Lettre d´Achille Cahours adressée au maire de Rennes, 21 février 1870 (A. C. Rennes ; 0 16 ancienne cote).

« Il y a moins de dix ans, le petit faubourg actuel de St-Cyr n´existait pas ; aujourd´hui, il compte 3 à 400 habitants et plusieurs établissements industriels importants.

La route de Lorient n´était pas rectifiée, et la partie de Rennes la plus favorable aux affaires commerciales, à cause de la proximité des voies navigables, n´était pas disposée de manière à pouvoir profiter de ces avantages.

La spéculation entreprise par moi a déjà amené sous ce rapport des changements et des améliorations considérables, qu´il vous est facile d´apprécier. Indépendamment des terrains nécessaires à la route de Lorient, j´ai donné environ trois kilomètres de rues indispensables, puisqu´elles sont habitées ; et jusqu´à ce jour, j´ai supporté les charges de l´entretien de ces terrains livrés à la spéculation publique.

Aujourd´hui, monsieur le maire, j´ose espérer que votre administration reconnaîtra que ces rues réclament les mêmes soins que les autres quartiers de la ville, notamment ceux de l´éclairage et de l´entretien, et je viens vous prier de vouloir bien les faire classer comme faisant partie de la voirie municipale.

De plus, en 1866, fortement appuyé par les commerçants de la partie ouest de Rennes, par M. le préfet et par les intéressés à la navigation des canaux, j´offris à l´administration du chemin de fer de céder gratuitement, à St-Cyr, des terrains propres à faciliter la jonction des canaux avec les voies ferrées, projet dont on s´occupait alors et dont l´exécution devient de jour en jour plus impérieuse. Malheureusement ma demande parvint à l´administration dans des circonstances peu opportunes et fut repoussée, sous le prétexte de dépenses évidemment exagérées.

Mais les circonstances me semblent bien modifiées, et les avantages de ma proposition sont de plus en plus appréciés ; car il est évident que l´établissement d´une gare à St-Cyr, en mettant en communication directe nos voies navigables avec les voies ferrées épargnerait au commerce des frais considérables.

Mon intention est donc de maintenir mes offres et de renouveler ma demande à la compagnie de l´Ouest ; mais auparavant, monsieur le maire, j´ai l´honneur de solliciter votre appui, persuadé qu´un voeu de l´administration municipale sera d´un grand poids auprès de la compagnie. ».

Rapport de l´agent-voyer Boullet, 1870 (A. C. Rennes ; 1 O 442)

« Les anciennes buttes Saint-Cyr en grande partie nivelées, on été transformées en un réseau de rues [...] ces terrains forment déjà un village assez peuplé [...].

Les lieux de réunion assez nombreux en cet endroit, en font un lieu de rendez-vous assez fréquenté par les ouvriers, il serait utile que ce quartier très éloigné et où la police ne peut guère veiller, fût au moins éclairé de manière à donner le moyen d´éviter les mauvaises rencontres.

Dans l´intérêt de la population de ce quartier naissant, il serait bon que la ville en prit possession. Les rues étant plus en campagne qu´en ville pourraient être réunies à la voirie vicinale, elles en feraient partie à tout aussi bon droit que l´avenue Sévigné et l´avenue de Grignan. ».