L'architecture domestique de la commune a été très remaniée au cours du 19e siècle, notamment les fermes, grâce à la prospérité de l'agriculture communale à cette époque. Comme les manoirs, qui sont transformées en "fermes modèles" (la Bétulais, la Besnerais, le Plessis Gouault...), des fermes du 17e siècle sont déclassées en étable et agrandies d'un nouveau logis et de vastes dépendances (la Villeneuve, la Monneraye, les Noës...).
Il subsiste cependant quelques constructions du 17e siècle encore lisibles, et parfois même "fossilisées" dans leur état primitif. Il peut s'agir de logis à fonctions combinées, où le logement des fermiers et l'étable se partagent le même édifice (le Rétais, Malaunay, le Champ Gouault, les Frots, le Pérou...).
Une forme plus élaborée de logis doit indubitablement être liée à la culture du chanvre : tous ceux qui ont pu être repérés lors de l'enquête étaient encore associés à de vastes parcelles de chanvre en 1809 (le Bois de Pleumeleuc, le Verger, la Daviais, la Ginelais, la Chesnelais, la Commune...). Cette famille présente plusieurs types assez différends, mais la présence d'une chambre à l'étage est une constante. Au Bois de Pleumeleuc, celle-ci est décalée au-dessus du cellier, mais elle peut aussi ressembler à une retenue (la Commune), éventuellement dotée d'un accès exterieur (la Ginelais) ou détachée du logis des fermiers (le Verger). Les propriétaires étaient-ils des tisserands ayant fait fortune, des bourgeois se gardant une retenue dans leur ferme, ou des nobles ? Cette question nécessiterait des recherches historiques plus poussées, mais la disposition de ces lieux-dits est en négatif de celle des manoirs...
Le début du 18e siècle a laissé un patrimoine dans la continuité de celui du 17e siècle : logis à fonctions combinées (la Bernouyère, Beauregard, la Monneraye, la Boulais, la Herissaye, la Motte...). Dans le courant du 18e siècle, la situation économique se dégrade et les chantiers prestigieux se raréfient. Le logis de la Commune est une exception, ainsi que la retenue du Verger.
Au 19e siècle, la situation économique s'embellit et l'agriculture devient vite florissante, notamment grâce au commerce du cidre, vendu à Montfort, à Rennes, ou plus simplement dans les cafés de la commune. La chambre, destinée aux ouvriers agricoles, ou la salle à manger réservée aux grandes occasions font leur apparition à coté de la cuisine, dans les plus grandes fermes (la Crivais, Corvail, Torial, le Coudray). Ce type à deux pièces à feu au rez-de-chaussée, comprend parfois une cheminée à l'étage, pour héberger des ouvriers de passage (le bois Vert) ou une retenue (Beauvais, la Boissière), surtout dans la deuxième moitié du siècle.
La fin du 19e siècle voit l'avènement de la longère, regroupement fréquent de plusieurs exploitations en une (le Coudray, la Monneraye, la Chesnelais) ou extension en alignement d'un logis primitif (les Noës, Villeneuve, la Monneraye). Parfois, la longère apparait ex-nihilo (le Rétais, les Aulnais...), mais c'est plus souvent suite à une démolition qu'intervient la reconstruction complète des bâtiments (Torial, la Bétulais, la Haute Ville Michel...)
Au bourg, les commerces fleurissent et les belles maisons à boutiques éclipsent les fermes plus anciennes, aujourd'hui banalisées par leur réaffectation en habitation (chemin de ronde, la Fontaine...)
La terre, mise en oeuvre selon la technique de la Bauge, est employée dans une majorité écrasante de constructions. La pierre est prélevée sur place (schiste bleu-vert), mais il faut importer le granit de Bécherel pour les entourages des baies et le falun du Quiou (ou du Lou du Lac) pour les souches de cheminée. Après la révolution, on leur préfère le schiste rouge de Montfort et la brique.
Photographe à l'Inventaire