• inventaire préliminaire, Saint-Gonlay
Les maisons et fermes sur la commune de Saint-Gonlay
  • Dénominations
    maison, ferme
  • Aires d'études
    Ille-et-Vilaine
  • Adresse
    • Commune : Saint-Gonlay

L'architecture domestique de la commune présente une diversité suprenante sur un petit territoire ; diversité des matériaux, mais aussi diversité des formes et des distributions, suivant les époques et les secteurs. On peut repérer quelques grands types :

Au 17ème siècle, des logis comprenant une salle doublée systématiquement d'une chambre à l'étage, associées à une pièce sans feu (étable, cellier, atelier ?) doublée d'un grenier, constituent le type dominant sur la moitié sud de la commune. Ces maisons soignées, construites en poudingue, présentent un étage carré et un deuxième étage de combles, ce qui leur donne un volume imposant. Il faut noter l'entablement sous la rive du toit, sur corbelets de bois identiques aux corbeaux de cheminées. Elles peuvent comporter des dépendances en alignement (la Lammerais, la Rochette, la Touchette...), mais aussi une simple aile en retour au nord, à usage de cellier ou de cuisine (le bourg, la Vallée). Il est tentant de les associer à l'activité des tisserands, attestée sur la commune au 17ème siècle, et qui a donné ailleurs en bretagne des formes architecturales similaires. En marge de ce groupe, on trouve une variante à deux pièces à feu au sol, doublée de deux greniers, qui offre les mêmes finitions et volumétries et la même datation (la Ville Bouesnou, la Ville es Chevaliers). Une autre variante offre un accès extérieur à la chambre haute, décalée cette fois au-dessus du cellier (la Rochette, Trécien). Enfin, il faut parler de la demeure de la Ville Bouesnou, qui offre un plan tout à fait original, avec les mêmes options architecturales que le reste du groupe, mais cinq pièces à feu !

Toujours au 17ème siècle, on trouve dans la moitié nord de la commune un bâti moins imposant, avec un seul étage en comble. Il utilise aussi le poudingue pour les pierres de taille des ouvertures, mais le schiste pour les maçonneries. Des logis élémentaires, à une seule pièce au sol, sont disposés en alignement (la Rousselais, le Plessis...). Des logis de ferme comprenant une étable associée à une pièce à feu, représentent le standard pour ce secteur (La rousselais, la Jossais, le Vilou, la Châtel, la Ville Allard...).

Ce type reste dominant au 18ème siècle, où la qualité des constructions se dégrade très vite. Hormis de rares exemples de maisons de type ternaire (le Vilou, Trécien), on ne construit que des logis de ferme, en moellons de schiste, sans entourages de baies en pierre de taille, mais avec de simples linteaux de bois... Cette raréfaction des projets neufs, les menus travaux d'entretien lisibles sur certaines maisons du 17ème siècle et le grand nombre de maisons en ruine sur le cadastre de 1842 (figurée en jaune), témoignent d'une période morose...

Il faut attendre le début du 19ème siècle pour retrouver l'intense activité constructive du 17ème siècle. Ce redémarrage va de pair avec l'adoption du matériau terre, sous forme de bauge. D'abord cantonnée aux parties hautes (la Ville Even, la Vallée, la Giquelais...) et aux dépendances (la Lammerais, la Ville Bouesnou, la Jossais...), elle est bientôt utilisée pour des projets complets, incluant les logis (la Ville es Longrèmes, le Châtel, la Coutancière...). Une des premières maisons à boutique du bourg est d'ailleurs construite avec ce matériau.

Au 20ème siècle, la pierre reprend le dessus, mais on utilise un beau schiste pourpre, importé de Montfort, quand on en a les moyens. La longère en terre du Tertre, construite autour de 1914 -dans un exceptionnel état de conservation-, est unique sur la commune. Le bourg se développe, et deux ou trois belles maisons à boutique sont construites dans la rue principale, ainsi que deux pavillons. Mais les belles maisons du 17ème siècle, comme le presbytère, restent peu remaniées, et dominantes dans la silhouette du bourg, preuve de la prospérité toute relative de la commune à l'époque contemporaine.

  • Période(s)
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 20e siècle
  • Toits
  • Décompte des œuvres
    • repérées 78
    • étudiées 0
Date(s) d'enquête : 2003; Date(s) de rédaction : 2003