La commune de Saint-Armel comptait deux seigneuries, La Motte et Chambière. En outre, trois manoirs existaient, ceux de La Grande-Rivière et de La Petite-Rivière, près de La Seiche, appelés également La Rivière-Pélerin et la Rivière-Uguet des noms des propriétaires au 15e siècle, et celui de Prunelay. Ces trois manoirs dont il ne subsiste aucun vestige, passèrent plus tard dans les propriétés des seigneurs de la Motte et Chambière du 17e siècle jusqu'à la Révolution (sauf Prunelay), servant de métairies, ils furent vendus comme biens nationaux en 1796 avec tous les biens de la famille de Sarsfield. Le manoir de Prunelay, possédé par Jean de La Motte en 1427 et par Thébaud de La Lande en 1453, appartint jusqu'au 17e siècle aux seigneurs de la Motte-Saint-Armel qui le vendirent avant 1690 aux Du Bouays de Mesneuf de Bourgbarré qui le conservèrent juqu'à la Révolution.
Le château de La Motte était le siège d'une des deux grandes seigneuries de la commune, la Motte-Saint-Armel. Si la seigneurie est citée pour la première fois au 15e siècle, elle était sans doute beaucoup plus ancienne comme l'indique le nom même de "Motte" renvoyant aux mottes féodales (11e-13e siècles). Déjà en ruine au 17e siècle, il disparut définitivement au siècle suivant.
Chambière
Le château de Chambière était entouré de douves et flanqué de plusieurs tours dont une seule subsiste encore. Cette tour du 16e siècle est de fortes dimensions et couronnée de mâchicoulis. La chapelle, élevée à l'un des angles, a disparu. Une fuie en ruines conservait des poteries encastrées dans ses boulins. Il était aux du Préauvé en 1427, et en 1450 aux Loisel de Brie, qui l'unirent à la vicomté de la Motte-Saint-Armel en 1642.
La seigneurie de la Motte et de Chambière était très importante et disposait du droit de haute justice. Chambière constituait une résidence d'été pour les propriétaires. Leurs séjours fréquents et prolongés justifiaient un certain confort, probablement l'emploi d'un personnel domestique et peut-être les services d'un intendant sur place, ainsi que l'entretien d'une chapelle castrale. Même absents, la présence seigneuriale restait assurée par le biais de la juridiction : toute affaire criminelle, tout acte notarié concernant le territoire seigneuriale relevait de cette juridiction dont s'occupait un procureur fiscal, un notaire et d'autres personnels subalternes. Les bureaux (auditoires) de cette juridiction étaient situés dans le bourg, ainsi qu'une prison.