Selon l'ouvrage de Paul Banéat, l'ancien manoir des Troix-Croix est attesté en 1503, date à laquelle il est vendu par les Quinot aux Champion. Il est vendu aux Cornulier, seigneurs de la Touche, en 1599, puis aux Huchet, seigneurs de la Bédoyère, en 1657. En 1636, Dubuisson-Aubenay la désigne de "maison de plaisir" dans laquelle se trouve "belle et abondante librairie". Le manoir possédait une chapelle, une fuie et un mail, enfin une orangerie, visible sur le cadastre de 1842, élevée au nord, le long de la route. Ses colonnes ioniques en granit sont partiellement conservées au château de Carcé (Bruz, 35). L'édifice est connu par un dessin publié par Banéat qui figure une construction du 17e siècle, sans doute réalisée en extension d'un corps de bâtiment plus ancien. L'auteur mentionne une pierre blanche sculptée aux armes des Champion, déposée au musée archéologique. Le cadastre de 1842 figure également une douve ceinturant un pourpris de plan rectangulaire, sur deux côtés, au sud et à l'ouest. L´ancien manoir est démoli en 1884 pour y construire une école d'agriculture qui sera agrandie d'un pavillon, en 1900, sur les plans de l'architecte Crespel. La ferme-école des Trois-Croix, qui appartient à M. Bodin, est fondée en 1832. C'est la deuxième en France, après celle de Grand-Jouan, en Loire-Atlantique, ouverte en 1830. L'exploitation passe de 37 ha en 1837, à 98 ha, en 1872. Célèbre pour sa fabrique d'instruments aratoires ouverte en 1858, la ferme-école est primée en 1871. Des machines à vapeur actionnant la forge et la scierie y sont installées en 1834 ; en 1860, l'entreprise compte 17 forges. Les premiers batteurs sont fabriqués en 1844.