• inventaire préliminaire, Montreuil-sur-Ille
  • opération ponctuelle
Gare, rue de la Gare (Montreuil-sur-Ille)
Œuvre étudiée
Auteur
Copyright

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Ille-et-Vilaine - Saint-Aubin-d'Aubigné
  • Commune Montreuil-sur-Ille
  • Adresse rue de la Gare
  • Cadastre 1980 B2
  • Dénominations
    gare

La gare ferroviaire de Montreuil-sur-Ille est une gare de la ligne Rennes-Saint-Malo, mise en service en 1864 par la Compagnie des Chemins de fer de l’Ouest. Insérée dans le bourg, à l’ouest de l’agglomération (direction Guipel, Hédé) elle répond aux deux fonctions « voyageurs » et « marchandises ».

La halle à marchandises est située à l’écart, au Nord-Ouest de la gare voyageurs sur la parcelle N°407, section AB. Elle est desservie par la rue de Hauteville et par les espaces de circulation intérieure à la propriété. Elle est un rare exemple de bâtiment de ce type conservé. Inscrite dans son « écosystème » ferroviaire (avec son quai, ses voies de desserte, la gare voyageurs, la maison de garde-barrière - détruite en 2018 -, l’environnement industriel lié au transport par rail…), elle présente un réel intérêt.

Non utilisée depuis plusieurs années, elle reste néanmoins en bon état. Seuls les bardages verticaux sont dégradés, mais la charpente semble en bon état et la couverture relativement bien préservée.

La commune de Montreuil-sur-Ille souhaite la conserver, en la déplaçant sur un terrain proche. C’est en regard de ce projet qu’un relevé architectural et une couverture photographique (21/06/2018) ont été réalisés par la Région Bretagne – service de l’Inventaire du patrimoine, en complément d’un dossier d’Inventaire accessible sur ce site.

Montreuil-sur-Ille, entre Rennes et Saint-Malo :

La gare de Montreuil-sur-Ille est inaugurée, comme toutes celles de la ligne Rennes – Saint-Malo, en même temps que celle-ci, le 27 juin 1864. Les bâtiments correspondent aux modèles de la Compagnie des chemins de fer de l’Ouest.

La halle à marchandises semble avoir été construite postérieurement (années 1880 ?). Elle répond également aux dessins des halles marchandises de la Compagnie de l’Ouest. En 1832, l’ouverture du canal d’Ille-et-Rance avait dynamisé l’économie des communes qu’il traversait. A Montreuil, des activités de tannerie, laiterie et marbrerie s’installent. Les chalands transportaient principalement du bois, du sable, des pommes, des ardoises, de l’engrais et des produits chimiques Elles profitent de l’arrivée du chemin de fer pour se développer. La fabrication de monuments funéraires bénéficie notamment des facilités d’acheminement par le rail des lourds blocs de pierre.

Et en 1908, 15 000 tonnes de houille et de bois sont transportées pour l'usine des Frères Rey (usine d'extraits tanniques). L’environnement de la gare de Montreuil porte toujours la trace de cette histoire industrielle : bâtiments de production, logements ouvriers, maisons de maître...

La ligne Rennes – Saint-Malo :

Dès les années 1840, les communes de Saint-Malo, Saint-Servan et Paramé émettent le désir d'être desservies par le chemin de fer. En 1855, le Ministère des Travaux publics concède plusieurs lignes, dont celle de Rennes à Brest, et le prolongement de Rennes à Saint-Malo à la toute nouvelle Compagnie des chemins de fer de L’Ouest. La construction de la ligne commence après la mise en service de la ligne Paris-Rennes (1860). A sa mise en service, le voyage dure 2h30 entre Rennes et Saint-Malo.

A partir de Rennes, la ligne contourne la ville par le nord-ouest, avant de s’orienter vers le nord. Elle franchit l’Ille et le canal d’Ille et Rance à plusieurs reprises, dans un paysage vallonné aux courbes serrées. Après Montreuil, le tracé retrouve un paysage agricole plus favorable au tracé, parsemé d'étangs et de bois. Elle oblique alors vers le nord-ouest, traverse une zone de cultures maraîchères, avant d’arriver à Saint-Malo dont la gare est implantée sur l’ancien port d'échouage des dunes du Talards.

Depuis 2005, la ligne est électrifiée - et les gares modernisées - pour permettre l'arrivée du TGV à Saint-Malo.

La Halle à marchandises - usages :

La halle à marchandises était utilisée pour les échanges de fret entre transport ferroviaire et routier. Elle comprend un espace de stockage (au centre), de chargement et déchargement des marchandises (de chaque côté).

La halle et son quai sont insérés dans une structure de voies et plaques tournantes à lire en regard des premières décennies de l’activité ferroviaire.

A l’est, une voie ferroviaire sous auvent fermé permettait de charger/décharger les wagons ; à l’ouest le quai permettait le chargement/déchargement des charettes ou camions. Le quai se poursuit au nord du bâtiment et permettait des manutentions équivalentes en plein air, sans doute facilitées par une grue (aujourd’hui disparue) sur l’angle à pan coupé du quai (nord-est).

Le pan coupé du quai permettait la rotation et le triage des wagons sur une plaque tournante. Ce procédé de triage des wagons était possible sur les 1ères générations de wagons (entre-axe court entre les essieux) ; avec l’allongement des wagons, les plaques tournantes sont abandonnées au profit d’autres systèmes de tri (pour des raisons de sécurité évidentes, les locomotives – à vapeur – ne rentraient pas sous la halle), et sans doute de l’embranchement secondaire aménagé en amont et en aval de la halle.

Désaffectée depuis quelques années, la halle a néanmoins été conservée sur site. La Municipalité envisage son déplacement et sa réutilisation sur un terrain proche en vue de nouveaux usages (marché couvert, activités socio-culturelles, lieu de convivialité…).

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 19e siècle
  • Dates
    • 1884, daté par tradition orale

La Halle à marchandises :

Morphologie :

- Edifice à quatre travées, ouvert et couvert établi sur un plan carré dont la volumétrie est déterminée par une charpente bois traditionnelle.

- Voie de chemin de fer intérieure sous auvent fermé.

- Toiture à deux versants couverte en ardoise.

Structure :

Ossature bois.

La structure du bâtiment est composée de cinq portiques en bois disposés tous les cinq mètres.

Le portique est composé :

- d'une ferme avec entrait de 25,80 m de long, arbalétrier, poinçon, contrefiches verticales et obliques

- de deux poteaux bois ancrés au sol sur des massifs.

- de deux équerres en fonte qui consolident la liaison entre la ferme et les poteaux

Les fermes sont reliées entre elles par :

- des pannes intermédiaires

- des contrefiches ou liens de faîtage qui partent du poinçon vers la panne faîtière

- par des diagonales horizontales qui assurent le contreventement.

- par des poutres fixées sur l'entrait

Les contrefiches verticales de la ferme sont jumelées (moisées), elles débordent de l'arbalétrier et viennent ainsi caler les pannes.

Les contrefiches obliques reliées aux poteaux bois qui soutiennent l'auvent sont également moisées.

Les poutres fixées sur l'entrait sont moisées.

L'une des particularités de cette charpente réside dans le porte-à-faux qui forme auvent sur une largeur de cinq mètres et qui nécessite des triangulations complémentaires d'où l’asymétrie des contrefiches obliques des fermes.

STRUCTURER/ASSEMBLER

« Toute œuvre de l'homme n'existe qu'en vertu de réactions élastiques obtenues par boulons, coins, chevilles, rivets ou frettes »

Eugène Freyssinet.

  • Murs
    • enduit
  • Toits
    ardoise
  • État de conservation
    bon état

Données complémentaires architecture IP35

  • DENO
  • HYPOI sans objet
  • HYPOE
  • PHYPO
  • STYL
  • NOTA
  • MURS1 enduit
  • MURS2
  • SCLE1 3e quart 19e siècle
  • IMPA
  • CBATI
  • IMBATI
  • PERP
  • ESPAL
  • PASSAGE
  • ESPAP
  • DISTRIB
  • ORDO
  • ELEV
  • ETAG
  • COMBLE
  • MOUV
  • RDC
  • ACCESA
  • ACCESP
  • NATUA
  • FACCES
  • FAXE
  • FETAG
  • FOUV
  • IAUT typicum
  • ICHR typicum
  • IESP typicum
  • ICONTX intégré
  • PINTE
  • SEL sélection possible
  • TYPVIL
  • TYPECA
  • POSECA
  • Statut de la propriété
    propriété publique

Bibliographie

  • Le patrimoine des communes d'Ille-et-Vilaine. Paris : Flohic éditions 2000, 2 tomes, (Le patrimoine des communes de France).

    p. 1371

Annexes

  • Plans et coupes de la halle à marchandises :
Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2005, 2018