Maisons
Les logis des 16e et 17e siècles se caractérisent par leurs ouvertures chanfreinées ou en anse de panier, leur toit très pentu, leur volume et leur unique pièce à feu. Ils sont généralement associés aux dépendances agricoles et il est rare de trouver des maisons seules (aux Cours Roussel, à Poscé, place de l'Eglise, etc.). Les plus représentatifs sont essentiellement des fermes (à la Bigotais, au Breil, aux Cours Boulet, etc.).
Il est de même pour les habitations du 18e siècle. Trois sont datées et ont gardé des éléments originels, en particulier leurs ouvertures (à Poscé, à Champbellé et à la Rue).
Au 19e siècle, la maison à une pièce à feu perdure (par exemple, à la Bigotais, au Château Meslet, etc.). Il faut attendre la seconde moitié du siècle pour voir se construirent des maisons avec deux pièces à feu (chambre et cuisine). Le développement du bourg à l'époque contemporaine a pour conséquence directe une amélioration de l'habitat rural. Il n'est pas rare qu'une dépendance (cellier, étable ou écurie) soit transformée en chambre lorsqu'elle est accolée à la salle commune.
Quelques maisons du bourg sont datées et permettent ainsi de faire une typologie des édifices construits à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle. Elles sont à travées, utilisent des matériaux industriels (brique) ou nobles (granite taillé) pour les ouvertures et en décor.
Une maison se démarque des autres par son volume et la grandeur de son terrain. Située 7 rue de Dingé, elle a été construite en 1827. Par comparaison, la 5 impasse des Cours Anneix a été édifiée dans les mêmes années et par le même entrepreneur.
Les maisons des années 1880 possèdent des gerbières en anse de panier et en brique tandis que les ouvertures sont rectangulaires et en granite (10, rue des Écoles). Les années 1890 (9, rue des Écoles) annoncent les constructions du début du 20e siècle caractérisées par une alternance de matériaux (brique et granite) pour les gerbières et des ouvertures légèrement en anse de panier et en granite (7, place de l'Eglise et 2, impasse des Cours Anneix). Pour ces dernières, la pierre où est l'inscription est la signature de l'entrepreneur ou du maçon. A Montreuil-sur-Ille, le maçon Jean Loret, signe ces maisons de la même façon. Il est possible qu'elles soient de lui. La maison située au 4 place de l'Eglise datée de 1908 se distingue par ses ouvertures en granite sculpté en forme d'épis.
Cette ordonnance des façades se signale dans un premier temps dans le bourg et va petit à petit être introduit en campagne. Les maisons se dotent alors de deux pièces à feu et des matériaux nobles sont utilisés pour les ouvertures. Quelques maisons caractérisent cette modernisation du logement agricole : au Champ Bouëtel, au Breil, à la Rue, etc. De très belle facture, celle du Champ Bouëtel évoque la richesse des propriétaires. Construite en 1896, elle utilise du granite taillé pour la façade et les ouvertures. Au Breil (1921), l'utilisation d'un granite équarri pour la maçonnerie et du granite taillé pour les ouvertures montre la volonté des propriétaires de se distinguer.
Parmi ces constructions, deux se démarquent par leur style chalet, la maison du garde forestier à Champbellé et le Chalet de la fromagerie.
Le milieu du 20e siècle laisse place à l'imagination (multiplication des façades et des ouvertures). Celles au 28 rue de Montreuil, à la Mare Piron, à la Bigotais et à la Marotière sont représentatives de cette période.
Fermes
Comme nous venons de le voir précédemment, les logis agricoles ont été majoritairement à une pièce jusqu'à la deuxième moitié du 19e siècle. La ferme se distingue alors d'une habitation par l'organisation de ces dépendances. Six organisations sont analysables :
- les dépendances sont éclatées. Il n'est pas rare de voir une organisation stricte des dépendances avec le logis et d'avoir quelques dépendances dispersées.
- en bloc. Les bâtiments sont groupés (par exemple, au Champ Bouëtel).
- en I. Seule la ferme La Grande Chevrolais a cette organisation.
- en U (à la Bouëxière)
- en L (aux Coudreaux)
- à fonctions combinées. Les dépendances sont dans l'alignement du logis. Ces fermes peuvent être plus ou moins longues (la Pommerie, Bon Air, la Bigotais, la Lande de Poscé, etc.) et ainsi se diviser en sous catégories, par exemple grenier sur salle/étable (par exemple, à la Rue).
Les dépendances en appentis postérieur sont essentiellement des celliers, de même que celles en appentis latéral des porcheries.
La majorité des fermes a leurs bâtiments dans l'alignement du logis ou en L. Très peu de fermes sont organisées en bloc, de même qu'en U. Cette dernière organisation est assimilée à des constructions de nobles, de prêtres ou à la maison du garde chasse. Il semble donc que ce type ne soit pas présent dans les fermes traditionnelles.
Photographe à l'Inventaire