Dossier d’œuvre architecture IA35027817 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Rennes
Ancienne maison de retenue dite des Champs-Rotis, 265 route de Saint-Malo (Rennes)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Rennes ville - Rennes ville
  • Commune Rennes
  • Lieu-dit les Champs Rotis
  • Adresse 265 route de Saint-Malo
  • Cadastre 1812 J 444 à 453 ; 1842 G 388 à 397 ; 1980 HS 15 à 17
  • Dénominations
    maison
  • Parties constituantes non étudiées
    ferme, jardin, étable

Selon les termes mêmes d´un acte de vente de 1698, la maison principale des Champs Rôtis consiste en « un corps de logis de maçonnail et murs de terre bois et terrasse couvert d´ardoise, divisé en deux aistres, l´un est une salle basse avec cheminée, l´autre sert de cellier, retranché de l´enclos en vis, contenant de long par dehors vers le nord, 27 pieds et demi et de 22 et demi, une chambre haute sur ladite salle tuilée vitrée avec cheminée, un antichambre sur ledit cellier retranché de la dite montée et un enclos de dalle de plomb et siège de latrines». Cette description précise, révèle d´emblée le statut particulier de la maison des Champs Rôtis, celui d´une maison de notable, dont les pièces de l´étage, réservées au propriétaire sont « tuilées et vitrées », luxe relatif qui les distingue de la salle du rez-de-chaussée, simplement chauffée, éclairée par une carrée de bois sans doute uniquement fermée par des volets pleins, et qui sert d´habitation au fermier. La distribution de l´édifice parvenue jusqu´à nos jours sans modification, confirme ce principe de logis partagé. Au fond de l´imposant cellier appliqué au 18e siècle contre la façade nord de la maison, deux portes jumelées accessibles par un degré de quatre marches, donnant au 17e siècle sur la cour principale, distribuent respectivement, celle de droite la salle du fermier, celle de gauche un escalier en bois en vis qui conduit directement à l´étage vers le logement de retenue.

La salle haute décrite en 1698 est éclairée par deux fenêtres en vis à vis, au sud et au nord, cette dernière ayant conservé son huisserie d´origine, en partie condamnée par le versant de toiture du cellier rapporté au 18e. Le sol de carreaux de terre cuite posés en diagonale, le plafond à poutres et solives soigneusement équarries, les portes à quatre panneaux, sur lesquelles se devine un décor peint de fleurs et de fruits, tels grenades et tulipes, le lambris de cheminée que couronne une corniche à denticules, tous ces éléments témoignent d´un réel raffinement qui distingue le logement de retenue de l´habitation du métayer au rez-de-chaussée, beaucoup plus rudimentaire et situent la construction vers le milieu du XVIIe siècle. Deux jours de pignon, à l´ouest de part et d´autre de la cheminée, bien visibles de l´extérieur, apportaient à la salle de l´étage un éclairage supplémentaire.

L´antichambre dépourvue de cheminée, conserve sa fenêtre à l´est, flanquée d´une armoire murale dont le vantail a disparu ainsi qu´un jour donnant sur la façade sud. L´examen de la cloison de pan de bois qui sépare les deux pièces fait apparaître près du mur sud, un ancien linteau de porte assez bas, immédiatement suivi d´une petite fenêtre ouvrant sur la façade sud . Cette disposition curieuse est à rapprocher de l´inventaire de 1698 «un enclos de dalle de plomb siège de latrines », décrivant probablement un système à évacuation verticale dans un conduit de plomb de type urbain, (1) traversant l´intérieur de la maison en longeant la cloison médiane en pan de bois et torchis. Ce système différent du modèle habituel de latrines hors-oeuvre, enfermées dans un corps de maçonnerie ou suspendues à l´air libre au dessus d´un fossé est un emprunt supplémentaire à des aménagements de conforts citadins. Dans le comble, également carrelé de terre cuite, des cloisons de pans de bois et torchis justifient l´appellation de galletail et non de grenier utilisée par le texte de 1698 : il s´agit bien d´un étage habitable supplémentaire, non chauffé où peuvent occasionnellement loger les enfants du propriétaires ou ses domestiques.

La maison des Champs-Rôtis que les détails stylistiques situent aux alentours de 1650est un exemple remarquablement conservé

(1) un tel système est signalé dans des hôtels rennais du 17e et 18e siècle, ainsi à l´hôtel de Ruberso, devenu siège de l´intendance.

Les premières mentions du lieu remontent à 1637. Il semble toutefois que dès cette époque il y eut l´une à côté de l´autre deux maisons portant le nom des Champs Rôtis et possédant des espaces sinon des bâtiments mitoyens. Un acte de vente de 1698 qui décrit sans aucune ambiguïté la seule maison ancienne du lieu actuellement conservée, au sud de l´écart sur le côté ouest de la route fait état de cette situation et mentionne au nord de la maison « la cour au devant du dit logis dans laquelle compris moitié du portail commun aux deux propriétaires du dit lieu. Cette situation est certainement inchangée au XIXe siècle comme le montre le cadastre de 1842 sur lequel la maison qui occupe la parcelle no 395 présente un accès mitoyen de sa cour au nord avec une maison voisine, disparue depuis, cadastrée sous le no 394. La maison actuellement conservée est décrite dans l´acte de vente de 1698, à l´exception du cellier en retour d´équerre au nord ajouté postérieurement. Les baux du XVIIIe siècle font état du partage de la maison entre le rez-de-chaussée servant d´habitation au fermier et l´étage réservé au propriétaire. Dès cette époque une deuxième maison est construite au nord de la première et la cour est partagée entre elles deux. La représentation de l´écart des Champs Rôtis sur le cadastre de 1842 est intrigante. On y remarque au nord de l´actuelle maison, deux autres bâtiments plus importants, implantés perpendiculairement à la route de Saint-Malo. Le bâtiment du milieu, selon un bail de 1739, est un autre logis, distinct du premier, appartenant au sieur et à la demoiselle Canon, l´autre enfin au début du chemin menant à la Cloustière paraissant constituer un troisième logis. Le plan de 1842 montre également une disposition particulière des lieux directement liée à leur évolution dans le temps. La cour du logis principal, au nord est recoupée en deux parties affectées respectivement à ce premier logis et à celui du milieu et l´accès à cette cour mitoyenne et jumelé sur le grand chemin. Cette disposition est décrite dans un acte de vente de la maison des Champs Rôtis de 1698 lequel précise que « dans laquelle (cour) est compris moitié du portail commun aux deux propriétaires du dit lieu et joint vers occident au jardin de la demoiselle de Hautchamp Tascher ». Cette mention révèle que dès la fin du XVIIe siècle, la configuration des lieux avait évolué. Cette mitoyenneté et ce partage de l´ancienne cour avec une maison voisine -plus récente ? -, de même que l´appellation de métairie qui lui est désormais donnée, expliquent sans doute la construction contre le mur nord de la maison principale d´un énorme cellier surmonté d´un grenier, couvert d´un toit à deux versants, plus important en surface que la maison elle-même. Sur le cadastre de 1842, ce cellier occupe la quasi totalité de l´ancienne cour au nord et une nouvelle cour est figurée en lavis rose pâle, au sud du logis, apparemment établie au détriment d´un ancien jardin.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 17e siècle
    • Principale : 2e moitié 19e siècle
    • Principale : 1er quart 20e siècle
    • Secondaire : 3e quart 20e siècle

Logis en terre de plan massé à deux niveaux, exposé nord-sud. Un corps en retour d´équerre plus bas, couvert d´un toit à deux versants a été plaqué contre la façade nord. Un autre corps de bâtiment en terre formant corps de passage ferme la cour au nord du côté de la route de Saint-Malo : son mur ouest est resté en grande partie d´origine tandis que son mur est, côté route a été remonté en parpaings pleins dans les années 1930. Un troisième corps de bâtiment également en terre fait suite à ce dernier vers le nord et vient jusqu´à l´angle de l´ancienne route de la Cloustière.

  • Murs
    • terre
    • enduit
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage de comble
  • Typologies
    maison à deux unités d'habitation

Données complémentaires architecture Rennes

  • DENO
  • HYPO
  • PHYPO
  • NOTA
  • SCLE1
  • IMPA
  • CBATI
  • IMBATI
  • PERP
  • PASSAGE
  • ESPAL
  • ESPAP
  • TAPA
  • BOUTIQ
  • NACC
  • AUTO
  • ACC1
  • ACC2
  • ESCAFO
  • ESCAPO
  • RDC
  • ETAGE
  • ENTRESOL
  • COMBLE
  • ATTIQUE
  • TRAV1
  • TRAV2
  • TRAVANGLE
  • MUR
  • ANGLE
  • ORIEL
  • BALCON
  • IAUT typicum
  • ICHR typicum
  • IESP typicum aire d'étude
  • ICONTX
  • ITOPO
  • PINTE
  • POS 3
  • SEL étudié
  • PART
  • NATURE
  • RESEAU
  • MORPHO
  • IMPBA
  • SURF
  • LOTS
  • VOIES
  • PRESC
  • VEGETAL
  • OBS
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Bibliographie

  • BANEAT, Paul. Le département d'Ille-et-Vilaine, histoire, archéologie, monuments. Rennes : Librairie Moderne J. Larcher, 1927-1929.

    p. 215

Documents figurés

  • [1812]. Plan cadastral parcellaire de la commune de Rennes. Section J, dite de Coëtlogon, dessin, 1812 (A. D. Ille-et-Vilaine).

    Archives départementales d'Ille-et-Vilaine
  • [1842]. Plan cadastral parcellaire de la commune de Rennes. Section G, dite de Quincé, 2e feuille, dessin, Jouchel du Ranquin, Roger, Viel, Ferré et Simon géomètres, 1842 (A. D. Ille-et-Vilaine).

    Archives départementales d'Ille-et-Vilaine

Annexes

  • Annexe n°1
  • Annexe n°2
  • Annexe n°3
Date(s) d'enquête : 2002; Date(s) de rédaction : 2002