Le moulin du Pont est situé sur le Couesnon, le long du Chemin d'Orange. Le ruisseau d'Aleron rejoint le Couesnon juste en amont du moulin. Le moulin du Pont est mentionné dans une lettre du subdélégué d'Antrain à l'Intendant de Bretagne en 1729. Les noms du propriétaire ou de l'exploitant n'y sont cependant pas mentionnés. A cette date, il produit 100 rames de papier par an, production très faible mais d'une qualité particulière : il s'agit de papier de tresse à faire des écritoires et de grand papier à plier.
En 1725, l'acte de partage de la succession de Jeanne Duclos, veuve Cleray, y mentionne deux roues. Ce document indique également certains des précédents propriétaires, décrit le moulin et précise son état. Les réparations prévues dans cet acte laissent penser que ce moulin à papier fonctionne depuis quelques temps déjà, ce qui justifie de telles réparations. En 1753, le registre du vingtième de Vieux-Vy donne six propriétaires possédant chacun une pile du moulin : cela laisse supposer la présence de six piles. Le nombre de propriétaires s'accroît au gré des successions. Ceux-ci sont vraisemblablement des laboureurs qui exploitent une pile, voire seulement quelques maillets entrés dans leur patrimoine par mariage ou héritage. Le papier fabriqué au moulin du pont est assez grossier et sert surtout à l'emballage. En 1772, le moulin à papier ne travaille que quelques mois dans l'année : le subdélégué d'Antrain indique sept propriétaires dans sa réponse à l'enquête. Il est omis dans le récapitulatif de 1776, par erreur du copiste puisqu'on retrouve sa trace dans des actes de vente postérieurs.
En 1827, les matrices cadastrales de Vieux-Vy nous indiquent que Noël Guingouin fils, est le propriétaire du moulin et l'exploite en qualité de papetier et de meunier. Le moulin fonctionne vraisemblablement avec une roue pour le papier, la deuxième servant alternativement au papier ou au grain comme il est fréquent à cette époque. Il figure sur les plans cadastraux de Vieux-Vy, établis en 1828. Le moulin est vendu en 1845 et indiqué démoli. La parcelle C147 correspond au moulin et il est apparemment remis en état car il est, à nouveau, papeterie en 1862, tenu par Noël Guingouin fils, pour être signalé, une nouvelle fois, détruit en 1863. L'activité papetière y cesse définitivement, le moulin, reconstruit, est converti en moulin à farine.
Le moulin a été restauré et réaménagé en maison d'habitation à la fin des années 1980. Une roue à aubes (hors d'état) est encore en place. L'emplacement du bief d'amenée est encore visible, bien que celui-ci soit comblé : quelques éléments du système mécanique sont encore présents.
Au fil du Queffleuth et de la Penzé – enquête thématique régionale « Les moulins à papier et papeteries industrielles en Bretagne » 2014-2015