Les fermes :
Il existe donc 62 fiches individuelles concernant les fermes antérieures au milieu du 20e siècle de la commune d'Eancé et 5 se rapportant à des alignements de fermes.
Ces fermes se différentient des maisons parce qu'elles sont composées d'un logis et de dépendances. Pourtant, nombreuses sont celles qui sont aujourd'hui devenues des maisons, dans ce cas, les dépendances sont quelquefois difficilement identifiables. En effet, si une écurie est aisément repérable grâce au fait que cet espace est systématiquement pavé, il n'en va pas de même pour une étable. Dans le cas où le bâtiment a été remanié, il est parfois difficile de faire la différence entre une étable et un cellier par exemple.
Les dépendances les plus fréquentes dans les fermes de la commune d'Eancé sont l'étable et la soue, elles ont été identifiées dans plus d'un tiers des fermes recensées. Vient ensuite le cellier qui est majoritairement installé dans un appentis postérieur au logis, avec, le plus souvent, un accès direct dans la salle et un accès extérieur en pignon. Dans un peu moins d'un tiers des fermes recensées, il existe encore une grange, une écurie. Des remises, des poulaillers et des laiteries existent également dans certaines des fermes recensées. Les laiteries sont présentes dans les bâtiments de fermes relativement récents, de la fin du 19e ou bien du début du 20e siècle, époque où des espaces sont prévus à cet effet. D'autre part, 18 fours subsistent sur le territoire de la commune d'Eancé. Ils étaient vraisemblablement plus nombreux à l'origine, puisque chaque ferme ou presque devait en posséder un. Cependant, ces éléments souvent situés à l'entrée de la cour, sont devenus gênants et inutiles avec le temps, c'est la raison pour laquelle il en subsiste si peu.
Les fermes d'Eancé sont en très grande majorité implantées en écart, seulement dix sont situées en milieu isolé. C'est le cas au Hec, mais il y avait à l'origine un alignement de plusieurs fermes.
Enfin, en ce qui concerne les datations des fermes, une large part de celles-ci remonte au 19e siècle, comme dans la majorité des communes du département d'Ille-et-Vilaine.
Dans de nombreux exemples, les fermes sont bien antérieures aux dépendances. Au Bois Derré, l'espace d'habitation date du 17e siècle, alors que les dépendances ont été reconstruites au 19e siècle à l'emplacement d'anciens bâtiments.
La seconde moitié du 19e siècle est une période propice à la construction en campagne. Les propriétaires, dans un souci de confort, choisissent de se faire construire un nouveau logis, à deux pièces à feu, et déclassent alors l'ancien logis en dépendance agricole. Une ferme du Plein Bois témoigne de cette évolution, ainsi que la ferme du Hec, dont la maison d'habitation fut construite en 1901.
Les maison :
Dans le cadre du recensement de l'architecture sur la commune d'Eancé, 43 maisons ont fait l'objet d'un dossier individuel. De plus, il y a 20 fiches qui concernent des alignements de plusieurs maisons.
La composition chronologique du corpus est constituée à 93% d'édifices construits ou remaniés aux 19e et 20e siècles. C'est le cas principalement dans le bourg, où environ les trois quart des maisons datent de la deuxième moitié du 19e siècle.
A l'instar des fermes, les matériaux utilisés dans la construction des maisons de la commune correspondent à des matériaux locaux. La majorité des maisons situées en milieu rural ou dans le bourg présentent une maçonnerie en moellon de grès ou de schiste. Le moellon de schiste est utilisé dans les constructions les plus anciennes, comme Au Rocher, ensuite au 19e siècle, l'emploi du grès est plus fréquent. Les matériaux sont très révélateurs des périodes de construction. Ainsi, la brique constitue un élément décoratif majeur de la façade antérieure à partir de la deuxième moitié du 19e siècle. Alors que l'emploi du granite, le plus généralement calibré est plus tardif. Deux maisons possédant des encadrements en ciment mouluré ont été recensées. Ce matériau est caractéristique des années trente.
La maison la plus ancienne du bourg est sans conteste, le maison située au nord de l'actuel cimetière. Elle présente des traces du 15e-16e siècle (encadrements de portes et fenêtres).
Les maisons datant du 17e siècle sont majoritairement construites en alignement. Celles du premier quart du 17e siècle sont facilement reconnaissables à leur fort coyau et au décor des poutres. Deux alignements de maisons sont datés de cette période : La Haute Poissonnière, 1600 ; La Basse Roussière, 1604 et 1665.
Les maisons élémentaires désignent des maisons d'habitation unifamiliale sans étage carré et dont la distribution s'effectue sans espace de dégagement. Construites principalement en rez-de-chaussée, elles disposent parfois d'un grenier ou d'une mansarde, dans le niveau de comble. Les plus simples sont à pièce unique, éclairées d'une porte et d'une fenêtre, et sont principalement construites en alignement. C'est le cas, par exemple à la Brillardière, où s'élève un alignement de quatre logis à une pièce à feu du 17e siècle. Durant la seconde moitié du 19e siècle, on observe la construction de maison à deux pièces à feu juxtaposées (cuisine-chambre). Il y en a 13 réparties surtout le territoire communal. Au sud de l'église, les maisons à plusieurs unités d'habitation regroupent plusieurs unités de logement juxtaposées ou superposées sous un même toit. Elles sont construites pour un ou plusieurs propriétaires
Dans le bourg d'Eancé, les maisons sont le plus souvent alignées à la rue et le type d'implantation dominant est mitoyen.
Une maison de la commune est un peu particulière, il s'agit de celle située au nord du bourg. Elle date vraisemblablement de la fin du début du 20e siècle et présente les caractéristiques d'une maison balnéaire bien qu'elle soit implantée en campagne.
Les maisons du bourg se caractérisent par une ordonnance de leur façade. Elles sont généralement à travées avec des pièces à l'étage. Cependant, quelques maisons avec une seule pièce de vie surmontée d'un grenier ont été repérées.
Les maisons à fonctions combinées : Les maisons à boutique :
Les maisons à fonctions combinées regroupent sous un même toit des pièces à usage d'habitation et des pièces à usage professionnel. Les maisons situées dans le bourg d'Eancé ne conservent pas de maisons possédant des parties commerciales. La maison située au nord de l'église possède l'inscription "CAFE" nous permettant de qualifier ce bâtiment de maison à boutique. La tradition orale nous a, par ailleurs, appris que le rez-de-chaussée a été occupé par une coiffeuse dans la seconde moitié du 20e siècle.