Historique
Le 1er octobre 1842 naît officiellement la pension Brécha, chargée d´accueillir des élèves catholiques qui suivent les cours au lycée public de la ville, l´Etat détenant alors le monopole de l´enseignement. Fondée à l´initiative de Mgr Brossays Saint-Marc, elle est tenue par Prosper-Mathurin Brécha (1814-1863), prêtre appartenant à la congrégation des missionnaires de l´Immaculée Conception et professeur d´histoire. Elle est alors abritée dans la maison des missionnaires du diocèse au 3 rue de Fougères. Très vite, des locaux plus grands deviennent nécessaires : l'évêque choisit d'établir la pension à l´emplacement d´une propriété rurale située au nord de la ville, au lieu-dit «la Barre Saint-Just ». Un premier bâtiment de dimension réduite, destiné à loger les élèves et à assurer leur éducation spirituelle, est construit sur les plans de Charles Langlois entre 1842 et 1846. Il se compose d'un corps central, accosté de deux pavillons.
En 1849, l´évêque de Rennes obtient du ministre de l´Instruction publique et des cultes, que le pensionnat soit autorisé à dispenser un enseignement ; il devient alors le collège Saint-Vincent. Les travaux d'extension sont achevés en 1854. Deux ailes également ponctuées par des pavillons viennent prolonger le bâtiment d'origine, elles abritent des salles de classe, à l'ouest, une chapelle et une salle de spectacle, à l'ouest. L'ensemble est bordé au sud par trois cours de récréation cernées par un cloître. Le collège, qui dispose de vastes jardins potagers et d'un jardin d'agrément à l'anglaise, destiné à la promenade des maîtres, est désormais accessible par une avenue ouverte au niveau de la Barre-Saint-Just (actuelle rue Jean Macé). Un gymnase, construit à la fin du 19e siècle complète les équipements sportifs de l'établissement : un terrain de sport et une baignade, situés à la Motte Brûlon, le long de la Vilaine, étaient déjà à la disposition des élèves. Après la séparation de l'Eglise et de l´Etat, en 1905, le collège Saint-Vincent, constitué en société, occupe les locaux dont il est locataire, jusqu'en 1912. Durant cette période, un second collège Saint-Vincent est construit rue de Paris. Tout le mobilier est racheté pour le nouveau collège catholique, notamment les vitraux de la chapelle et la statue de la Vierge qui ornait le jardin anglais.
En 1912, les bâtiments sont attribués à la Ville, qui décide d´y installer une école supérieure de jeunes filles, prolongeant le cours complémentaire de l'école de filles de la rue de la Tour d'Auvergne. Les rénovations effectuées par l'architecte de la Ville ne sont pas seulement dues au mauvais état des bâtiments. Le projet municipal, guidé par une conception moderne de l'école, est aussi stimulé par la construction du nouveau collège Saint-Vincent. Ce projet ambitieux, à replacer dans la politique dynamique menée par le maire Jean Janvier, traduit la fonction essentielle de l'école dans la construction de la citoyenneté. La commission chargée de l'élaboration du projet prend connaissance des expériences réalisées en Bretagne (l´école supérieure de Pontivy, construite par l´architecte Ramonatxo) ou plus largement en France (de l'école d'Hirson, dans l'Aisne, et des lycées de jeunes filles de Beauvais et Tours).
L'école moderne doit être un "cadre bien approprié, confortable, agréable, hygiénique" dans sa distribution mais aussi dans son mobilier (cf. annexe). Le programme obligatoire comprend une salle de classe pour chaque année d'études, une salle de dessin, un cabinet de physique et de chimie, une salle réservée aux sciences naturelles, une bibliothèque, un gymnase, une salle de travaux manuels et d'enseignement ménager, des salles d'études, un internat, une cuisine, un réfectoire, des dortoirs, des vestiaires, des salles de bain et la possibilité de logements pour les maîtres.
Ce projet coûteux (un peu moins de 800 000 F), accueilli avec réserve par le conseil municipal, est stoppé par la guerre. En 1915, l'école sert d'hôpital et de logements pour des officiers britanniques puis de centre de rééducation des mutilés. Elle subit alors beaucoup de dégradations, notamment lors des incendies de 1917 et de 1922. Les travaux d'aménagement ne s'achèveront qu'en 1923. En 1936, un agrandissement est réalisé à l'ouest, suivi de nouvelles extensions effectuées entre 1957 et 1961 sur les plans de l'architecte de la ville Le Moine, remplacé par Lemercier, en 1958. L'école devient alors le lycée Jean Macé.
Photographe à l'Inventaire