• inventaire topographique, Rennes
  • enquête thématique régionale, Lycées en Bretagne
Pension Brecha, dite pensionnat de la Barre-Saint-Just, collège Saint-Vincent-de-Paul, école primaire supérieure et professionnelle de jeunes filles, actuellement lycée Jean Macé, 12 rue Jean-Macé (Rennes)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Rennes ville - Rennes ville
  • Commune Rennes
  • Adresse 12 rue Jean-Macé
  • Cadastre 1980 BD 786
  • Dénominations
    pensionnat, collège, école professionnelle
  • Destinations
    lycée
  • Parties constituantes non étudiées
    chapelle, cloître, jardin, gymnase

Historique

Le 1er octobre 1842 naît officiellement la pension Brécha, chargée d´accueillir des élèves catholiques qui suivent les cours au lycée public de la ville, l´Etat détenant alors le monopole de l´enseignement. Fondée à l´initiative de Mgr Brossays Saint-Marc, elle est tenue par Prosper-Mathurin Brécha (1814-1863), prêtre appartenant à la congrégation des missionnaires de l´Immaculée Conception et professeur d´histoire. Elle est alors abritée dans la maison des missionnaires du diocèse au 3 rue de Fougères. Très vite, des locaux plus grands deviennent nécessaires : l'évêque choisit d'établir la pension à l´emplacement d´une propriété rurale située au nord de la ville, au lieu-dit «la Barre Saint-Just ». Un premier bâtiment de dimension réduite, destiné à loger les élèves et à assurer leur éducation spirituelle, est construit sur les plans de Charles Langlois entre 1842 et 1846. Il se compose d'un corps central, accosté de deux pavillons.

En 1849, l´évêque de Rennes obtient du ministre de l´Instruction publique et des cultes, que le pensionnat soit autorisé à dispenser un enseignement ; il devient alors le collège Saint-Vincent. Les travaux d'extension sont achevés en 1854. Deux ailes également ponctuées par des pavillons viennent prolonger le bâtiment d'origine, elles abritent des salles de classe, à l'ouest, une chapelle et une salle de spectacle, à l'ouest. L'ensemble est bordé au sud par trois cours de récréation cernées par un cloître. Le collège, qui dispose de vastes jardins potagers et d'un jardin d'agrément à l'anglaise, destiné à la promenade des maîtres, est désormais accessible par une avenue ouverte au niveau de la Barre-Saint-Just (actuelle rue Jean Macé). Un gymnase, construit à la fin du 19e siècle complète les équipements sportifs de l'établissement : un terrain de sport et une baignade, situés à la Motte Brûlon, le long de la Vilaine, étaient déjà à la disposition des élèves. Après la séparation de l'Eglise et de l´Etat, en 1905, le collège Saint-Vincent, constitué en société, occupe les locaux dont il est locataire, jusqu'en 1912. Durant cette période, un second collège Saint-Vincent est construit rue de Paris. Tout le mobilier est racheté pour le nouveau collège catholique, notamment les vitraux de la chapelle et la statue de la Vierge qui ornait le jardin anglais.

En 1912, les bâtiments sont attribués à la Ville, qui décide d´y installer une école supérieure de jeunes filles, prolongeant le cours complémentaire de l'école de filles de la rue de la Tour d'Auvergne. Les rénovations effectuées par l'architecte de la Ville ne sont pas seulement dues au mauvais état des bâtiments. Le projet municipal, guidé par une conception moderne de l'école, est aussi stimulé par la construction du nouveau collège Saint-Vincent. Ce projet ambitieux, à replacer dans la politique dynamique menée par le maire Jean Janvier, traduit la fonction essentielle de l'école dans la construction de la citoyenneté. La commission chargée de l'élaboration du projet prend connaissance des expériences réalisées en Bretagne (l´école supérieure de Pontivy, construite par l´architecte Ramonatxo) ou plus largement en France (de l'école d'Hirson, dans l'Aisne, et des lycées de jeunes filles de Beauvais et Tours).

L'école moderne doit être un "cadre bien approprié, confortable, agréable, hygiénique" dans sa distribution mais aussi dans son mobilier (cf. annexe). Le programme obligatoire comprend une salle de classe pour chaque année d'études, une salle de dessin, un cabinet de physique et de chimie, une salle réservée aux sciences naturelles, une bibliothèque, un gymnase, une salle de travaux manuels et d'enseignement ménager, des salles d'études, un internat, une cuisine, un réfectoire, des dortoirs, des vestiaires, des salles de bain et la possibilité de logements pour les maîtres.

Ce projet coûteux (un peu moins de 800 000 F), accueilli avec réserve par le conseil municipal, est stoppé par la guerre. En 1915, l'école sert d'hôpital et de logements pour des officiers britanniques puis de centre de rééducation des mutilés. Elle subit alors beaucoup de dégradations, notamment lors des incendies de 1917 et de 1922. Les travaux d'aménagement ne s'achèveront qu'en 1923. En 1936, un agrandissement est réalisé à l'ouest, suivi de nouvelles extensions effectuées entre 1957 et 1961 sur les plans de l'architecte de la ville Le Moine, remplacé par Lemercier, en 1958. L'école devient alors le lycée Jean Macé.

Pensionnat construit entre 1842 et 1846, à l'initiative de Mgr Brossais-Saint-Marc, sur les plans de l'architecte diocésain Charles Langlois. Celui-ci est également l'auteur des extensions réalisées en 1850, au moment où le pensionnat devient un établissement d'enseignement : le collège Saint-Vincent. Un gymnase est construit à la fin du 19e siècle. Après son acquisition par la Ville, en 1912, le collège est transformé (suppression de la chapelle) et agrandi sur les plans de l'architecte de la Ville, Emmanuel Le Ray, pour en faire une école supérieure de jeunes filles. Les travaux sont conduits par l'architecte Wilfrid Guillaume. Des extensions successives sont réalisées : en 1936, sous la direction d'Emmanuel Le Ray, entre 1957 et 1961, sous la direction des architectes de la Ville Lemoine et Lemercier. L'établissement prend alors le nom de lycée Jean Macé.

  • Murs
    • brique
    • enduit
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    2 étages carrés

Données complémentaires architecture Rennes

  • DENO
  • HYPO
  • PHYPO
  • NOTA
  • SCLE1
  • IMPA
  • CBATI
  • IMBATI
  • PERP
  • PASSAGE
  • ESPAL
  • ESPAP
  • TAPA
  • BOUTIQ
  • NACC
  • AUTO
  • ACC1
  • ACC2
  • ESCAFO
  • ESCAPO
  • RDC
  • ETAGE
  • ENTRESOL
  • COMBLE
  • ATTIQUE
  • TRAV1
  • TRAV2
  • TRAVANGLE
  • MUR
  • ANGLE
  • ORIEL
  • BALCON
  • IAUT unicum
  • ICHR typicum
  • IESP unicum aire d'étude
  • ICONTX structurant
  • ITOPO hors contexte urbain
  • PINTE Cet édifice de l'enseignement, qui est à l'origine une oeuvre originale dans la carrière de l'architecte Charles Langlois, joue un rôle tout à fait majeur dans la ville, à plusieurs titres. Par sa situation, tout d'abord, il va en effet stimuler le développement des quartiers nord-est de la ville, en particulier la création du boulevard de Sévigné et la rénovation du faubourg de Fougères où se construisent d'imposants hôtels particuliers. Par l'importance de son domaine foncier, près de 4 hectares qui seront à l'origine de l'aménagement de nouveaux axes de distribution du secteur (la rue Jean Macé et la rue du Doyen R. Houin). Par sa fonction, il est le symbole de la reconquête du droit à l'enseignement catholique obtenu en 1849 et de sa ré appropriation par une municipalité anticléricale pour en faire un des fleurons de l'architecture de l'enseignement supérieur désormais ouvert aux filles. Enfin, il s'inscrit dans un domaine de l'architecture à vocation publique particulièrement remarquable à Rennes, l'architecture de l'enseignement.
  • POS 3
  • SEL sélection requise
  • PART
  • NATURE
  • RESEAU
  • MORPHO
  • IMPBA
  • SURF
  • LOTS
  • VOIES
  • PRESC
  • VEGETAL
  • OBS
  • Statut de la propriété
    propriété de la région, Code : 0350026N

Documents d'archives

  • A.C. Rennes, Série M ; M 202-208. Ecole supérieure de jeunes filles. Acquisition et aménagement de l'ancienne institution Saint-Vincent (1908-1935) .

  • A. C. Rennes, Permis de construire ; 765 W 26. Rue Jean-Macé.

  • A.C. Rennes, Permis de construire ; 6 W 242-244. Travaux d'extension (1963-1965) .

  • A.C. Rennes, Permis de construire ; 38 W 11-12. Construction de cinq classes et travaux divers (1952) .

  • A.C. Rennes. Permis de construire ; 6 W 1 à 11. Construction des ailes est et ouest.

  • ANDRIEUX Jean-Yves, LAURENT Catherine (éd.). Quelques souvenirs, Jean Janvier, Maire de Rennes. Rennes : P.U.R., 2000.

    p. 68-70

Bibliographie

  • BAUDET, François, LEFEBURE, Jacques. Rennes à la Belle Epoque, Bruxelles, édition Libro-Sciences, 1973.

    n°47.
  • JENOUVRIER, Léon. Un Collège français et chrétien. Saint-Vincent-de-Paul de Rennes, Rennes, imprimerie Oberthur, 1924.

  • MIDANT, Jean-Paul. In Rennes, embellir la ville. La mise en valeur d'un quartier résidentiel à la limite du centre ancien : Sévigné , étude réalisée avec le concours du ministère de la Culture et la Ville de Rennes. Paris : L'Art en province, 1987.

    Musée de Bretagne (Rennes) : R 711.4 REN
    p. 68, 69
  • GUILLOTIN DE CORSON, Abbé. Pouillé historique de l'archevêché de Rennes.

    p. 554-555
  • LESACHER, Alain-François, Les écoles rennaises. Joué-les-Tours : Alan Sutton éditions, 1997.

    Archives municipales de Rennes : R2-216
    p. 79-87
  • LAURENT, Catherine (sous la direction de). Emmanuel Le Ray, architecte de la Ville de Rennes de 1985 à 1932, Rennes, 2000.

    p. 81-86
  • VEILLARD, Jean-Yves. Rennes au 19e siècle, architectes, urbanisme et architecture. Rennes : éditions du Thabor, 1978.

    Archives municipales de Rennes : R2-132
    p. 310-312, 329, 511
  • FOLIO, Monique. Le lycée Jean-Macé de Rennes 1842-1990. Mém. Maîtrise, Rennes, Université de Rennes2-Haute-Bretagne, 2001.

Périodiques

  • POCQUET DU HAUT-JUSSE B.-A., Origines et débuts de la Conférence de Saint-Vincent-de-Paul, in Bulletin de la Société archéologique d'Ille-et-Vilaine, tome LXXVII, 1972.

    p. 136

Documents figurés

  • [1912]. Ecole supérieure de jeunes filles, rue Jean Macé. Projet d´une école supérieure, plan 2e étage, par Le Ray, 1912 (A.C. Rennes ; 2 Fi 2961).

  • [1936]. Ecole supérieure de jeunes filles, rue Jean-Macé. Agrandissements, plan du rez-de-chaussée et du 1er étage, par Le Ray, 1936 (A.C. Rennes ; 2 Fi 2956).

  • [1913]. Ecole supérieure de jeunes filles, rue Jean Macé . Construction d´une salle de manipulation plan et vue de la façade, par Le Ray, 1913 (A.C. Rennes ; 2 Fi 2846).

  • [1913]. Ecole supérieure de jeunes filles, rue Jean Macé. Aménagements et constructions neuves. Elévation nord, dessin, par Emmanuel Le Ray, 1913 (A.C. Rennes ; 2 Fi 2838).

  • [1919]. Mobilier de l'école primaire supérieure de jeunes filles. Plan et coupe de l'armoire à fournitures, dessin (A.C. Rennes ; 2 Fi 3012).

  • [1912]. Ecole supérieure de jeunes filles, rue Jean Macé. Projet d´une école supérieure, plan 3e étage, Le Ray, 1912 (A.C. Rennes 2 Fi 2962).

  • [1913]. Ecole supérieure de jeunes filles, rue Jean Macé. Aménagements et constructions neuves. Plan du 2e étage, par Emmanuel Le Ray, 1913 (A.C. Rennes ; 2 Fi 2839).

  • [1912]. Ecole supérieure de jeunes filles, rue Jean Macé. Projet d´une école supérieure, plan du 1er étage, par Le Ray, 1912 (A.C. Rennes 2 Fi 2960).

  • [1912]. Ecole supérieure de jeunes filles, rue Jean Macé. Plan de revêtement des céramiques, plan du rez-de-chaussée, par Le Ray, 1912 (A.C. Rennes 2 Fi 2945).

  • [1912]. Institution Saint-Vincent de Paul, Plan du rez-de-chaussée et des cours, par Le Ray, 1912 (A.C. Rennes 2 Fi 2843).

  • [1912]. Ecole supérieure de jeunes filles, rue Jean-Macé. Projet d´une école supérieure, plan du rez-de-chaussée, Le Ray, 1912 (A.C. Rennes 2 Fi 2959).

  • [1936]. Ecole supérieure de jeunes filles, rue Jean-Macé. Agrandissements, façade est, plan du sous-sol et coupe du bâtiment, par Le Ray, 1936 (A.C. Rennes ; 2 Fi 2955).

  • [1917]. Ecole supérieure de jeunes filles, rue Jean Macé. Plans de l'école transformée en hôpital, dessin, par Le Ray, 1917 (A.C. Rennes ; 2 Fi 2951).

  • [1941]. Plan de la salle de manipulation de l'école sprimaire supérieure de jeunes filles, dessin, 1941 (A.C. Rennes ; 2 Fi 3066).

  • [1922]. Projet d'aménagement de la rue Jules-Ferry, dessin, par Le Ray, 1922 (A. C. Rennes ; 2 Fi 3057).

  • [1922]. Projet d'agrandissement de l'école primaire supérieure de jeunes filles, dessin, 1922 (A.C. Rennes ; 2 Fi 3056).

  • [1912]. Ecole supérieure de jeunes filles, rue Jean-Macé. Projet d´une école supérieure, façade principale, par Le Ray, 1912 (A.C. Rennes ; 2 Fi 2963).

  • [1912]. Ecole supérieure de jeunes filles, rue Jean Macé. Coupe sur le bâtiment central et plan de la façade ouest de la salle de réunion, dessin par Emmanuel Le Ray, 1912 (A.C. Rennes ; 2 Fi 2964).

  • [1912]. Plan de l'institution St Vincent de Paul de Rennes et de ses abords, dessin par Emmanuel Le Ray, 1912 (A. C. Rennes ; 2 Fi 2841).

  • [1913]. Ville de Rennes. Ancien collège Saint-Vincent. Projet d'école supérieure de jeunes filles. Plan du rez-de-chaussée, dessin par Emmanuel Le Ray, 1913 (A. C. Rennes ; 2 Fi 2836).

  • [1913]. Projet d'école supérieure de jeunes filles, coupe sur le bâtiment central et façade ouest de la salle de réunions, dessin par Emmanuel Le Ray, 1913 (A. C. Rennes ; 2 Fi 2835).

  • [1914]. Ecole supérieure de jeunes filles, rue Jean Macé. Plan des bouches de ventilation à débit d´air constant pour des conduits horizontaux, 1914 (A. C. Rennes ; 2 Fi 2947).

  • [1927]. Ecole supérieure de jeunes filles, rue Jean Macé. Plan des élévations des armoires, plan d´élévation de l´estrade, par Emmanuel Le Ray, 1927 (A. C. Rennes ; 2 Fi 2957).

  • [1912]. Institution Saint-Vincent de Paul, Plan du 1er et du 2e étage, par Le Ray 1912 (A. C. Rennes 2 Fi 2842).

  • [1878]. Plan de l'nstitution Saint-Vincent de Paul et de ses abords, septembre 1878 (A. P. Saint-Vincent).

  • [1844]. Pension Brécha. Plan du rez-de-chaussée, dessin, par Charles Langlois, 1844 (A.C. Rennes).

  • [1844]. Pension Brécha. Plan des étages, dessin, par Charles Langlois, 1844 (A.C. Rennes).

  • [1849 ca]. Pension Brécha. Extension. Plan du rez-de-chaussée, dessin, par Charles Langlois, vers 1849 (A.C. Rennes).

  • [1849 ca]. Pension Brécha. Extension. Plan de l'étage, dessin, par Charles Langlois, vers 1849 (A.C. Rennes).

  • [1849 ca]. Pension Brécha. Extension. Plan d'un pavillon, dessin, par Charles Langlois, vers 1849 (A.C. Rennes).

  • [1844]. Pension Brécha. Projet de couronnement de la façade nord, dessin, par Charles Langlois, 1844 (A.C. Rennes).

Date(s) d'enquête : 1998; Date(s) de rédaction : 1998