deux axes principaux (avenue Gros-Malhon jusqu'au cimetière, route de Saint-Malo jusqu'au boulevard de Verdun), voisinant avec quelques fermes dont certaines subsistent à l'état de vestiges (rue Pierre-Lenoir et rue Charles-Laurent).
Entre 1925 et 1930, toute la zone centrale comprise entre la route de Saint-Malo et l'avenue Gros-Malhon est lotie, produisant une trame orthogonale, classée dans la voirie urbaine entre 1935 et 1938. Une église paroissiale est alors construite dans ce nouveau quartier. Entre 1935 et 1940, ce sont les parcelles bordant la rive ouest de la route de Saint-Malo qui sont loties, comblant ainsi l'espace laissé libre entre la route et la ligne de tramway.
En 1929, le boulevard des Trois-Croix inscrit dans le lotissement fait l'objet d'un projet de prolongement jusqu'à la rue de la Motte-Brûlon, reprenant le projet de boulevard circulaire ici déplacé au nord, dans l'axe de la ferme des Trois-Croix dont il améliore la communication. Il prend son nom en 1934 et sera classé dans le réseau vicinal ordinaire en 1939.