Dossier d’œuvre architecture IA35026321 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Rennes
Château de Maurepas, rue de Fougères (Rennes)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Rennes ville - Rennes ville
  • Commune Rennes
  • Adresse rue de Fougères
  • Cadastre 1842 K 109, 221, 223, 225, 226, 130 à 235, 237, 256, 257, 270, 277 à 279 ; 1842 M 28, 591, 234, 237
  • Dénominations
    château

Le fief de Maurepas, mentionné au début du 13e siècle, dut être démembré à une date relativement précoce. Au 16e siècle, aucun domaine important n´y est associé, et le nom de la terre est porté par plusieurs famille de la bourgeoisie rennaise (Pocquet). L´une d´elle se distingue vers les années 1580-90, pendant les guerres de la Ligue en la personne de Raoul Martin, sieur de la Balluère (en Broons-sur-Vilaine) et de Maurepas (en Rennes), juge au présidial de Rennes, personnage riche et influent auquel revient l´honneur d´héberger Henri IV dans son hôtel de la rue aux Foulons en 1598. Son anoblissement rapide en 1599, est à la mesure des importants services rendus au roi. C´est sans doute lui qui est à l´origine au début du 17e siècle de l´étonnante construction, implantée le long de la rue de Fougères et marquée à son extrémité ouest par un important pavillon à deux étages surmonté d´un toit à l´impériale, qui jusqu´à sa démolition en 1967, reçut l´appellation flatteuse de « château de Maurepas ».

Avant sa métamorphose du début du 17e siècle, la maison de Maurepas est sans doute un édifice à l´image de nombreux exemples dispersés le long des routes qui prolongent les faubourgs de la ville. Son implantation en bordure immédiate du grand chemin, reprise lors des embellissements du 17e, le voisinage tout proche des maisons de la Riauderie à l´ouest, et de l´Epine à l´est visible sur les cadastres de 1812 et 1842 met en évidence le peu d´importance du foncier et par là même le rang secondaire de la terre. La configuration des lieux s´apparente à une réalité bien connue à Rennes, celle d´une maison de retenue. A l´ouest s´étend un grand jardin rectangulaire, clos de levées de terre, dont l´angle nord-est, près la rue de Fougères est occupé par le logis principal. La cour, à l´est est commune avec la maison de l´Epine, servant de ferme, qui possède au delà ses propres jardins. Le toponyme de l´Epine, distinct de celui de la maison principale est un indice supplémentaire d´une annexion relativement tardive qui ne remonterait guère au-delà du 16e siècle.

Les différentes vues anciennes du château de Maurepas, lithographie de 1842 et photographies des années 1880 montrent bien son rez-de-chaussée aveugle, formant soubassement et abritant caves et cuisines. Le style de l´édifice, est à rapprocher de l´hôtel Loysel de Brie, rue du chapitre, daté de 1624. Où se retrouve en particulier l´emploi des pilastres ioniques à oves et dards. L´hôtel du Bouëxic de Pinieuc, construit face à la cathédrale en 1631. On retrouve dans le pignon est de ce dernier l´emploi de l´oculus ovale et de bossages en tables à lignes de refends. La répartition des baies originale, et joue sur l´alternance de parties à baies rapprochées et celles des parties peu ouvertes. Ainsi la face sud du pavillon, formant pignon est ouverte de deux travées tandis qu´une seule travée de baies éclaire la face du côté de la rue de Fougères. Le corps central ne comporte pas moins de cinq fenêtres, surmontées de grandes lucarnes de pierre à ouvertes en plein cintre et couronnées de frontons sinueux brisés que leur forme situe avant 1630. Enfin le pavillon nord, percé de deux fenêtres présente une élévation très simple et ne comporte qu´un seul étage carré que surmonte un toit en pavillon à forte pente et coyau accentué, indice probable d´une construction antérieure. Lors des aménagements du 18e siècle, les pièces de l´étage furent dotées de lambris selon la mode du temps. Sans doute en même temps, la toiture du corps central fut transformée en comble brisé. Cette modification destinée à augmenter la capacité de l´habitation eut pour conséquence un raccord inesthétique avec le toit de l´ancien pavillon nord, dont la partie basse du versant se trouva désormais en retrait du nouveau toit du corps central.

La confrontation des photographies du château prises peu avant sa démolition et du plan du premier étage appelle quelques remarques. Le pavillon ouest dont la masse domine de façon ostentatoire la route de Fougères est couronné d´un toit à l´impériale de plan carré. Toutefois le plan de l´étage ne représente sur le côté intérieur du carré qu´une simple cloison. D´autre part, les deux pièces qui suivent sont chauffées par des cheminées adossées, sans mur de refends. Ces incohérences apparentes, de même que les cinq fenêtres extrêmement rapprochées du corps central, permettent d´envisager que cette élévation savante et riche à pilastres ioniques, bandeaux et chaînes de refends n´est qu´un rhabillage d´un édifice plus ancien dont l´étage se trouvait en majeure partie construit en pan de bois. Cette sorte de reconstruction périphérique des murs latéraux, sans modifier la structure interne plus ancienne d´un édifice, rappelle les modifications de façades apportées ponctuellement en milieu urbain, en particulier avant l´incendie de 1720, elle se retrouve aussi fréquemment dans les maisons rurales en pan de bois des environs de Rennes au 17e et 18e siècle, dont le colombage est alors remplacé par des murs de terre élevés selon la technique de la bauge.

Selon B-A Pocquet, le fief de Maurepas en la paroisse de Saint-Laurent-des-Vignes est tenu en 1232 par la famille du Rochier, seigneurs de la Gayeule. En 1513, le lieu noble de Maurepas est tenu par Jean Pépin, notaire, sieur de la Grimaudais. A la fin du 16e siècle le lieu de Maurepas appartient à Raoul Martin, conseiller du roi, lieutenant général civil et criminel au présidial de Rennes. C´est sans doute lui qui, anobli en 1599, fait agrandir et en partie reconstruire l´ancien logis. Lorsqu´en 1619, sa fille Gilette, épouse Jean de Boisgelin, vicomte de Mayneuf, conseiller au parlement. Son oncle Pierre Martin, également magistrat, la dote de 60000 livres de rentes. Aux 17e et 18e siècle le château est la résidence de campagne de la famille de Boisgelin devenue de Cucé, celle-ci y fait installer des boiseries à l'étage. La toiture du corps central est modifiée pour recevoir un étage de comble. Vers la fin du 18e, le château est parvenu par succession dans les mains de Joseph de Talhouët de Saint-Laurent, président à mortier au parlement, qui héberge dans ses murs à l´aube de la Révolution l´écrivain Volney auteur de La Sentinelle du peuple. Le château est représenté en 1842 sur une lithographie de Lorette ; on y voit nettement le rez-de-chaussée quasiment aveugle, une partie du mur de l´enclos ainsi que la petite porte du jardin. Vers 1885, le château est vendu à l´architecte Gelly dont il devient la résidence. Construction d´une nouvelle cage d´escalier. En 1967, après être passé entre plusieurs mains, le château est détruit lors de la construction du nouveau quartier de Maurepas. Quelques photographies ainsi qu´un plan du premier étage sont réalisés.

  • Période(s)
    • Principale : 17e siècle
  • Murs
    • schiste
    • enduit
    • moellon
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage de comble
  • État de conservation
    détruit

Données complémentaires architecture Rennes

  • DENO
  • HYPO
  • PHYPO
  • NOTA
  • SCLE1 17e
  • IMPA parcelle sur rue
  • CBATI isolé
  • IMBATI en coeur de parcelle
  • PERP
  • PASSAGE
  • ESPAL cour antérieure
  • ESPAP jardin en fond de parcelle
  • TAPA
  • BOUTIQ
  • NACC
  • AUTO
  • ACC1
  • ACC2
  • ESCAFO
  • ESCAPO
  • RDC
  • ETAGE
  • ENTRESOL
  • COMBLE
  • ATTIQUE
  • TRAV1
  • TRAV2
  • TRAVANGLE
  • MUR
  • ANGLE
  • ORIEL
  • BALCON
  • IAUT typicum
  • ICHR typicum
  • IESP typicum aire d'étude
  • ICONTX intégré
  • ITOPO site de périphérie ; route
  • PINTE
  • POS sans objet
  • SEL sélection requise
  • PART
  • NATURE
  • RESEAU
  • MORPHO
  • IMPBA
  • SURF
  • LOTS
  • VOIES
  • PRESC
  • VEGETAL
  • OBS
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • [1882-1902]. A. C. Rennes. Matrices cadastrales ; registre 25. Ville. Propriété bâtie (1882-1902) .

    Archives communales de Rennes
  • [1844]. A. C. Rennes. Matrices cadastrales ; registre 15. Etat des sections (1844) .

    Archives communales de Rennes
  • [1844-1882]. A. C. Rennes. Matrices cadastrales ; registre 9. Ville. Propriété bâtie (1844-1882) .

    Archives communales de Rennes

Bibliographie

  • POCQUET DU HAUT-JUSSE, Barthélémy-Antoine. Visites et excursions à Rennes et aux alentours. Mayenne : Joseph Floc éditeur, 1974.

    p. 165-174
  • BANEAT, Paul. Le Vieux Rennes. Rennes : Plihon et Hommay, [1911].

    Archives municipales de Rennes : R1-12
    p. 194-196

Périodiques

  • POCQUET DU HAUT-JUSSÉ, Barthélémy-Antoine. " Le Château de Maurepas." Société archéologique d'Ille-et Vilaine, bulletin et mémoires. Rennes : Imprimerie Simon, 1968.

    t. 76, p. 39-58
  • CORNON, Raymond. Les hôtels de Rennes au XVIIe siècle. In Bulletin des Amis du Musée de Rennes, n°3, printemps 1979.

    p. 116-117

Documents figurés

  • Boulevard Paul-Painlevé. Plan parcellaire, dessin, 4 décembre 1933 (A. C. Rennes).

  • [1842]. Plan cadastral parcellaire de la commune de Rennes. Section K, dite de Saint-Laurent, 2e feuille, dessin, Jouchel du Ranquin, Roger, Viel, Ferré et Simon géomètres, 1842 (A. D. Ille-et-Vilaine).

  • [1812]. Plan cadastral parcellaire de la commune de Rennes. Section B, dite de Saint-Laurent, 3e feuille, dessin, 1812 (A. D. Ille-et-Vilaine).

  • [1895 ca]. Drogueries. Produits chimiques Pierre Herviault fils aîné, entête de papier à lettre, imprimerie Edoneur, entre 1890 et 1910 (A. D. Ille-et-Vilaine ; 29 Fi).

Annexes

  • Annexe n°1
Date(s) d'enquête : 1999; Date(s) de rédaction : 2001