Dossier collectif IA35034105 | Réalisé par
  • inventaire préliminaire, Rannée
Les maisons et fermes sur la commune de Rannée
  • Dénominations
    maison, ferme
  • Aires d'études
    Ille-et-Vilaine
  • Adresse
    • Commune : Rannée

87 fermes documentées

65 maisons documentées

Les figures proposées précisent des particularités d´organisation et de distribution inhérente à la commune. Elles constituent une illustration type de l´ensemble de l´architecture domestique communale. Toutes les typologies appréhendées ne sont pas ici évoquées mais seulement les éléments exceptionnels et déterminants de l´architecture rurale et villageoise.

Le parti bas ou le logis sans étage habitable

Le logis élémentaire à pièce unique

La plupart des logis de type élémentaire à une seule pièce sont regroupés dans des hameaux et forment comme à la Teillatrie un alignement de logis. Ces habitations modestes d´ouvriers agricoles ou d´artisans sont pour la plupart assez anciennes, en bois ou en pierre, leur volume est similaire. Parmi les exemples rencontrés, ceux qui sont antérieurs au 19e siècle ne possèdent pas de gerbière ou d´espace de stockage pour les denrées.

Le logis à fonctions combinées

Ce type de logis que l´on appelle également, de façon plus courante, la longère regroupe sous un même toit l´habitation et des parties agricoles, le plus souvent des étables. Cette longère traditionnelle constitue le prototype de la maison rurale bretonne. Hors peu d´exemples sont ici rencontrés. La position frontalière de la commune proche du Maine et de l´Anjou a certainement été déterminante sur la morphologie des logis ruraux.

Les logis dit à fonctions multiples ou à fonctions combinées sont toutefois plus anciens et datent majoritairement du 18e siècle. Ceux qui sont en place à Cahors, la Baulinière et aux Grands Ormeaux possèdent par ailleurs la particularité d´être en pan de bois.

Le logis indépendant à deux pièces à feu

L´abandon de l´habitat mixte, dès la fin du 18e siècle, au profit de la séparation des fonctions semble de rigueur sur l´ensemble du territoire guerchais. La distribution des logis la plus fréquente consiste en deux pièces à feu en rez-de-chaussée, salle et chambre ayant chacune une porte de distribution extérieure et une communication intérieure.

a) Le plan double en profondeur

La présence d´un plan double en profondeur détermine également la maison rurale Ranéenne. La toiture réunit un espace mixte d´habitation et de stockage situé à l´arrière des pièces de vie. Une porte accessible de la salle permet de se rendre dans le cellier arrière. Parmi les plus belles fermes de ce type, celle du Grand Goupillel constitue l´exemple le plus ancien rencontré sur la commune. Ce logis mentionné sur le premier cadastre de 1827 est datable de la fin du 18e siècle ou du début du 19e siècle. Il constitue néanmoins un exemple unique par sa distribution, qui a été modifiée depuis. Les pièces de vie ne sont pas ici situées en enfilade, mais elles sont séparées par un couloir central. Cette disposition des pièces autour du corridor témoigne d'un mode de vie aisé pour cette période de construction. Le plan le plus courant étant celui de la ferme des Longuerais, deux pièces à feu, salle et chambre sont juxtaposées en ayant chacune une porte ouverte sur l´extérieur. Cette formule qui apparaît dès la fin du 18e siècle se maintient tardivement, les logis de la Boussardière et du Miaule du même type sont datés de 1898.

b) Le soin apporté à la couverture et à la charpente

Dans le plan double en profondeur, l´espace supérieur voué au stockage des denrées, le plus souvent du grain, prend une ampleur conséquente. Une porte haute placée en façade antérieure ou sur le pignon latéral permet d´accéder à ce vaste grenier qui est recouvert d´une toiture à deux versants ou à croupe. Ces ouvrages de charpenterie méritent d´être ici signalés tant leur maîtrise est remarquable. Au Grand Goupillel, il s´agit d´une charpente à chevrons portant fermes. Une même pièce joue ici le rôle d´arbalétrier -qui est une pièce de ferme et de chevron qui est une pièce de couverture. Les maisons de la Gaudinière, des Rimbaudières et de la Gasnerie sont recouvertes d´une charpente à croupe dont l´assemblage très complexe se retrouve dans les belles charpentes de demeures et châteaux de la région. L´imposant logis que François Toubon se fait construire à Mauhy, en 1835, possède la même structure élaborée de couvrement.

c) Le logis avec appentis postérieur

Le plan au sol des logis avec appentis postérieur diffère peu de celui du plan double en profondeur. La différence réside dans la silhouette globale et l´absence de toiture unifiée. Ici, le versant arrière du toit est prolongé et recouvre le cellier. L´appentis est très souvent collé à la face postérieure du gros oeuvre. Dans ce type de logis, plus nombreux dans la deuxième moitié du 19e siècle en Ille-et-Vilaine, les parties agricoles peuvent être adjacentes et former un alignement homogène de bâtiments, ce qui n´est jamais le cas dans la famille typologique précédente.

Les fermes modèles

Les fermes modèles construites à la fin du 19e siècle sur la commune sont peu nombreuses. Issues des recueils d´architecture elles se distinguent de la construction vernaculaire. Les plans en U de la ferme de la Vieille Touche ou plus compact de celle des Champs Ronds dénotent de la construction traditionnelle locale. Les formes enracinées sont en effet délaissées au profit de plans et d´élévations nouvelles. Ces façades standardisées empreintes de symétrie et de rigueur surtout dans le percement des ouvertures se retrouvent sur d´autres territoires et constituent, dans le monde rural, une famille d´édifices à part entière.

Le parti haut ou le logis avec étage habitable

Un unicum

L´ancienne annexe de la mairie, située à L´Essard, en bordure orientale de la forêt se distingue de l´ensemble du corpus des logis étudiés. Ce logis en partie en pan de bois a été remanié au 19e siècle mais il conserve du 16e siècle une bonne partie de son gros oeuvre. Il est également un témoin d´une famille typologique d´édifices dont peu d´exemples sont conservés en Ille-et-Vilaine. Le logis noble de la Touche à Chavagne, du début du 16e siècle reprend le même parti structurel. Le rez-de-chaussée de la façade ouest en maçonnerie est surmonté d´un pan de bois qui est en léger retrait du fruit du mur. Ce léger retrait du pan de bois constitue une particularité, l´étage en saillie ou en encorbellement étant quasiment une constante dans les pans de bois bretons des 15e et 16e siècles.

Maisons frontalières et maisons de maîtres

Les logis de la Rocherie, du Bois et du Haut Village sont situés à l´entrée de la forêt, à la frontière entre la Bretagne et le Haut Anjou. Anciens logis nobles ou postes de gabelles, ils apparaissent aujourd´hui isolés, alors qu´ils sont implantés proches d´anciennes voies de communication. Contrôle du sel ou de la production de fer ces demeures méritent une étude particulière. Elles se distinguent des fermes environnantes par la présence d´un étage habitable et font partie également des plus anciens logis conservés sur la commune. Le Bois porte la date de 1613.

Situé plus au nord, à l´intérieur des terres, le logis de la Beslière datable du 17e siècle se rapproche par son parti haut et sa couverture à longs pans et croupe de celui du Haut Village. Dans ces deux habitations, une seule chambre semble avoir été habitée à l´étage. L´étude du premier cadastre de 1827 indique la présence d´un autre ancien logis à Mauhy, celui-ci devait selon le relevé du géomètre posséder une tour arrière hors oeuvre. Incendié, il a été remplacé en 1835 par une belle demeure à cinq travées régulières en façade. Ce logis très éclairé reprend les dispositions de la maison bourgeoise avec un couloir central de distribution. Ce modèle empreint de symétrie et d´un savoir vivre plus urbain s´est largement répandu dans la deuxième moitié du 19e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : Fin du Moyen Age
    • Principale : Temps modernes
    • Principale : Epoque contemporaine
  • Toits
  • Décompte des œuvres
    • repérées 155
    • étudiées 0
Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2004