Montreuil-sur-Ille, entre Rennes et Saint-Malo :
La gare de Montreuil-sur-Ille est inaugurée, comme toutes celles de la ligne Rennes – Saint-Malo, en même temps que celle-ci, le 27 juin 1864. Les bâtiments correspondent aux modèles de la Compagnie des chemins de fer de l’Ouest.
La halle à marchandises semble avoir été construite postérieurement (années 1880 ?). Elle répond également aux dessins des halles marchandises de la Compagnie de l’Ouest. En 1832, l’ouverture du canal d’Ille-et-Rance avait dynamisé l’économie des communes qu’il traversait. A Montreuil, des activités de tannerie, laiterie et marbrerie s’installent. Les chalands transportaient principalement du bois, du sable, des pommes, des ardoises, de l’engrais et des produits chimiques Elles profitent de l’arrivée du chemin de fer pour se développer. La fabrication de monuments funéraires bénéficie notamment des facilités d’acheminement par le rail des lourds blocs de pierre.
Et en 1908, 15 000 tonnes de houille et de bois sont transportées pour l'usine des Frères Rey (usine d'extraits tanniques). L’environnement de la gare de Montreuil porte toujours la trace de cette histoire industrielle : bâtiments de production, logements ouvriers, maisons de maître...
La ligne Rennes – Saint-Malo :
Dès les années 1840, les communes de Saint-Malo, Saint-Servan et Paramé émettent le désir d'être desservies par le chemin de fer. En 1855, le Ministère des Travaux publics concède plusieurs lignes, dont celle de Rennes à Brest, et le prolongement de Rennes à Saint-Malo à la toute nouvelle Compagnie des chemins de fer de L’Ouest. La construction de la ligne commence après la mise en service de la ligne Paris-Rennes (1860). A sa mise en service, le voyage dure 2h30 entre Rennes et Saint-Malo.
A partir de Rennes, la ligne contourne la ville par le nord-ouest, avant de s’orienter vers le nord. Elle franchit l’Ille et le canal d’Ille et Rance à plusieurs reprises, dans un paysage vallonné aux courbes serrées. Après Montreuil, le tracé retrouve un paysage agricole plus favorable au tracé, parsemé d'étangs et de bois. Elle oblique alors vers le nord-ouest, traverse une zone de cultures maraîchères, avant d’arriver à Saint-Malo dont la gare est implantée sur l’ancien port d'échouage des dunes du Talards.
Depuis 2005, la ligne est électrifiée - et les gares modernisées - pour permettre l'arrivée du TGV à Saint-Malo.
La Halle à marchandises - usages :
La halle à marchandises était utilisée pour les échanges de fret entre transport ferroviaire et routier. Elle comprend un espace de stockage (au centre), de chargement et déchargement des marchandises (de chaque côté).
La halle et son quai sont insérés dans une structure de voies et plaques tournantes à lire en regard des premières décennies de l’activité ferroviaire.
A l’est, une voie ferroviaire sous auvent fermé permettait de charger/décharger les wagons ; à l’ouest le quai permettait le chargement/déchargement des charettes ou camions. Le quai se poursuit au nord du bâtiment et permettait des manutentions équivalentes en plein air, sans doute facilitées par une grue (aujourd’hui disparue) sur l’angle à pan coupé du quai (nord-est).
Le pan coupé du quai permettait la rotation et le triage des wagons sur une plaque tournante. Ce procédé de triage des wagons était possible sur les 1ères générations de wagons (entre-axe court entre les essieux) ; avec l’allongement des wagons, les plaques tournantes sont abandonnées au profit d’autres systèmes de tri (pour des raisons de sécurité évidentes, les locomotives – à vapeur – ne rentraient pas sous la halle), et sans doute de l’embranchement secondaire aménagé en amont et en aval de la halle.
Désaffectée depuis quelques années, la halle a néanmoins été conservée sur site. La Municipalité envisage son déplacement et sa réutilisation sur un terrain proche en vue de nouveaux usages (marché couvert, activités socio-culturelles, lieu de convivialité…).
Photographe à l'Inventaire