• inventaire préliminaire, Moutiers
Les maisons et fermes sur la commune de Moutiers
  • Dénominations
    maison, ferme
  • Aires d'études
    Ille-et-Vilaine
  • Adresse
    • Commune : Moutiers

L'inventaire du patrimoine architectural de la commune de Moutiers a pris en compte la totalité des bâtiments antérieurs au milieu du 20e siècle. Cependant, même si la plupart des maisons et des fermes de la commune font l'objet d'une fiche individuelle, certaines (82), trop remaniées et devenues non interprétables, sont seulement regroupées dans un dossier collectif.

Il existe 115 dossiers concernant les maisons et les fermes de Moutiers. Parmi ces 115 fiches, 42 concernent les fermes, 64, les maisons et 11 les alignements.

Les Fermes :

42 fermes antérieures au milieu du 20e siècle ont donc été inventoriées sur la commune de Moutiers.

Ces fermes se différencient des maisons parce qu'elles sont composées d'un logis et de dépendances. Pourtant, nombreuses sont celles qui sont aujourd'hui devenues des maisons ; dans ce cas, les dépendances sont quelquefois difficilement identifiables. En effet, si l'on repère facilement une écurie, au fait que cet espace est systématique pavé, il n'en va pas de même pour une étable. Dans le cas où le bâtiment a été remanié, il est parfois difficile de faire la différence entre une étable et un cellier par exemple.

Les dépendances les plus fréquentes dans les fermes de la commune est l'écurie, elle a été identifiée dans 70 % des fermes recensées. Vient ensuite la porcherie (50%), puis l'étable (43%). Dans un peu moins d'un tiers des fermes recensées, il existe encore une remise. D'autre part, 6 fours subsistent sur le territoire de la commune. Ils étaient vraisemblablement plus nombreux à l'origine, puisque chaque ferme ou presque devait en posséder un. Cependant, ces éléments souvent situés à l'entrée de la cour, sont devenus gênants et inutiles avec le temps, c'est la raison pour laquelle il en subsiste si peu.

Les fermes sont autant localisées en hameau qu'en milieu isolé. 4 fermes ont été inventoriées dans le village. Certains écarts étaient à l'origine composés de plusieurs fermes, mais durant la 2e moitié du 19e siècle, les constructions ont été regroupées dans une même exploitation. C'est par exemple le cas à La Geslinière, à La Bonnelière ou au Bois Thomas.

En ce qui concerne l'organisation, quatre dispositions principales ont été remarquées :

- Le cas où le logis est en alignement avec les dépendances agricoles, sous le même toit représente environ 46 % des exemples recensés.

- Le cas où les dépendances sont dispersées autour du logis représente environ 29 % de la totalité.

- Le cas où le logis et les dépendances forment un plan en "U" représente environ 29 % de la totalité également.

- Le cas où le logis et les dépendances forment un plan en "L" représente environ 7 % de la totalité.

Une large part des fermes remonte au 19e siècle comme dans la majorité des communes du départements d'Ille-et-Vilaine. Cependant, dans de nombreux exemples, les logis sont bien antérieurs aux dépendances. A La Xillerie, l'espace d'habitation date du 17e siècle alors que la dépendance a été construite en 1904.

La 2e moitié du 19e siècle est une période propice à la construction en campagne. Les propriétaires, dans un souci de confort, choisissent de se faire construire un nouveau logis possédant deux pièces à feu (chambre-cuisine). Ils déclassent alors l'ancien logis en dépendance agricole. Une ferme dans le bourg de Moutiers témoigne de cette évolution.

La ferme la plus ancienne du territoire communal est vraisemblablement celle du Chêne-Sauvé, qui dépendait du Manoir du Grand Fougeray.

Les maisons :

Dans le cadre du recensement de l'architecture sur la commune de Moutiers, 64 maisons ont fait l'objet d'un dossier individuel. De plus, 11 fiches concernent des alignements de maisons.

Ce corpus est constitué de plus de 78% d'édifices construits ou remaniés aux 19e et 20e siècles. C'est le cas principalement dans le bourg, où 20 maisons datent de la 2e moitié du 19e siècle. La majorité des maisons construites pendant cette période présente une maçonnerie en moellon de grès. Le moellon de schiste est généralement utilisé dans les constructions les plus anciennes, mais on le retrouve fréquemment à la fin du 19e siècle. C'est le cas, notamment de la maison située à La Barrière. Elle est élevée en moellon de schiste et ses baies sont encadrées de granite taillé. Dans sa thèse, éditée en 1993, J. Cl. Meuret nous apprend que les schistes ardoisiers affleurent le long du synclinal Coësmes-Renazé et dans ces deux localités, jusqu'au 20e siècle, ont fonctionné d'importantes carrières à ciel ouvert.

Les matériaux secondaires sont révélateurs des périodes de construction. Ainsi, la brique constitue un élément décoratif majeur de la façade antérieure à partir de la 2e moitié du 19e siècle, alors que l'emploi du granite, le plus généralement calibré, est plus tardif.

Les maisons élémentaires :

Les maisons élémentaires désignent des maisons d'habitation unifamiliale sans étage carré et dont la distribution s'effectue sans espace de dégagement. Construites principalement en rez-de-chaussée, elles disposent parfois d'un grenier ou d'une mansarde, dans le niveau de comble.

Les plus simples sont à pièce unique, éclairées d'une porte et d'une fenêtre et sont principalement construites en alignement. Plus d'un tiers des maisons de Moutiers fait partie de ce corpus.

La construction située 32 rue du Pont des Arches abrite 3 logis que nous pouvons dater du 15e siècle, bien qu'une partie ait été remaniée au 19e siècle. A La Babinerie, près de La Vieuville, nous pouvons encore voir un alignement de 4 logis, très bien conservé, et datant du 17e siècle. A la fin du 19e siècle, un alignement de 3 logis a été construit au 15 rue du Pont des Arches.

Durant la 2e moitié du 19e siècle, on observe la construction de maisons à 2 pièces à feu juxtaposées. Il y en a 6 réparties sur le territoire de la commune. Une maison au Petit Chevrolais est représentative de ce type. Chaque pièce est desservie par une porte d'entrée.

Les maisons à plusieurs unités d'habitation :

Ce type de maison regroupe plusieurs unités de logement juxtaposées ou superposées sous un même toit ; elle est construite par un ou plusieurs propriétaires. On en trouve de nombreux exemples construits durant la 2e moitié du 19e siècle, dans le bourg. L'immeuble situé 4 rue de La Borderie combine à la fois plusieurs unités d'habitation juxtaposées et superposées.

Les maisons de type ternaire :

Les maisons de type ternaire, simple ou double en profondeur, sont distribuées par un couloir central. Ce type de distribution qui s'observe dès le 18e siècle, perdure jusqu'au milieu du 20e siècle. Sur les 4 maisons à 3 travées recensées à Moutiers, 2 datent du 1er quart du 20e siècle et sont situées rue du Pont des Arches. Ces maisons ne sont pas liées à un mode d'implantation privilégié, elles peuvent être mitoyennes et alignées sur rue, ou bien en retrait.

  • Période(s)
    • Principale : Temps modernes
    • Principale : Epoque contemporaine
  • Toits
  • Décompte des œuvres
    • repérées 116
    • étudiées 0

Bibliographie

  • MEURET, Jean-Claude. Peuplement, pouvoir et paysage sur la marche Anjou-Bretagne. Société d'Archéologie et d'Histoire de la Mayenne, Laval, 1993.

Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2004