Ce lieu-dit est associé à deux familles importantes à Gévézé depuis le XVème siècle, les familles Courtin et de Régniaux. Elles occupent une place importante dans les plus vieux registres de la paroisse. Beaucoup de Courtin et de Régniaux des XVe et XVIe siècles sont désignés comme « maître », « sieur » ou « dame » : toutefois aucun élément indique que l'un d'eux ait été effectivement anobli.
Le premier Courtin appelé « Sieur de Régniaux » est Goeffroy Courtin (1538-1614). Il est écuyer et est appelé « maitre ». Il épouse Olive de Régniaux (1538-1564) en premier mariage puis Roberde Biet (1540-1611) en second mariage. Goeffroy Courtin décède aux Régniaux en 1614. Le grand père de Roberde Biet, Bonabes Biet (1475-1530) a été procureur général des États de Bretagne, anobli en 1507. Ses descendants s'installent dans le paysage des puissants de Gévezé et vivent « noblement », au moins sur 5 ou 6 générations. Le plus connu des Biet est Bonnabé, procureur-syndic de Rennes en 1587-1589, puis député aux États généraux de 1588 et années suivantes ; il présida sept fois l'ordre du Tiers aux États qui le députèrent plusieurs fois au Roi, et devint procureur-général des États de Bretagne de 1598 à 1612. Il a été anobli en novembre 1596 (Arch. dép. llle-et-Vilaine, 1 B A/9, fol. 412). Bonnabé achète le 9 avril 1594, à dame Louise Marquer, mère de messire Jean de Bourgneuf, sieur de Cucé, la seigneurie et le château de Beauvais, en Gévezé et, le 27 novembre 1610, à Gilles Ruellan, seigneur du Rocher-Portail, la seigneurie de la Touche-Huet avec ses quatre fiefs de haute-justice, en Gévezé, et La Mézière.
A partir du début du XVIè siècle, la famille de Courtin Régniaux s'installe au lieu dit « les Régniaux » et dans un large secteur autour du manoir : Jullien Courtin (1563-1645), son premier fils issu de son premier mariage, sera appelé « seigneur de Régniaux ». Il épouse Renée Andrée (1564-1616), elle-même fille de Roberde Biet - issue d'un premier mariage avec Julien André, avant son deuxième mariage avec Geoffroy Courtin.
De nombreux enfants directement issus de ce mariage sont désignés comme « maître », « sieur » ou « dame » et associés à des « métairies nobles » : Jullien Courtin fils (1591-1635) est « Sieur de la Monneraye », Jean Courtin (1586-1658) est « Sieur de la Fontaine », Michel Courtin (1594-1657) est « Sieur des Douetaux » - il se marie avec Guillemette de la Bourdonnaye, issue d'une famille noble. Gilles Courtin (1610-1665) est appelé « maître » et est « Sieur de Régniaux » - il décède « en son lieu des Régniaux ».