Selon Paul Banéat, le faubourg qui mène de la porte aux Foulons à Saint-Laurent est cité dès 1403. Il mène également à l´ancienne église paroissiale Saint-Martin-des-Vignes par la ruelle de la Cochardière, mentionnée dès 1314, et au moulin Saint-Martin, dépendant du domaine ducal puis royal, attesté en 1255.
Jusqu´à l´actuel carrefour Saint-Jean-Eudes, où se situait une barrière d´octroi au 17e siècle, la voie portera le nom de rue de la Reverdiais, jusqu'en 1792. Ce nom dérive de celui d´une maison de plaisance, initialement située au niveau du n° 50. Un four banal, dit aussi four des Fossés-à-Gahier, four au Duc ou encore four de la Chapellenie-de-Saint-Mamert, était situé au niveau de l´actuel n°1, acquis par les Visitandines en 1700. Une croix, dite Croix-Verte ou Croix-des-Capucins, est mentionnée sur une place précédant le couvent, aux 17e et 18e siècles.
Plusieurs couvents sont établis dans le faubourg au 17e siècle. Les plus anciens sont établis sur la rive est (couvents de Carmélites et de Visitandines), puis dans la 2e moitié du siècle sur la rive ouest (couvents de Capucins et d´Ursulines). Plusieurs maisons de plaisance ont été construites au 17e siècle, au nord de l´actuel carrefour Saint-Jean-Eudes, la Grande-Cochardière, maison en pan de bois attestée en 1661, la Petite-Cochardière, attestée en 1617, situées dans la ruelle du même nom (elles seront acquises par les Ursulines), enfin la Houblonnière, rue d'Antrain.
Le plan de Robien donne une première représentation partielle du faubourg, au milieu du 18e siècle. Sur le plan Caze de la Bove, levé vers 1783, le faubourg s´étire jusqu´au carrefour avec la ruelle de la Moussaye (actuelle rue Lesage) et avec la rue de la Cochardière qui mène à l´ancienne église Saint-Martin-des-Vignes. Un bâti dense est visible aux abords de la ville ; un bâti plus lâche s´étire depuis l´ancien couvent de Capucins jusqu´au couvent de l´Adoration, principalement occupé par des communautés religieuses, sur le rive ouest de la voie.
On peut observer sur le plan les trois sites de carrefour entre une voie de grande communication et des voies de desserte internes au territoire communal.
En 1783, le percement de la rue Motte-Fablet place le faubourg en communication directe avec la ville.
En lien avec la construction du nouvel hôtel-Dieu, le plan de 1851 figure les premiers projets de rénovation du faubourg autour d´un rond-point circulaire dessiné à l´emplacement de l´actuel carrefour Saint-Jean-Eudes.
Le plan de 1854, figurant le projet d´implantation d´une gare de chemin de fer au nord de la ville, prévoit la rectification de la rue Saint-Martin, joignant en ligne droite le carrefour de la rue de Vincennes et du faubourg de Fougères. Une voie reliant le futur hôtel-Dieu à la rue d´Antrain, qui traverse les terrains de l´ancien couvent de Capucins, est également projetée. La rue de l´Hôtel-Dieu, percée vers 1870 depuis le carrefour, constituera finalement l´un des accès à l´édifice.
Le plan d´alignement de la rue d´Antrain, dressé en 1875, prévoit l´élargissement de la voie. Les premières expropriations commencent vers 1875 ; elles se poursuivent autour de 1880 et vers 1900, après le percement de la rue Bonne-Nouvelle et la création d'un lotissement par la ville, en 1897.
De nombreuses auberges sont attestées par Paul Banéat, aux 17e et 18e siècles, certaines également connues par les descriptions faites au moment des expropriations réalisées vers 1780 et en 1876, en vue d´élargir la voie. A l´extrémité du faubourg, au sud de l´actuelle institution de l´Adoration, se trouve également l´une des deux plus anciennes faïenceries de la ville, fondée en 1748.
Les moulins Saint-Martin, devenus la tannerie d'Edouard Leroux puis la société du Cuir lissé français, détruite autour de 1960, ont sans doute eu la plus importante longévité des sites industriels de la ville. On peut signaler aussi les maisons et l'atelier construits par l'entrepreneur Louise, entre 1832 et 1842 (dates de déclaration dans les matrices cadastrales), dont la maison se situait à l'angle de la rue de la Cochardière et de la rue Saint-Martin.
Photographe à l'Inventaire